14/11/2025

Les Dropkick Murphys : un remède musical contre la déprime

Rien de tel qu’une gorgée fraîche de Dropkick Murphys pour retrouver sa joie de vivre et un peu de vigueur militante. Le changement de saison et le coucher de soleil à 17h m’avait mis un coup au moral ; il a suffi d’un concert fabuleux pour me remettre d’aplomb. MDF vous livre la recette métallique des Dropkick pour lutter contre la déprime saisonnière. 

Une énergie époustouflante 

25 chansons en une heure et demie, un enchaînement impeccable, un rythme maîtrisé et pas un moment d’ennui : les Dropkick, une fois encore, ont su nous offrir un savant palmarès de leur discographie, ne négligeant ni leurs nouvelles créations, ni leurs anciens succès musicaux. La setlist résolument punk et débordante d’énergie nous a régalé d’incontournables (State of Massachussets, Going out In Style, Johnny I Hardly Knew Ya…), de classiques des premières années (Boys on the Docks, Road of the Righteous), et de nouveautés (dont les très réussis Chesterfields and Aftershave et Kids Game). Ken Casey réussit, comme à son habitude, à rassembler son public, allant à son contact, sourire aux lèvres, serrant des mains, enlaçant les slammeurs qui le rejoignent sur scène. Le naturel et la proximité des musiciens avec la salle donnent cette atmosphère inimitable de chaleur, de complicité, de moment de partage très propre aux Dropkick dont on ne peut que redemander. 

Ken Casey toujours proche de son public

Une “ligne de basse” d’engagement politique 

En ces temps de tensions et de burn-out politique, les Dropkick offrent un set joyeusement rafraîchissant en ne négociant jamais avec leurs convictions. Entre les “Fuck Trump” sur First Class Loser (accompagné de vidéos le montrant en compagnie du tristement célèbre Jeffrey Epstein), le remix de Citizen C.I.A. en “Citizen I.C.E” (ICE = Immigration and Customs Enforcement, police fédérale américaine chargée de l’immigration et des douanes), le groupe s’en est donné à coeur joie pour dénoncer les ravages des politiques conservatrices dont ils sont témoins quotidiens. Fidèles à leur alignement avec les “blue collars” (travailleurs manuels ou ouvriers), le groupe a multiplié les hommages au mouvement ouvrier, tant par des sons historiques (le fameux There’s Power in a Union de Billy Bragg en introduction du concert) que par leurs propres chansons (Workers’ Song). Le public, conquis, a bien souvent levé le poing et le majeur pour protester et dénoncer “l'oppression autoritaire et la montée du fascisme” (selon les propres mots de Ken Casey). On gardera en esprit ce slammeur qui, résistant aux appels de la sécurité pour le faire descendre, gardera le poing levé jusqu’à la fin de Who’ll Stand With Us, debout sur scène face à une salle survoltée. 

Chant passionné sur Boys on the Docks

Du joyeux bordel 

Jeff DaRosa qui s'éclate dans la fosse

On peut toujours compter sur les Dropkick Murphys et leurs fans pour savoir mettre la meilleure ambiance. Avant même que le concert ait commencé, un concours pour faire la plus haute tour de gobelets avait pris place au milieu de la fosse (c’est important pour la suite), sous les vivas et hourras du public. De par la nature très énergique et punk du set (une direction souhaitée par le groupe), pogos, slammeurs, circle-pits et wall of death étaient à l’honneur ce soir-là, ne laissant pas un instant d’ennui. Même Jeff DaRosa, à la mandoline, se fit le plaisir de se joindre au public pour un bain de foule. The Boys Are Back fut l’occasion pour Ken Casey de remercier les agents qui récupéraient les slammeurs, certains pouvant se montrer particulièrement facétieux (on t’a vu, toi qui as montré tes fesses au public sur Here we Go !). 

Le clou du spectacle reste le moment inoubliable où Ken Casey invita la jeune femme qui avait fait la tour de gobelets de monter sur scène. Choisissant deux autres personnes dans le public, on l’entendit déclarer, avant de lancer les premiers accords de Rose Tattoo : “Je veux que vous lanciez tous les gobelets que vous avez sur la scène, et qu’on fasse la plus haute tour possible”. Chaos immédiat, raz-de-marée de trois cents verres fusant vers les musiciens les évitant avec grâce, empilement d’une tour de plus de 2 mètres, finalement balancée sur le public. Tout le monde avait le sourire aux lèvres. Il n’y a que les Dropkick pour faire ça. 

“Nous ne pouvions pas imaginer un meilleur endroit pour finir notre tournée”, déclara le chanteur en embrassant la salle d’un regard. Pour l’occasion, il avait même invité sa mère à le voir sur scène (elle adore la télévision française, qu’elle regarde avec des sous-titres). Au final, un concert avec les Dropkick Murphys, c’est partager cette atmosphère familiale aimante, joyeuse et engagée. Leur soleil énergique aura brillé sur l’Adidas Arena et sur nos cœurs ce soir de novembre. 

SETLIST 

  • Hang 'Em High
  • Boys on the Docks
  • The State of Massachusetts
  • Going Out in Style
  • First Class Loser
  • A Hero Among Many
  • Who'll Stand With Us?
  • Finnegan's Wake
  • Chesterfields & Aftershave
  • Johnny, I Hardly Knew Ya
  • Longshot
  • Kids Games
  • Caught in a Jar
  • The Boys Are Back
  • The Green Fields of France
  • Road of the Righteous
  • Walk Away
  • Out of Our Heads
  • School Days Over
  • Rose Tattoo
  • Citizen C.I.A.
  • Worker's Song
  • I'm Shipping Up to Boston
  • The Big Man

Texte : Blandine Marcé (Blandus)

Photos : Sara Mahouachi

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