Album : Alienation
Label : RCA Records
Date de sortie : 22 août 2025
Alienation marque le retour d’Adam Gontier en co-micro avec Matt Walst, ce qui est assez inédit dans le milieu. Après avoir quitté la formation en 2013, le chanteur est de retour et impulse une énergie nouvelle. Nous avons eu la chance de discuter de ce retour avec Matt Walst (interview dispo ici).
La machine Three Days Grace est réglée comme une horloge. Un nouvel album produit tous les 3-4 ans depuis les débuts, et aucun faux pas jusqu'à maintenant. Alors, que donne cette nouvelle proposition à deux voix ?
L’album démarre sur un titre survitaminé : « Dominate », affublé d’un riff efficace et d’un refrain catchy dont Three Days Grace a le secret.
Au contrainte,« Apologies » nous renvoie à l’époque révolue de One-X et, en ce sens, a le goût de la nostalgie. Les voix de Gontier et de Walst fonctionnent toujours à merveille pour conter les méandres des cœurs à vif et des âmes en peine.
Ah cette basse, elle nous parle dans un langage que les fans de la formation reconnaîtront sans doute.« Mayday » cristallise l’ADN qui caractérise Three Days Grace depuis ses débuts et s’affranchit de cette couche plutôt « commerciale » qui l’enrobe aujourd’hui.
« We walk like dead people who haven't died yet
We ride like passengers without a pilot
We be losing our minds, but we all try to hide it
It's hard to keep fighting when you're barely surviving »
On découvre avec plaisir que « Kill Me Fast » et« In Waves » s’ancrent dans ce même univers sombre et pénétrant tout en affichant, à nouveau, un refrain qui reste en tête.
« Alienation », titre ayant donné son nom à l’album, est un morceau aux inspirations modernes qui met un pied hors de la zone de confort de Three Days Grace sans pour autant abandonner la formule magique refrain – couplet catchy. Ce morceau, porteur du message central de l’album, dénonce l’isolement paradoxal des individus dans une société toujours plus connectée.
On calme le tempo et on sort la guitare sèche pour « Never Ordinary ». On sent que l’exploration musicale continue, bien que timide. Et la formule marche toujours, près de trente ans plus tard, alors pourquoi s’évertuer à la changer après tout ! On peut saluer le travail de fond sur les guitares et cordes qui donnent toute sa profondeur à un morceau qui nous percute de plein fouet.
« Deathwish » et « In Cold Blood » sont deux démonstrations de ce que Three Days Grace sait faire de plus metal.
« I’m living life like a deathwish »
Riffs acérés et rythmiques soutenues, on penche clairement du côté puissance de la barrière. Et au milieu de ces deux titres se cache « Don’t Wanna Go Home Tonight », une ballade qui joue les contrastes.
On se quitte finalement avec « The Power » qui, comme son nom l’indique à très juste titre, pulse d’une énergie résolument rock, et « Another Relapse » qui, à notre humble avis, est l’un des meilleurs titres de cet album. Le morceau est travaillé en profondeur, les deux voix de Walst &Gontier s’accordent naturellement sur une proposition nettement moins scolaire et, par extension, beaucoup plus intéressante. Elle dévoile une facette de Three Days Grace qu’on aimerait voir développée d’avantage, comme une ouverture sur un aspect bien plus personnel et intime de la formation.
Three Days Grace a encore réussi l’exploit de produire un album qui est une succession de hits. Rien n’est à jeter, la production est massive, les deux voix s’accordent à merveille. Alors que pourrait-on reprocher à Alienation ? Peut-être justement ce côté trop lisse qui laisse une certaine sensation de copier-coller d’un titre à l’autre. Mais c’est une critique à double face, car la recette fonctionne toujours extrêmement bien, alors, en ce sens, pourquoi chercher à la révolutionner? En tous cas, l’album tourne en boucle et on n’a qu’une hâte, pouvoir scander les paroles en compagnie des deux frontmen cet hiver!
Annaëlle Moss
Setlist :
1. Dominate
2. Apologies
3. Mayday
4. Kill Me Fast
5. In Waves
6. Alienation
7. Never Ordinary
8. Deathwish
9. Don't Wanna Go Home Tonight
10. In Cold Blood
11. The Power
12. Another Relapse