21/9/2025

Sous les amplis du FuriosFest 2025 : deux jours hors du temps

FuriosFest 2025 : le chaos, le cœur et la claque !


L’été touche à sa fin, mais clairement pas l’envie de bouger. À peine le temps de poser mon sac après le Rock Caste en République Tchèque que je reprends la route — direction Saint-Flour, pour la 5e édition du Furiosfest !

Au programme : deux jours intenses de rock et de metal en plein cœur du Cantal, avec une affiche musclée. L'orga a sorti le grand jeu : scène en plein air, programmation affûtée, ambiance à la cool… et un cadre dingue, perché au pied de la vieille ville et de ses remparts.

Entre les groupes que j’attends depuis des mois et ceux que je vais découvrir sur place, ce week-end s’annonce comme un avant dernier uppercut musical avant de refermer la saison estivale.

Encore en direction de Saint-Flour, j’ai dû me résoudre à rater le début du festival. Résultat, les trois premiers groupes du vendredi me sont passés sous le nez. Fort heureusement, mon collègue photographe, Jérôme, était déjà sur place pour capturer toute la puissance de ces trois concerts. Grâce à ses clichés, j’ai pu avoir un aperçu de l’énergie dégagée par Ask Your Mom, la fougue de Sweet Needles et le groove psyché de Dätcha Mandala — autant dire que le festival a démarré fort. Si l’ambiance sur scène était électrique, celle dans le public l’était tout autant. D’après les premiers retours, ça pogotait déjà sec devant la scène — au point que Bièreman s’est carrément déboîté la rotule (oui, déboîtée… puis remise dans la foulée comme un vrai warrior) pendant le set de Sweet Needles. On n’est clairement pas tous aussi flex. Incident passé, l’ambiance ne s’en est pas moins déchaînée. Le festival envoie déjà fort, et le ciel, encore clément pour un mois de septembre, semble lui aussi décidé à jouer les prolongations estivales. De quoi bien poser le décor pour la suite de cette première soirée…

Ask Your Mom

Sweet Needles

Dätcha Mandala

Parmi les groupes les plus attendus de cette première journée, Dätcha Mandala en faisait clairement partie. Porté par un chant habité et des riffs aussi bruts que planants, le groupe est réputé pour ses performances live intenses, généreuses, presque mystiques. Les copains m’avaient vendu le show de ce power trio bordelais comme une claque — et vu les retours enthousiastes sur place à mon arrivé, je n’ai eu aucun mal à les croire. Dommage d’avoir loupé ça.

Mercyless

Ce samedi au FurioFest, c’est une légende bien française qui monte sur scène : Mercyless. Trente-cinq ans après ses débuts à Mulhouse, le groupe continue de porter haut et fort les couleurs du death metal old-school.

Le concert s’ouvre dans une ambiance presque liturgique avec l’intro Ave Satani, sinistre, comme pour mieux préparer la messe noire à venir. Très vite, le ton est donné : ça cogne dur, et ça ne prendra pas longtemps avant que le pit s’active. D’abord timide, presque respectueux, il explose rapidement en un circle pit, lancé par la montée en puissance des premiers morceaux. Le son est massif, bien réglé.

L’ambiance évolue au fil du set. Certains titres marquent un relâchement de tension, une respiration presque nécessaire dans un set chargé en BPM, d’autres, comme Extreme Unction ou Without Christ, déclenchent de véritables déferlantes dans la fosse. Ce dernier restera d’ailleurs un des moments forts du concert : son intro imparable donne envie de headbanguer dès la première seconde, et c’est là qu’apparaît le premier slammeur du set — comme une validation physique de l’impact sonore du groupe.

Malgré une communication assez discrète avec le public — Mercyless impose le respect par sa seule présence. Sur scène, peu de mouvements inutiles, pas de grand discours : l’attitude est sobre, mais la musique parle pour eux. Ce contraste, entre la retenue visuelle et la violence sonore, fonctionne parfaitement. On est là pour le son, pour l’histoire, pour le poids de chaque riff. Quelques morceaux anciens, comme Abject Offerings, ravivent immédiatement la flamme et suscitent une ovation méritée.

Techniquement, rien à redire. Mercyless maîtrise son sujet, une rythmique lourde et précise, et un son globalement excellent — un vrai mur de death metal à l’ancienne. Sans être le plus expressif ou spectaculaire en apparence, le concert fut un moment de pure intensité sonore, une démonstration de savoir-faire et de fidélité à un style que peu en France manient avec autant de constance et de conviction.

TARLD

Dès les premières notes, TARLD (oui, The Amsterdam Red Light District – pour les intimes) embarque tout le monde : ça balance un punk hardcore violent, mais joyeux, débordant d’énergie pure. La bannière qui trône derrière eux, ce “tête de loup - 2005”, rappelle que le groupe lyonnais existe depuis longtemps, qu’il ne fait pas seulement partie de la scène : il en est une solide composante.

Le chanteur, dès le début, ne reste pas derrière son micro : sourire, attitude engageante, il communique, invite, provoque un échange — “Vous êtes beaux, et vous êtes fous”, qu’il lance au public. Et le public répond. Immédiatement.

Ce que j'apprécie énormément, c'est qu'on ressent les influences punks dans chaque morceau, mais aussi une rage parfaitement maîtrisée. Quand il faut crier, ça crie ; dans les passages clairs, ça tient, même si parfois ça tire un peu — mais selon moi ce léger manque dans le chant clair n’enlève rien à l’urgence, au ressenti. Le scream est nickel, et quand il te prend la gorge, tu te dis que t’as bien fait de rester debout.

Et puis le type descend dans le pit. Pas timidement : il slamme, s’immerge littéralement dans le cercle. Le groupe derrière lui ne baisse pas le régime. Le public vibre, le pit répond, ça tape, ça saute, ça hurle, ça vit. On sent que c’est un moment partagé, où tout le monde lâche prise.

Ils appellent le public à la participation, mais pas pour le décor : pour prendre soin les uns des autres dans le pit. Ce respect, cette solidarité, c’est ce qui donne la couleur de ce genre de concert. Le chanteur le rappelle : “merci d’être là, de faire vivre les festivals, la musique, la culture, grâce à votre curiosité”. Ce n’est pas juste un mot d’usage, on le ressent vraiment.

Le morceau Black Smoke ressort particulièrement dans ce set : il cristallise tout ce que TARLD fait de mieux. L’intro te met dans le bain, les riffs prennent, la voix arrache ; et puis ce crescendo, ce moment où tout le monde est dedans — slammeurs, circle pit, sueur, cris.

Techniquement, le groupe tient : batterie lourdement punchy, basse qui cogne, guitare à la fois agressive et mélodique. Parfois, il y a ce petit déséquilibre dans le chant clair — un souffle qui vacille — mais dans ce contexte, ça passe très bien, ça renforce même l’authenticité.

Au final, le groupe a réussi à maintenir la tension. Ils donnent de la pêche quand il faut, laissent respirer quelques instants, puis repartent à l’assaut. C’est un show fédérateur, un des moments forts de la soirée, après Mercyless. Ceux qui ne connaissaient pas avant repartent avec une claque, ceux qui les suivaient confirment ce qu’il fallait attendre : une bombe en live!

Smash Hit Combo

Smash Hit Combo monte sur scène et ne perd pas une seconde. L’intro de Silent Hill installe une atmosphère mystérieuse avant que Peine Perdue, Enjeu, Joueur Hardcore ne balancent la sauce. On ressent tout de suite que notre groupe de rap metal made in France est prêt à tout donner.

"Jump jump !", les punch lines fusent, on te demande de sauter, de lâcher le stress. Le son est massif, les machines, les guitares, la batterie : un mur. Et même quand l’ordinateur fait grève ou que le batteur démarre moins cliché que prévu, ils gardent le cap. Aucune baisse de régime.

Sur scène, c’est très communicatif. Le chanteur interpelle, invite : “On veut vous entendre chanter avec nous !”, “relâche ton stress, merci les reuf !”. Le public ne se fait pas prier, il répond, monte le volume. Le pit s’enflamme : wall of death, circle pit, slammeurs… l’ambiance est électrique, autant sur scène que dans la fosse.

Certains titres ralentissent un peu le tempo pour souffler — genre le morceau posé, annoncé — mais ça ne dure pas, ça repart de plus belle avec Terreur Nocturne. Et puis les classiques, les titres-marqueurs (MCP, Mirage, Contre-courant) — ça envoie. L’instrumental s’immisce, la pyro flambe, le spectacle visuel accompagne le sonore, le crescendo est maîtrisé.

Quand ils concluent avec l’énergie d’un thème de Mortal Kombat, le public en veut encore. Le genre de set qui marque, qui laisse des traces — Smash Hit Combo a assumé son statut, et nul doute qu’on s’en souviendra longtemps.

Black Rainbows

Quand Black Rainbows monte sur scène, c’est un changement de décor quasi instantané. L’ambiance bascule : on laisse derrière le chaos punk/hardcore/rap pour plonger dans un stoner lourd, dense, une espèce de magma sonore qui galvanise la foule tout en la faisant voyager intérieurement. 

Dès les premiers riffs, on ressent cette oscillation entre lourdeur oppressante et envolées psychédéliques. Le groupe maîtrise ses moments : parfois le son pèse, parfois ça s’allège, ça plane, ça ouvre les portes de l’imaginaire. Les titres comme Isolation, Grail Down puis The Hunter marquent ces ruptures, des passages où le stoner se fait introspectif ou éruptif.

Les morceaux s’enchaînent chacun apporte sa texture. Certains te prend aux tripes, d’autres adoucissent l’atmosphère, rappellent qu’ici ce n’est pas juste du bruit, c’est une expérience. Le son est lourd, saturé, travaillé, et les changements de dynamique donnent à chaque morceau une vie propre.

Sur scène, le groupe ne lâchent rien : bonne énergie, présence marquée, intensité. Le public se laisse porter, certain(es) ferment les yeux pour mieux absorber, d’autres headbanguent. L’ambiance est plus lente qu’avec Smash Hit Combo, mais d’autant plus prenant. Ce moment marque le festival : celui où on ne pense plus, où on ressent juste.

Dark Tranquillity

Quand la tête d’affiche monte enfin sur scène, l’attente est palpable — et Dark Tranquillity ne fait pas les choses à moitié. Dès les premières notes de The Last Imagination, le groupe affiche une belle énergie : tout sourire, clairement heureux d’être là. Le public, encore un peu figé par l’intensité des groupes précédents, met quelques minutes à se réveiller, mais sur scène, la mécanique est déjà parfaitement lancée.

Nothing to No One suit, et l’ambiance commence doucement à monter. Hours Passed in Exile arrive avec une salve de riffs tranchants, et l’annonce du chanteur “Ready for some death metal !” tombe comme un avertissement : la soirée va s’assombrir sérieusement. Le death metal mélodique des Suédois prend toute sa place, précis, fluide, puissant.

Avec Unforgivable, la scène dégage une intensité remarquable, mais dans la fosse, ça tarde à décoller. Le contraste est flagrant entre un groupe totalement investi et un public encore sur la retenue. Forward Momentum tente de briser la glace, puis Terminus (Where Death Is Most Alive) fait basculer l’ambiance : l’un des morceaux les plus attendus de la soirée provoque enfin les premiers vrais mouvements. 

Mais c’est avec Atoma que les choses s’emballent. Premier slammeur du set, vibrations fortes dans la fosse : on sent que la connexion se fait. La suite enchaîne avec une belle alternance entre nouveautés et classiques : Shivers and Voids, Cathode Ray Sunshine (remontant à 2002), Not Nothing, Phantom Days… Tout s’enchaîne sans temps mort, dans une ambiance de plus en plus prenante. 

Final Resistance marque un véritable tournant dans le set : la tension grimpe, les voix se mêlent, le public est enfin à la hauteur de la scène. Et lorsque Lost to Apathy retentit, c’est l’explosion dans le public — la libération tant attendue. Le final avec Misery’s Crown est d’une puissance incroyable : sombre, majestueux, fédérateur. Une fin dantesque pour un concert qui, sans être le plus fou côté public, aura été d’une rigueur et d’une intensité exemplaire.

Cette setlist, majoritairement centrée sur leurs albums emblématiques, n’est pas un hasard. En 2025, Dark Tranquillity célèbre les 30 ans de The Gallery (1995) et les 20 ans de Character (2005), deux piliers de leur discographie. Des titres comme Cathode Ray Sunshine ou Lost to Apathy, rarement joués ces dernières années, font leur grand retour sur scène, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Un choix qui confirme leur volonté de puiser dans leurs racines, tout en défendant leurs compositions récentes comme Atoma ou Phantom Days avec la même ferveur.

Dark Tranquillity reprendra la route cet automne dans le cadre du Ultima Ratio Fest 2025, en compagnie de Soen, Equilibrium et Iotunn. Une affiche européenne immanquable, où se mêleront metal mélodique, death atmosphérique, folk metal et envolées progressives.
L'occasion parfaite pour revoir le groupe dans un format plus long, avec une setlist spécialement conçue pour célébrer leurs albums culte. Un rendez-vous qui promet d’être un des temps forts metal de cette fin de mois de septembre à Paris.

Après cette première journée bien chargée, entre découvertes et grosses claques. Il est grand temps d’aller se réchauffer et de recharger les batteries. La nuit tombe sur Saint-Flour, on commence à sentir le poids des heures passées dans la fosse. Un bon repos s’impose — demain, on remet ça, et pas question d’arriver à moitié frais pour la suite du chaos.

FuriosFest Jour 2

Blooming Discord

C’est sous un ciel encore un peu frais que la deuxième journée du FuriosFest démarre. Et ce sont les Marseillais de Blooming Discord qui ont la lourde tâche de réveiller Saint-Flour. Mission accomplie — même si le set commence avec quelques petits accrocs techniques côté guitare, les gars gardent le cap avec beaucoup d’énergie et de détermination. 

Le réveil est brutal et efficace. Satellized met tout de suite l’ambiance : le public est encore en rodage, mais on sent les connaisseurs déjà bien présents. La tension monte progressivement, et sur scène, ça ne ménage pas les cervicales. Impossible de ne pas headbanguer : des riffs qui claquent, des breakdowns, et malgré un chant clair parfois un peu juste, le groupe impose un vrai impact. 

Très vite, les premiers mouvements dans la fosse s’organisent. Blooming Discord sait parler à son public : un petit mot pour remercier l'orga, le fest, les bénévoles, et surtout le public “sans qui tout ça n’existerait pas” — sincère, simple, efficace. Puis, comme un signal, ils demandent à tout le monde de s’accroupir, et lancent un jump massif. Quelques instants plus tard, c’est un wall of death qui fuse dans la poussière, suivi du premier slam du jour.

Avec des titres comme Trapped Again, Saddest of Playgrounds, Burn It ou Idolies, le groupe déroule un set court mais intense, qui coche toutes les cases : énergie brute, interaction, sincérité et gros son. Un très bon démarrage pour cette deuxième journée — de quoi remettre tout le monde en état de marche pour la suite.

Après cette bonne claque pour ouvrir la journée, j’en ai profité pour faire une petite pause du côté des stands de restauration. Et franchement, belle surprise : si on retrouvait le classique burger frites des festivals, l’offre était surtout bien ancrée dans le terroir local. Aligot et saucisse au menu, généreux, réconfortant et parfait pour recharger les batteries avant la suite. Mention spéciale aussi aux glaces artisanales, délicieuses et à un prix tout à fait raisonnable — ça fait plaisir de voir qu’on peut bien manger en fest sans exploser son budget.

Charcoal

Après de l’intensité brute, place à une petite bouffée d’air frais avec Charcoal. Ce bon vieux hard rock, celui qu’on aime et qui donne tout de suite envie de taper du pied et de headbanguer, se pose parfaitement dans le décor du festival. Sur scène, le groupe est en forme, galvanisé, et ça se sent.

Le public, un peu timide devant la scène, est pourtant composé d’aficionados qui savent apprécier chaque solo de guitare impeccable. Le groupe prend le temps de remercier chaleureusement le Cantal Metal, et fait un clin d’œil à Christophe, le fondateur du festival — un joli moment de reconnaissance qui touche. 

L’ambiance monte doucement, et c’est un véritable moment de partage quand les musiciens envoient des ballons dans la foule, générant sourires et surprises. Pour couronner le tout, un lancer de cotillons dorés illumine la scène, signe d’une complicité palpable entre le groupe, les organisateurs et le public. 

La setlist déroule des titres comme Rocky Road To London, Hey Doc, Fat Bottom Girl ou One Night of RNR, avec ce mélange d’énergie et de bonne humeur qui fait du bien. Pour la fin de concert, l’ambiance est à la cool, familiale, une belle parenthèse rock dans un festival autrement plus musclé.

Bloodorn

Je ne vous le cache pas, c’est le moment que j’attendais avec impatience : Bloodorn, ce groupe que je soutiens depuis leurs débuts, est enfin là, et la passionnée de power metal en moi est aux anges.

Bloodorn, c’est le projet de Nils Courbaron, un guitariste français de talent qui, tout en faisant ses armes avec Sirenia et Dropdead Chaos, s’est lancé dans cette aventure puissante et épique. Accompagné de Mike Livas au chant, Michael Brush à la batterie, Francesco Saverio Ferraro à la basse et Jamie Hunt à la guitare rythmique, ils ont sorti en 2024 leur premier album Let The Fury Rise, un concentré d’énergie brute, de mélodies guerrières et de riffs incisifs.

Sur scène, ils démarrent fort avec Fear the Coming Wave, un hymne qui ouvre parfaitement le bal et donne immédiatement envie de brandir l’épée. Ils enchaînent avec Rise Up Again et Under The Secret Sign, où la virtuosité de Nils, les envolées vocales de Mike et la puissance rythmique s’imposent sans discussion. Malgré quelques soucis techniques, l’intensité ne faiblit pas. 

À mesure que Tonight We Fight et Let The Fury Rise s’enchaînent, l’ambiance se transforme : le public jusque-là attentif s’embrase, on assiste à des pogos bien rythmés, des circle pit qui fusent, la fosse vibre. L’énergie collective monte, porteuse, communicative. Le duo final, Forging The Future puis Bloodorn en morceau éponyme, offre une conclusion mémorable : épique, flamboyante, viscérale.

Même si au son cela manquait parfois d’un peu de puissance, la prestation reste solide et passionnée, chaque musicien brillant à sa façon. Mike Livas dégage une présence scénique rare, tandis que Nils enchaîne des solos dévastateurs avec une aisance impressionnante. Jamie et Francesco assurent un soutien impeccable, ce qui renforce le respect pour la rigueur du live. 

Ce concert donne clairement envie de chasser des dragons, de plonger dans cet univers héroïque et flamboyant où chaque riff est un appel à l’aventure. Bloodorn, c’est cette rare alchimie entre puissance brute, technique affûtée et mélodies épiques qui vous saisit et ne vous lâche plus.

Killus

Comme je le disais, je suis une grande fan de power metal, mais pas que. La metalleuse que je suis à aussi un amour profond pour le metal industriel, et Killus, c’était exactement ce qu’il me fallait pour replonger dans cette énergie brute et mécanique que j’aime tant.

Le groupe arrive sur scène dans des costumes complètement fous : maquillage inquiétant, looks post-apocalyptiques et présence scénique ultra marquée — impossible de détourner le regard. Visuellement, c’est un vrai show. Musicalement, le groupe espagnol balance un metal indus lourd, percutant, teinté de sonorités électroniques à la Marilyn Manson ou Nine Inch Nails, avec un côté plus moderne, plus frontal. 

Dès les premières secondes, la fosse s’enflamme : un pit bien énervé se forme rapidement, ça jump frénétiquement, les slammeurs s’enchaînent, le public est littéralement happé par l’ambiance. Un énorme nuage de poussière s’élève sous ce soleil  — comme si la scène toute entière avait pris feu. 

Certes, on sent parfois quelques petites imprécisions vocales, mais franchement ? Peu importe. L’énergie est là, la sincérité aussi, et le groupe ne lâche rien. Un moment totalement inattendu, pour moi du moins, et jouissif arrive lorsqu’ils balancent une reprise survoltée de Gimme! Gimme! Gimme! d’ABBA transformée en décharge électrique. La fosse explose littéralement. 

Pas besoin de connaître chaque morceau pour se laisser emporter. Killus, ce n’est pas juste un concert, c’est une expérience, un uppercut scénique qui vous embarque de force, entre riffs tranchants, beats industriels et présence théâtrale.

Destinity

Slomosa

Petite pause …

Je dois l’avouer — honte à moi — je n’ai pas assisté au concert de Destinity et Slomosa, qui selon les retours ont été excellent. Mais on m'avait gentiment proposé un apéro donc difficile de refuser et de résister à la découverte de la marquisette, cette boisson alcoolisée locale délicieusement fraîche… et traître selon les copains. L’orga sait recevoir, et ce genre de petit moment, convivial et détendu en backstage, fait aussi partie de l’ADN du Furiosfest. 

J’en ai également profité pour faire une petite visite de Saint-Flour, que je ne connaissais pas encore. Une ville pleine de charme, avec ses ruelles en hauteur, ses remparts, et surtout une vue imprenable sur le site du festival. Ça valait bien une petite échappée, entre deux sets survoltés. Et puis… il faut savoir souffler un peu avant de replonger tête la première dans la fosse, non ?

No One Is Innocent

Je suis revenu en début de set pour No One Is Innocent, groupe français incontournable, mélange de rock alternatif, de punk et de métal engagé — toujours avec ce goût prononcé pour les textes qui font réfléchir autant que les riffs qui cognent. Ce soir, l’ambiance est déjà montée d’un cran quand le chanteur rend hommage à Ozzy Osbourne : “Faites du bruit pour le Prince des Ténèbres !”, lance-t-il, et immédiatement, la fosse répond présente.

Le set file avec force : Kids Are on the Run, Révolution.com, La Peau… On sent la puissance et la cohésion du groupe. Un duo solo guitare/batterie marque une respiration, mais bien vite, l’énergie revient en force, la reprise de Bullet In The Head de Rage Against the Machine met le feu — j’adore ce titre, et le public aussi. On continue avec Silencio, Charlie, What the Fuck, Chile… Chaque morceau charge, chaque mot pèse. 

Sur scène comme en fosse, c’est électrique : le public chante, crie, pogote à tout va. Il y a ce moment de communion rare quand la musique, les mots et l’émotion se mêlent — le public n’est plus simple spectateur, il vit le show...

Rise of the Northstar

Ce groupe, je l’attendais avec une impatience folle aujourd’hui. Je les avais vus au Hellfest cette année, mais j’étais trop loin dans la fosse pour vraiment profiter de toute leur mise en scène. Ce soir au FuriosFest, dans un cadre plus intime, tout s’illumine : la scénographie japonisante, les décors, les costumes — chaque détail participe au show. Le mélange de culture est réussi, visuel assumé, musique puissante, voix irréprochable, aucun souci de son. 

Le set débute sur Nekketsu, Welcame, Crank It Up, et j’ai un énorme sourire pour Boom — déjà un de mes morceaux préférés résonne. One Love, Showdown, NeoParis : ils déroulent tous mes titres préférés, donnent tout. L’ambiance dans le public était déchaînée : circle pits, pogos, sauts, cris — tout le monde était dans le game. Même si mes cervicales ne me remercient pas, je ne regrette pas une seconde. L’interlude (Yume No) me parle tellement — normal j’ai grandi avec les animés japonais, ça crée une connexion immédiate. Puis Bosozoku, The Legacy of Shi, et DMSS avec un solo de guitare au top. Ils finissent fort avec Rise et Again And Again, morceau que j’adore, il inspire à toujours se relever malgré les coups durs.

Ce style, metal hardcore/ crossover / rap-metal, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais de mon côté ça me parle. Rise of the Northstar réussit à mêler énergie brute, esthétique visuelle forte et émotion — et ce soir-là, ils ont élevé le niveau du FuriosFest.

FuriosFest 2025 : plus qu’un fest, une famille.

Deux jours de pur bonheur, tant musicalement qu’humainement. Le FuriosFest, ce n’est pas qu’un enchaînement de concerts, c’est aussi des retrouvailles, des sourires, des échanges et une ambiance qu’on ne trouve pas partout. Même à 500 km de chez moi, j’ai eu cette impression d’être à la maison. Entre les artistes, les managers, les collègues photographes,… j’ai retrouvé beaucoup de visages familiers. C’est ce genre de moments qui te rappellent pourquoi tu fais la route, pourquoi tu continues de vibrer pour cette musique. Et franchement, quel plaisir de les recroiser ici, dans un cadre aussi dingue.

Le FuriosFest, c’est la passion brute, sur scène comme dans la foule.

Et après cette édition 2025, une chose est sûre : vivement la prochaine.

 

Merci les girls ! ;) Et merci à tous les copains retrouvés, sans qui ce festival n'aurait pas été aussi fun !



Texte : Stéphanie Morgado (@sekhmet_eve)

Photos : Jérôme Meyer (@JRAWmeyer)

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