What a show ! Samedi 8 novembre, le célèbre groupe de punk-rock californien a choisi Paris pour ses retrouvailles avec la France. Ce spectacle de la tournée Supercharged fut grandiose, pour le plus grand plaisir des 40.000 personnes présentes à la Défense Arena. On vous emmène ?
Un air de gentille rébellion flottait dans Paris ce samedi 8 novembre. Dès le trajet en métro, je reconnais des fans, t-shirts à l’appui, cherchant leur chemin jusqu’à l’arène. Laissant apparaître ma playlist du trajet sur mon téléphone (l’album Supercharged, évidemment), un petit groupe me regarde avec un sourire complice. Pas de doute, j’adore les jours de concert ! L’attente est fluide près de la salle, et l’enthousiasme, de mise. Une jeune femme raconte à son acolyte qu’elle a « galéré pour avoir des places » attendant des heures en ligne. « Ça y est, on y est, enfin ! » lance-t-elle, avec enthousiasme. Je grimpe les marches quatre à quatre et trouve ma place. En première partie, le set de notre quatuor local a démarré.
Le garage french des Dynamites Shakers

Il y a quelque chose de magnétique chez ces vendéens qui nous offrent une prestation flamboyante, entre garage rock et indie ; ça sonne, et bien. On retrouve l’influence des dandys 60’s, et puis de The Hives, Jet, Artic Monkeys… Le groupe a déjà un univers affirmé, et une bonne présence scénique.
Depuis leur formation, en 2019, le chemin les mène doucement vers une reconnaissance de plus grande ampleur, bien méritée. Des prestations remarquées à Rock en Seine, une date à la Boule Noire (complète) en 2024, la fête de l’Humanité cette année. Nul doute, ils n’ont pas été choisi au hasard pour ce 8 novembre.
Petit coup de coeur pour leurs titres The Bell Behind the Door et What’s going on en live, douce reminiscence d’un sentiment de légèreté qu’on aimerait plus souvent retrouver.
Si vous ne les connaissez pas encore, leur premier album, Don’t be Boring (2024) est à écouter, et une annonce de futur concert en 2026 est à surveiller.
Simple Plan en super forme



Retour à l’insouciance de toute une génération à l’arrivée du groupe sur scène. Déjà plus de 25 ans d’histoire musicale entre nous, comme le rappelle Pierre Bouvier, lead singer. T-shirt Orange mécanique sur le dos pour lui, ou hommage à Céline (F*cking) Dion pour Jeff Stinco (le guitariste), chaque teenager qui sommeille en nous se réveille au son de leurs chansons cultes et de leur énergie intense, joyeuse.
Nous dansons allègrement sur Jump, chantons à tue-tête pour Shut Up!, et Welcome 2 my Life nous (re)conquiert définitivement. Je suis agréablement surprise d’une telle énergie pour cette excellente première partie de soirée, mais après tout, Simple Plan a la réputation de se donner à fond, quelle que soit la configuration.
Derrière moi, j’entends mes voisins hurler de joie à l’annonce exclusive de leur futur concert parisien, le 31 octobre 2026, à l’Accor Arena !
Le groupe est généreux, visiblement ravi d’être sur la terre de leurs cousins français. Beaucoup d’échanges et de good vibes envers le public, qui le leur rend bien (en témoigne le slam réussi de Chuck Comeau, surfant sur la foule avec bonheur). Entre les lancers de ballons, les confettis et la chorégraphie des scoobys-doo sur scène, chaque titre est propice à la décontraction. Le groupe nous joue aussi un inédit, Nothing Changes, disponible dans leur documentaire (Simple Plan : de la foule à la scène). Un avant-goût de 2026 qui nous donne déjà envie de les revoir.
Le compte à rebours est ensuite annoncé. 24 minutes à tenir avant de voir The Offspring. Une attente avec quelques provocations complices, comme le booty cam ou le look alike cam qui nous laisse quelques images et rires mémorables. 21h20, comme annoncé. Compte à rebours, la salle s’assombrit, une lumière bleue se diffuse, et les premières notes de Come and Play retentissent. The Offspring entre en scène, sous les cris.
The Offspring en punk majesté

Les hits fusent, des titres de la première heure (Want you Bad ; Bad Habit) aux plus récents (Looking out for #1 ; Make it alright - issus de l’album Supercharged) : la salle s’électrise, les corps suivant le mouvement, unis par la même ferveur.
Deux squelettes géants surgissent sur la scène, emblème de la pochette de ce dernier album, tandis que des écrans géants alternent entre gros plans sur les musiciens et animations au coeur de leur univers.



The Offspring en concert, c’est une onde de pur plaisir, capable de maintenir en haleine plus de 40.000 personnes, avec une forme d’intimité touchante. La complicité des membres du groupe est flagrante, à l’image des échanges entre Dexter et Noodles sur scène. Elle s’étend jusqu’au public dont les voix se mêlent aux musiciens (qui y sont cordialement invités, en témoigne le karaoké affiché pour Why Don’t You Get a Job ?)


C’est une joie communicative et explosive qui marque cette soirée, célébration rock and roll de l’ensemble d’une carrière musicale riche, sur trois décennies. On comprend le clin d’oeil aux racines de leur musique, à travers des reprises savamment orchestrées : un hommage singulier à Ozzy Ozzbourne avec Crazy Train, les Beatles (moment chaleureux sur Hey Jude), Paranoid des Black Sabath ou encore l’excellent I Wanna be Sedated, des Ramones.
On apprécie la mise en valeur de chaque membre du groupe, où des solos permettent de savourer encore plus leur talent, comme celui du batteur Brandon Pertzborn. Des moments d’émotion bruts nous transportent, lorsque la version piano de Gone away retentit, métamorphosant l’Arena houleusement euphorique en une vague douce, bercée par la lumière de nos smartphones.

Oui, The Offspring sait faire le show, et les riffs de guitare nous ramènent rapidement vers des eaux déchaînées, avec Pretty Fly (for a white guy) qui ravit les nombreux sosies du fameux white guy du clip, puisqu’il se présente à la foule « yeah, that’s really him guys ! » certifie Dexter, qui en profite pour saluer les joyeux clones dans le public.

Le set se termine en folie (et en circle pits dans la fosse) pour The Kids Aren’t Alright. De mon côté des gradins, tout le monde est debout, sourit et chante à tue-tête. J’aperçois quelques corps surfer sur le public au loin. Bien trop tôt pour que la fête ne s’arrête, l’Arena acclame et réclame le groupe de toutes ses forces : imaginez un clapping de plus de 40.000 personnes… Puissant !
L’attente est heureusement de courte durée, et le groupe nous régale pour ce rappel : You’re Gonna Go Far, kid et le cultissime Self-Esteem, qui remue la salle de fond en comble. Le groupe nous salue une dernière fois pour ce qu’ils ont qualifié de « biggest show » de leur carrière, au cours de la soirée.



Sur le retour, l’ambiance est au beau fixe, et les sourires de mise. Je croise mon reflet dans le miroir pour apercevoir mes cheveux complètement ébouriffés, signe extérieur de la joyeuse folie interne qu’a provoqué ce concert électrisé.
Texte : Joy
Photos Dynamites Shakers & Simple Plan : David Poulain
Photos Off Spring: François Capdeville
SETLIST
1- Come Out and Play
2- All I Want
3- Want You Bad
4- Looking Out For #1
5- Let the Bad Times Roll
6- Staring at the Sun
7- Hit That / Original Prankster
8- Hammerhead
9- Make It All Right
10- Bad Habit
11- Paranoid (Black Sabbath cover)
12- Crazy Train (Ozzy Osbourne cover)
13- In the Hall of the Mountain King (Edvard Grieg cover)
14- I Wanna Be Sedated
15- Gotta Get Away
16- Drum solo
17- Gone Away (piano version)
18- Hey Jude (The Beatles cover)
19- Why Don’t You Get a Job?
20- Pretty Fly (for a white guy)
21- The Kids Aren’t Alright
22- You’re Gonna Go Far, Kid
23- Self Esteem