13/6/2025

W.A.S.P. ravive les flammes de 1984 lors d'un concert unique en France

J'ai découvert W.A.S.P. en 1984 avec leur premier album, à l'époque où je travaillais pour C.B.S. comme représentant. J'avais récupéré la K7 chez un disquaire du Centre de la France. Cela me permettait de l'écouter sur mon autoradio dans ma 205 Peugeot pendant mes longs trajets entre 2 clients. On m'avait dit le plus grand bien de ce nouveau combo américain et j'avais trouvé ça sympa, un peu dans la lignée de Kiss, d'Alice Cooper ou encore de Quiet Riot qui cartonnait à ce moment-là (chez CBS justement !). J'ignorais bien évidemment que 40 ans plus tard je verrais le groupe jouer ce premier album éponyme dans son intégralité et dans l'ordre originel dans une salle de banlieue parisienne qui n'existait pas encore alors !

Entre temps je les ai vus une première fois à Bercy en 1986 pour la tournée « Inside The Electric Circus » en compagnie de Maiden mais j'y étais allé surtout pour Vulcain dont j'ai toujours été grand fan. Puis je les ai revus en 1989 à l'Elysée Montmartre pour « The Headless Children » Tour mais je n'en garde pas un souvenir Impérissable. J'attendrai ensuite 1997 pour les retrouver au Divan Du Monde sur la tournée « Kill Fuck Die » qui portait bien son nom. En effet celui-là je m'en souviens très bien car j'avais été surpris de voir des films porno diffusés sur un écran situé derrière les musiciens alors qu'il y avait des enfants au premier rang. Et que dire de ces scènes plus ou moins gore dont la nonne aux cuisses écartées dont Blackie extrayait un fétus ensanglanté après un virulent cunnilingus, j'en passe et des meilleures...

En 2004, de nouveau à l'Elysée Montmartre (en configuration réduite) mais pour un show beaucoup plus soft. Pas de viande avariée balancée sur les premiers rangs, plus de nonne ou de cochon éventré mais un recentrage sur la musique, ce qui n'était pas pour me déplaire d'autant que les albums « The Neon God » parus à cette occasion étaient plutôt réussis ! On avait quand même eu droit à un effet visuel inattendu lorsque le chanteur s'était enduit le visage et les bras d'une substance sensible à la lumière noire qui le faisait ressembler à un zombie suspendu aux poignées de son célèbre micro en forme de colonne vertébrale. Puis ce sera le Hellfest en 2009 pour un passage dans l'après midi et une petite setlist par rapport aux stars de la journée que seront Mötley Crüe et Heaven And Hell. Ce soir, 16 ans après ce dernier rendez-vous avec les Californiens, je vais donc les retrouver pour la sixième fois à l'occasion de ce « Album One Alive » Tour et de leur seule date en France au Forum de Vauréal.

Le concert était annoncé sans première partie et à 20h00 mais fidèle à sa réputation Blackie va nous faire poireauter 40 minutes avant de monter sur scène pour un set d'1 heure et quart tout mouillé. Je continue à trouver ce comportement tout à fait méprisant à l'égard de ses fans mais au moins on sait qu'il est présent en coulisses et on espère qu'il ne va pas annuler au dernier moment comme il a pu le faire par le passé ! Pas de photos ou de vidéos et pas de montée intempestive sur scène ou de slam dans le public ; au moins les choses sont claires... Comme d'habitude c'est « The End » des Doors et un long medley des « tubes » de W.A.S.P. qui annoncent le début des hostilités. La scène est décorée de grands pans de tissu illustrés d'affiches du « cirque de l'horreur ». Sinon pas de micro spectaculaire pour Blackie et on ne verra pas non plus ses fesses comme il aimait tant les montrer au début du groupe. Il faut dire qu'à 68 ans il ressemble de plus en plus à une mamie botoxée et on préfère ne pas imaginer la vue de son postérieur en 2025 ! La voix est quasiment toujours là même si son micro est réglé à un niveau relativement bas par rapport à ses comparses qui s'occupent des choeurs. On retrouve ainsi l'excellent Doug Blair aux guitares qui n'a rien à envier à Randy Piper ou Chris Holmes et le non moins talentueux Mike Duda à la basse qui accompagnent Blackie depuis quelques années déjà. Le batteur Aquiles Priester est plus récent puisqu'il a rejoint les rangs du combo en 2017.

Le groupe se lance donc dans la reproduction intégrale et fidèle de l'album de 1984 pour le plus grand plaisir des fans qui connaissent les paroles par choeur et n'hésitent pas à donner de la voix. Personnellement j'ai beaucoup aimé le Sladien « The Flame », les bien heavy et Kissiens « B.A.D. » et « Hellion ». La ballade typique des années hair metal « Sleeping (In The Fire) »a mal vieilli et je lui préfère le très Cooperien « Tormentor » qui demeure un classique des Américains tout comme « The Torture Never Stops ». Au bout d'une quarantaine de minutes, une fois l'album éponyme terminé, Blackie et ses acolytes repartent backstage sous les acclamations des fans de la première heure.

La bande de « The Big Welcome » résonne dans les enceintes et c'est parti pour « Inside The Electric Circus » que ne renierait pas Judas Priest. La tension monte encore d'un cran avec la reprise de « I Don't Need No Doctor » popularisée par Humble Pie il y a plus d'un demi-siècle. Doug se fendra d'un solo de haute volée à cette occasion. « Scream Until You Like It » sera partiellement interprété avant une autre reprise, des Who cette fois, « The Real Me » issue de l'album de 1989 « The Headless Children ». On reste d'ailleurs sur cet opus pour la ballade « Forever free », elle aussi un peu datée, et surtout le titre éponyme toujours aussi efficace et menaçant. Le très attendu « Wild Child » du second album déboule maintenant et les aficionados sont aux anges car la version de ce soir est particulièrement convaincante avec un Blackie qui pousse sa voix dans le refrain. Et comment finir ce concert sans un « Blind In Texas », lui aussi de « The Last Command » (1985), de derrière les fagots avec son clip culte diffusé sur l'écran et qui nous rappelle les illustres années MTV...

Bien que n'étant pas un inconditionnel de W.A.S.P. j'ai pris un réel plaisir à me replonger 40 ans en arrière avec Blackie et ses camarades pour un set certes un peu court mais qui au moins ne s'embarasse pas de fioritures et qui nous permet surtout d'avoir plus de temps pour retrouver les potes en after.

Merci à Raphael, Angèle et Aurélie...

Texte: Olivier Carle

Photos : François Capdeville

No items found.
No items found.
No items found.
No items found.
No items found.