Bonjour Tim ! Je suis tellement contente de vous rencontrer. Je suis une grande fan de Dropkick Murphys, tant pour la musique que pour votre engagement politique. Merci beaucoup pour ce que vous faites.
Oh cool, merci.
Alors, première question. Pour briser la glace, avez-vous des anecdotes amusantes à raconter aux lecteurs à propos de l'album ?
Voyons voir... Nous avons enregistré l'album avec notre ami Ted Hutt, qui a le plaisir de nous produire depuis près de 15 ans maintenant, ce qui est complètement fou. Il nous a été d'une aide précieuse pour enregistrer nos albums au cours des 15 dernières années. Et il est aussi source de beaucoup de moments drôles en studio. Même si ce n'est pas toujours intentionnel.
J'essaie de trouver un bon exemple.... Ce n'est rien d'extraordinaire, mais il y a un morceau sur le nouvel album qui s'appelle School Days' Over. C'est une reprise d’une chanson d'Ewan MacColl. Billy Bragg chante avec nous dessus. Nous travaillions donc sur cette chanson en studio un jour, et je ne me souviens plus si nous étions en train de travailler sur les guitares, la batterie ou autre chose, mais... Quoi qu'il en soit, nous étions dessus, intensément, pendant 30 minutes. A la fin, nous nous sommes tournés vers notre producteur, Ted, pour lui demander son avis. Il s'avère qu'il n'écoutait pas du tout, car il y a une phrase dans la chanson qui dit : «Enfile ton pantalon en moleskine », et qu'il était en train de rechercher « pantalon en moleskine » sur Google, pour en commander et s’en faire livrer chez lui. Quand j'ai essayé de l'inclure dans la conversation, il m'a répondu : « Quoi ? », et je lui ai dit : « Tu n'écoutes pas. Qu'est-ce que tu fais ? » Et il m'a répondu : « Je viens de commander un pantalon en moleskine ». Je lui ai dit : « C'est tout à fait toi, Ted, mais ça ne nous aide pas du tout ».
Heureusement, il ne se passe rien de fou quand nous sommes en studio. Je veux dire, il s'est certainement passé beaucoup de choses bizarres sur la tournée… Mais en studio, tout était plutôt calme.
Pourquoi était-il important pour vous de dédier cet album « pour le peuple » (« For the People ») ?
C’est d’abord une référence à une phrase de la Constitution des États-Unis. Mais en général, Dropkick Murphys a toujours fait de la musique pour le peuple. Le peuple étant ici en majorité des personnes de la classe ouvrière, des cols bleus amateurs de musique. Et puis, c’était aussi un moyen de faire passer un message sur la nécessité pour chacun de faire preuve d'un peu plus de compassion, d'humanité, de bienveillance, etc. Ce message s'adresse au peuple. Le titre s'est donc imposé comme une évidence, et il résume bien l'ambiance de l'album.
Cet album contient plusieurs chansons engagées politiquement. Lorsque j'ai publié la critique de cet album, certains commentaires disaient : « Oh, encore des trucs de gauchistes, pourquoi ne pouvons-nous pas tout simplement être apolitiques ? ». Ce qui m'a surpris, étant donné que vous êtes un groupe de punk-rock qui a toujours été engagé politiquement.
Oui.
Ma question est donc la suivante : comment vous sentez-vous d'être perçus comme un « groupe de gauche » ? Vous vivez aux États-Unis, où la gauche n'a pas la même histoire politique ici qu'en France. Avec la montée de l'extrême-droite partout dans le monde, craignez-vous que la musique en général ne se dépolitise ? Ou au contraire, pensez-vous qu'elle pourrait devenir plus politisée que jamais ?
Oui, c'est une bonne question. Vous savez... Évidemment, d'un point de vue historique, la musique a toujours été un moyen pour les gens de s'exprimer. Que ce soit pour dénoncer les politiques gouvernementales ou certaines personnes en particulier, elle a toujours été un moyen de partager ses opinions. Et évidemment, nous l'utilisons à cette fin. Personnellement, je ne suis pas très politisé. Je m'intéresse davantage aux choses sur le plan humain. Être compatissant les uns envers les autres, et toutes ces valeurs humaines fondamentales qui semblent avoir été laissées de côté, ce qui est complètement dingue.
« Shipping Up to Boston » était une chanson très populaire. Elle figurait dans le film de Scorsese Les Infiltrés. Donc, bien sûr, cela nous a fait connaître auprès de personnes qui, autrement, ne se seraient pas intéressées à la position du groupe sur certains sujets. Ainsi, lorsque Ken Casey (ndlr : le chanteur de Dropkick Murphys) a commencé à s'exprimer plus ouvertement sur le plan politique, en particulier sur scène, on a assisté à un exode de personnes qui devaient être seulement fans de « Shipping up to Boston », car notre position est assez claire depuis le début. Worker's Song est sorti en 2003. Nous avons toujours eu le même message. Donc, le fait que quelqu'un puisse en être surpris nous a fait rire.
À l'heure actuelle, Ken s'exprime davantage sur le plan politique, tant sur scène que sur les réseaux sociaux. J'espère maintenant que les personnes qui viennent voir nos concerts sont celles qui veulent être là, qui partagent nos idées et qui sont d'accord pour dire que nous devons revenir à un espace beaucoup plus favorable à l'humanité.
Sommes-nous heureux de simplement faire de la musique pour que les gens puissent se lâcher ? Absolument. C'est dommage qu'on en soit arrivés à un point où il faille tenir ce genre de discours politique radical. Mais c'est comme ça aujourd'hui. Ça ne nous semblerait pas juste de faire ce qu'on fait sans nous exprimer à ce sujet. Alors oui, c'est difficile. Mais on est sûrs de notre position sur la situation, et d’être du bon côté de l'histoire. Donc... Voilà.
Je suis d'accord. En ce qui me concerne, j'aimerais que davantage d'artistes s'intéressent à ce qui se passe actuellement.
Oui, tout à fait.
Revenons à la musique. Comment avez-vous travaillé sur cet album par rapport à This machine still kills fascists et Okemah Rising, qui étaient tous deux des albums acoustiques et des hommages à la musique de Woody Guthrie ? Quelle était l'idée principale et l'inspiration derrière « For the People » ?
Eh bien, je pense que nous savions, étant donné que les albums de Guthrie étaient tous acoustiques, que nous voulions quelque chose de particulièrement percutant en termes de son pour celui-ci. C'était donc amusant. Nous étions tous très impatients de nous y remettre. Nous avons pris beaucoup de plaisir à faire les albums de Guthrie et nous avons fait toute une tournée acoustique. Mais notre état naturel, c'est d'être devant des amplis géants avec des guitares électriques super bruyantes. Nous étions donc heureux de revenir à ça. Et puis, je pense que c'est parce que nous avions fait des albums acoustiques que nous voulions que celui-ci soit particulièrement percutant. Une grande partie de la musique a été écrite dans cet esprit. Et c'était avant même que la situation politique ne devienne complètement folle. Au moment où Ken a commencé à écrire les paroles de cet album, tout était déjà en train de dégénérer. Il lui était donc très difficile de ne pas écrire de chansons sur ce qui se passait, parce que nous le vivons tous les jours. Et donc, ces deux éléments se sont retrouvés réunis dans une musique très percutante avec des paroles politiques, et cela a donné un résultat parfait, je pense, par rapport à ce que nous avions besoin de sortir à ce moment-là. Et oui, j'en suis ravi. J'adore les nouveaux morceaux, tant au niveau des paroles que de la musique. J'en suis très satisfait.
Oui, je suis d'accord. Je pense que c'est l'un de vos meilleurs albums en fait. Il va droit au but. Je suis content qu'il soit plus heavy.
Merci. J'adore aussi le côté plus heavy.
À propos de la composition : vous avez beaucoup utilisé des instruments traditionnels dans ce nouvel album. Vouliez-vous rendre hommage aux influences culturelles irlandaises du groupe, par opposition à la musique folk acoustique plus américaine des albums précédents ?
Oui, je pense que c'était probablement plus inclusif des influences irlandaises. Vous savez, le groupe a toujours eu cette tendance, même avant que le groupe ne compte des membres qui jouaient d'instruments irlandais bizarres (rires). Les premiers morceaux étaient vaguement irlandais, même s'il s'agissait simplement de chansons punk-rock. Mais nous sommes toujours heureux d'inclure cet élément dans notre son. Et pour moi, qui suis à l'origine d'une grande partie du contenu musical, c'était à l'époque où Shane McGowan (ndlr : le chanteur des Pogues) est décédé. Donc, quand je composais la musique des nouvelles chansons de l’album, j'écoutais en boucle les Pogues. Ca a pu influencer.
C'est un élément de notre son que nous aimons toujours intégrer. Et oui, nous avons pu inclure quelques-uns de nos artistes irlandais préférés du moment. Nos potes du groupe The Scratch, qui sont tout bonnement incroyables. Quatre metalleux qui jouent de la musique irlandaise. C'est génial. Et puis il y a ce groupe, The Mary Wallopers, qui vient aussi d'Irlande. Nous étions de grands fans d'eux, donc c'était super de pouvoir les avoir avec nous.
Tu viens de répondre en partie à cette question, mais comment s'est passée la collaboration avec toutes les personnes qui ont participé à cet album ? The Scratch, les Mary Wallopers, Billy Bragg, ainsi que Studio Number One pour la pochette de l'album, etc.
Tout s'est très bien passé. Il y a quelques années, nous avons demandé à Billy Bragg, qui se trouvait dans le coin, s'il voulait venir jouer quelques morceaux avec nous lors d'un de nos concerts de la Saint-Patrick. À ce moment-là, nous ne l'avions jamais rencontré. Nous étions tous fans, mais nous ne l'avions jamais rencontré. Et je ne pense pas que nous savions vraiment ce à quoi nous attendre, parce que, vous savez, on rencontre beaucoup de musiciens qui sont dans le métier depuis longtemps, et parfois, quand on les rencontre alors qu'ils sont un peu plus âgés, ils sont un peu grincheux et pas très agréables. Billy Bragg n'est pas comme ça. C'est un type adorable. Il est tellement gentil, tellement élogieux à notre égard, tellement ouvert à tout. C'était donc très excitant pour nous qu'il accepte de jouer une chanson avec nous.
Pour The Scratch, nous avions passé deux ans sur la route avec eux. Nous allions donc les convaincre de le faire, qu'ils le veuillent ou non (rires). Et pour The Mary Wallopers, nous ne les avions jamais rencontrés, mais nous étions tous de grands fans. Et heureusement, ils ont également accepté. Donc, oui, tout s'est fait assez naturellement, heureusement.
Nous avons également eu le retour, même pour une seule chanson, d'Al Barr. Nous lui souhaitons le meilleur, nous espérons qu'il va bien et qu'il prend soin de sa famille, mais ce fut une très belle surprise de l'entendre à nouveau après trois albums.
Nous étions également heureux de pouvoir le faire participer. Il semble aller bien et il continue de s'occuper de sa mère. Les gens nous demandent tout le temps ce qui se passe, comme s'il y avait quelque chose de plus profond, mais honnêtement, ce n'est pas le cas. Vous savez, nous étions tout le temps en tournée quand son père est décédé. Et donc, quand sa mère est tombée malade, je pense qu'il s'est dit : « Je dois partir. Je dois rentrer chez moi ». Vous voyez ce que je veux dire ? Et j'aurais réagi de la même manière. N'importe lequel d'entre nous aurait fait la même chose.
Nous avons donc eu la chance de pouvoir continuer pendant qu'il s'occupait de ça. Sa mère semble aller plutôt bien, et lui aussi, tout bien considéré. Nous étions très heureux de l'avoir sur l'album. Nous savions que les gens seraient ravis de l'entendre aussi.
Avez-vous des projets ou des orientations, sur le plan musical ou thématique, que vous souhaitez prendre pour l'avenir ? Par exemple, de nouveaux styles, de nouvelles instrumentations, de nouvelles collaborations ?
C'est une bonne question. Je ne sais pas si nous y avons déjà réfléchi, mais je dirais qu'il y a quelques chansons sur ce nouvel album qui sont différentes pour nous. Certaines sont plus heavy que ce que nous avons fait auparavant, et je serais ravi de m'orienter un peu dans cette direction. Mais on ne sait jamais ce qui va se passer, ni quel genre d'ambiance nous allons avoir quand nous décidons de travailler sur de nouvelles chansons
J'aime le fait qu'il y ait quelques chansons dans cet album où nous avons clairement essayé de faire quelque chose de différent. Quand j'ai fait des démos pour certaines d'entre elles, et que je les ai envoyées à Ken, je lui ai dit : « Écoute, je sais que ça ne va pas marcher. Ce n'est pas notre style, ou quelque chose comme ça. ». Et au final, ces chansons ont fini par être incluses dans l'album.
J'aimerais continuer à explorer les limites du type de musique que nous pouvons jouer. Parce que je pense que pendant longtemps, nous nous sommes presque enfermés dans le genre “punk irlandais”, et nous nous sommes dit qu'il y avait des choses que nous ne pouvions pas faire. Maintenant, nous repoussons en quelque sorte les limites de ce genre. C'est donc très excitant pour moi.
On ne sait jamais, vraiment. Mais j'aimerais penser que nous continuons à repousser les limites et à voir jusqu'où nous pouvons aller en dehors du domaine que les gens connaissent de nous, tout en restant fidèles à l'esprit Dropkick Murphys. Donc oui, j'ai hâte. Nous verrons bien.
C'est génial. Et je veux dire, en ce qui me concerne, je pense que quand on aime le son d'un groupe et qu'on veut le soutenir, on le suit tout au long de son parcours, à travers sa musique.
Nous sommes très reconnaissants envers les personnes qui sont prêtes à nous accompagner dans cette aventure. Et je pense que les gens seraient étonnés de voir tout ce qu'ils peuvent découvrir s'ils sont prêts à accompagner un groupe tout au long de leurs évolutions. Et bien sûr, il y aura des moments où un groupe essaiera quelque chose et où cela ne fonctionnera pas tout à fait comme il le souhaiterait. Mais au moins, le groupe explore ses limites.
J'adore les groupes dont chaque album est différent. J'adore ça. Même s'il y a toujours quelque chose que je n'aime pas autant dedans, le fait qu'ils soient prêts à essayer quelque chose de différent est incroyable. Il serait très facile pour un groupe qui connaît un certain succès de s'en tenir à ce qu'il sait que les gens vont aimer. Heureusement, 99 % du temps, quand j'écris de la musique dans mon sous-sol, je ne me demande pas si quelqu'un dans le public va aimer la chanson ou non. En général, je me demande si moi, je vais aimer la chanson. Et je pense que c'est important aussi. Mais oui, je suis à 100 % pour ce genre d’”étirage de jambes musical”.
C’est une bonne façon de le dire. J’ai remarqué aussi que plus un groupe s'amuse, plus il dure longtemps. Parce qu’il aime ce qu'il fait et il ne se force pas. Je ne veux pas aller voir en live un groupe qui ne s'amuse pas, ça se ressent tout de suite.
Oui, exactement.
À propos des figures inspirantes, puisque vous avez mentionné Shane McGowan des Pogues, et que l’album lui rend un magnifique hommage (Tribute to Shane)... Quelles sont les autres figures inspirantes dans votre vie, ou disons les personnes que vous admirez musicalement ?
C'est difficile, mais... Évidemment, nous sommes tous de grands fans de Bruce Springsteen. Nous avons eu le plaisir de travailler avec lui à plusieurs reprises. Je veux dire, on ne peut qu'admirer la carrière de ce type, qui s'étend sur 50 ans ou quelque chose comme ça. C’est fou. Le côtoyer a donc été très inspirant et incroyable. Par rapport à ce dont nous parlions tout à l'heure, en ce qui concerne les groupes qui se diversifient beaucoup, il y a aussi Queens of the Stone Age. C'est l'un de mes groupes préférés, en grande partie parce qu'il est rare d'écouter un de leurs albums et de pouvoir dire : « Eh bien, ça ressemble à tel autre album ». Ils abordent les choses différemment à chaque fois. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour ce genre d’approche.
Ce sont des personnes qui m'inspirent énormément. Celles qui font cela depuis toujours, et qui n'ont jamais vraiment fait de compromis sur ce qu'elles pensent être la bonne chose à faire. Et puis, si vous les rencontrez, et qu’elles sont aussi sympas que Billy Bragg, alors il est impossible que cette personne ne devienne pas votre putain de héros.
Dernière question, avec un court retour à la politique. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes groupes qui veulent prendre la parole plus ouvertement, mais qui hésitent à le faire parce qu'ils ont peur ou ne savent pas vraiment comment s'y prendre ?
J’imagine que la crainte est de repousser les gens qui ne partagent pas les mêmes convictions politiques que vous... Et je suppose qu'à l'heure actuelle, les choses sont devenues tellement radicales que ça doit arriver. Vous savez, comme je l'ai dit à propos de notre prise de parole sur scène… Vous allez préférer que vos fans partagent vos opinions. Donc, si vous craignez que vos prises de position politiques poussent la moitié de votre public à se détourner de vous, je veux dire... Si vous êtes du bon côté de l’histoire…
Dans la situation actuelle, il serait difficile de ne pas faire de commentaires politiques sur ce qui se passe. Vous donneriez l'impression d'ignorer l'évidence si vous n'abordiez pas certains sujets. Je dirais donc que si vous avez des convictions fortes sur l'humanité, ou quoi que ce soit d'autre, vous ne devriez pas avoir peur, surtout si vous êtes du côté des gens qui sont bons les uns envers les autres. Il n'y a aucune honte à soutenir cela de tout cœur. Vous voyez ce que je veux dire ?
Je comprends donc que ce soit difficile, que ce soit intimidant pour certaines personnes de prendre ouvertement la parole, en tant que groupe. À 100 %. Mais il faut défendre ce qui est juste, maintenant plus que jamais, alors que la liberté d'expression est gravement menacée. Restez fidèle à vos convictions. Si vous croyez vraiment, comme je l'ai dit, que tout le monde doit être plus bienveillant les uns envers les autres, alors il n'y a aucune honte à le dire. Restez sur vos positions. Ayez confiance en vos convictions sur l'humanité.
Mais c'est certainement plus difficile aujourd'hui. En tant que groupe américain en tournée en Europe, c'est un peu différent maintenant, car tout le monde peut voir que Trump a complètement déraillé. Mais pendant son premier mandat, il n'était pas rare que les gens supposent que nous étions... d'accord avec Trump.
Ah...
Oui... Les gens pensaient que tous les Américains devaient être d'accord avec ce qu’il se passait... Et nous étions obligés de dire : « Non, non, non, non, nous ne sommes pas du tout d'accord avec ça ! ». Maintenant, c'est un peu plus évident. Mais oui, c'est dingue. Je n'arrive pas à croire que les gens se sentent autorisés à montrer à quel point ils sont racistes, ou d'autres opinions dans le même genre. Je me dis : « N'avions-nous pas convenu il y a longtemps que ce n'était pas une bonne chose ? » Bon sang. Je n'arrive pas à y croire. C'est vraiment nul.
Une petite anecdote pour finir : un de mes meilleurs amis, Juste, est un grand fan de toi. Il voulait que je te remercie, toi et le groupe, parce que vous l'inspirez beaucoup. Il m'a dit : « Paying My Way » est la chanson qui me fait avancer. » Je voulais te le dire, parce que je pense que c'est bien de savoir que derrière chaque fan que tu as, il y a aussi des histoires spécifiques liées à ta musique.
J’apprécie beaucoup de le savoir, merci. Je dois parfois me rappeler ce genre de choses. Parce qu'il est facile, quand on est en pleine tournée de six semaines et qu'on est épuisé, d'oublier qu'il y a des gens pour qui c'est tout ce qu'ils attendaient avec impatience, depuis des semaines. Je me mets à la place du jeune homme que j'étais, achetant un billet de concert et me disant : « Je n'arrive pas à croire que dans deux mois, je vais les voir ! ». C'était tout ce qui comptait pour moi. Je me fichais qu'ils aient donné un concert la veille ou qu'ils partent à New York. Tout ce qui m'importait, c'était de les voir. Je dois donc me rappeler cela. C'est merveilleux à entendre. Remerciez-le de ma part.
Merci beaucoup de nous avoir rencontrés aujourd'hui. On se voit au concert à Paris, Adidas Arena, le 15 novembre 2025 !
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Photos : Riley Vecchione
Texte : Blandine Marcé (Blandus)
