Nous y voici enfin ! En cette froide soirée automnale, notre équipe se rend à l’Accord Arena pour une soirée qui affiche complet et qui s’annonce mémorable. On vient fêter le 25ème anniversaire du premier album d’un des pionniers du Nu métal : Slipknot. C’est un véritable retour en 1999 qui va s’opérer, le groupe va nous jouer en live 100% des titres qui composent l’album « Slipknot », l’extase pour les aficionados et l’occasion pour les nouveaux venus de se plonger dans ce qui a fait le succès de Slipknot. Direction la fosse de la salle pour prendre part aux festivités en compagnie de près de 20 000 métalleux venu pour l’occasion et ce sont les écossais du groupe de metalcore Bleed From Within qui nous accueillent.
Bleed From Within
Quand je prends place, malheureusement le set de Bleed From Within est déjà entamé de moitié, je suis déçue d’avoir raté le titre « I Am Damnation » en live mais heureusement j’arrive juste à temps pour le titre « Sovereign » tiré du dernier album du groupe « Shrine » sorti en 2022, le titre ne peut nous laisser de marbre, ça envoie fort dès les premières notes, de quoi maintenir l’effervescence dans la fosse.
Puis Scott Kennedy (chanteur) prend la parole pour remercier chaleureusement son public français et nous insuffler son énergie avant de continuer avec un morceau que nous étions beaucoup à attendre « Levitate ». Le titre commence à résonner, accompagné de plusieurs centaines de flash illuminant la salle, on ressent littéralement un moment de légèreté (comme de lévitation…) avant de revenir à un son écrasant et intense. Ce titre est aussi génial en live qu’à écouter solo dans ses écouteurs. Le public est chauffé à blanc, le groupe nous présente maintenant son dernier single « In Place of Your Halo » sortie le 4 décembre dernier. Et c’est incontestable, la cornemuse écossaise se marie parfaitement avec la musique métal.
Le set se termine avec le titre le plus emblématique du groupe « The End of All We Know », Bleed From Within laisse un public conquis derrière lui et laisse place aux maîtres de la soirée.
Je suis ravie d’avoir pu les voir en live pour la première fois, c’est un groupe que je n’hésiterai pas à revoir en concert dès leur prochain passage dans la capitale le 7 octobre 2025, à vos agendas !
Slipknot
Les gradins et la fosse de l’Accord Arena continu de se remplir petit à petit pendant l’entracte. Dans l’attente des stars du jour, on profite d’une playlist de pre-show des plus sympathique avec du Mudvayne, du Korn, du Papa Roach ou encore du Limp Bizkit. Dans l’impatience qui règne, parce que oui, disons-le, l’entracte est un peu long, certains ont trouvé le moyen de passer le temps avec la fabrication de ballons… avec des préservatifs, un artisanat de choix.
Les lumières se tamisent, la scène se pare d’une lumière verte inquiétante, la bannière du groupe apparaît enfin. Une intro lugubre plonge la salle dans l’univers sombre du groupe.
Le DJ Sid Wilson se met aux platines pour amorcer le retour en 1999 avec l’intro « 742617000027 » puis les musiciens prennent placent sur scène dans la pénombre, les uns après les autres, sous l’acclamation du public. Alessandro Venturella et sa basse lumineuse, James Roots et sa bonne vielle Telecaster de chez Fender (entre autres), Corey Taylor et son masque aux longues dread-locks,… que de nostalgie, voir les membres porter les masques et les combinaisons rouges, logo du groupe, numéro, code barre, emblème de l’iconique premier album qui les propulsa et qui en ont fait un groupe unique dans les années 90.
Le talentueux Eloy Casagrande, fraîchement arrivé dans le groupe et ancien batteur de Sepultura, prend place et se lance dans un petit solo de batterie efficace en même temps que l’intro puis tout s’enclenche, le puissant titre « Sic » démarre. Cela ne prend que quelques secondes pour qu’une tempête se déclenche dans la fosse et que les premiers slameurs apparaissent.
Slipknot s’empare de la scène avec aisance, on retrouve avec succès le style percutant de leur début et cette scénographie originale qui en a fait un groupe de légende.
Ça s’enchaine avec « Eyeless » puis quel plaisir pour nos oreilles ! Puriste ou non, le public ne peut s’empêcher de chanter et hocher de la tête sur l’un des morceaux phares de l’album « Wait and bleed ».
Le groupe choisi de rajouter à la setlist un titre qui n’est pas sorti en 1999 dans l’album originel mais dans la réédition anniversaire de 2009, il s’agit du titre « Get This ». Corey Taylor prend le temps de nous saluer, en français s’il vous plait ! Ils sont « de retour dans cette ville magique qu’est Paris, sans laquelle le groupe ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui » selon les mots de Corey.
L’énergique titre « Eeyore » s’en suit et c’est au tour de Sid Wilson de revenir au centre de l’attention avec un remix de « Tattered & Torn ». Les morceaux « Me inside » et « Liberate » s’enchaînent et sont tout aussi lourd l’un que l’autre, les métalleux dans la fosse ne trouvent pas de répit, des pogos et des circles pits apparaissent de partout. Comme un assaut interminable « Frail Limb Nursery » résonne faisant vibrer nos corps, bouillir notre sang. L’enchaînement de violence se poursuit avec les morceaux « Purity », « Prosthetics » « No life », et « Only One ». Le chanteur a su rester solide pendant tout le set et je suis impressionnée par l’immense prestation du batteur ce soir, il nous a offert un jeu absolument monstrueux, puissant et précis, sur des titres dynamiques et exigeants.
Dernière ligne droite dans cette setlist, Corey Taylor annonce en toute sobriété le prochain titre, le bien connu « Spit It Out » ! c’est la salle entière qui se met à scander Spit !... It !... Out ! à l’unisson avec le chanteur. Tout le monde saute dans la fosse puis dernière effervescence avec les titres « Surfacing » et « Scissors » (version longue).
Slipknot a fait le choix d’un set de 1h15, un peu court pour beaucoup, exclusivement sur le premier album et c’est tout à leur honneur. Mais certains fans repartent un brin déçu ce soir. Pris dans la frénésie, nombreux étaient ceux qui espérait un dernier rappel avec les titres les plus emblématique du groupe : « Duality », « Psychosocial » ou « Before I Forget » comme pour fêter les 25 ans de carrière du groupe.
Quoi qu’il en soit ce concert a été un beau cadeau de fin d’année pour tous les ados fans de la première heure qui ont grandi avec leur musique et l’occasion, comme moi et pour beaucoup je pense ce soir, de découvrir en live certains morceaux parce que oui en 1999, on était trop petit.
Texte : Stéphanie Morgado
Photographie : François Capdeville