Après une longue attente et beaucoup d’envie, je découvre enfin cet écrin historique de pierre qu’est le Théâtre de Fourvière à Lyon. Un lieu qui est logiquement moins fonctionnel que les salles traditionnelles (mais où tu arrives en funiculaire, la classe…). Il peut être un peu oppressant en fosse et assez vertigineux depuis les gradins. Mais quel cadre unique, quelle vue, quelle ambiance !!! Cela a un impact sur le spectateur et sans doute sur les groupes aussi…
On débute cette soirée à thème australien dans un théâtre antique (si ça, déjà, ce n’est pas improbable…) avec Amyl and the Sniffers qui nous font… ben du Amyl and the Sniffers…
Avec eux depuis leurs débuts (à la différence de ce qui va suivre…), pas de surprises, c’est toujours la même chose, punk et efficace. Des morceaux courts et ciselés, une Amyl qui hurle tout en faisant son entraînement de boxe, ses tractions et qui nous parle, souvent en plus, dans une langue que l’on devrait comprendre mais… que l’on ne comprend pas…
Un moment toujours drôle et festif qui a bien agité le public et qui nous a échauffé les cervicales…
Après cela, une batterie de roadies s’affaire pour la suite. Et pas qu’un peu car il y a un paquet de taf. Une impressionnante console, avec plein de trucs qui clignotent, des machins qui pendent et des boutons chelous, est installée au milieu de la scène.
On comprend vite que les King Gizz vont encore chercher à nous surprendre en interprétant des titres de leur dernier album « The Silver Cord », un nouvel ovni où ils s’essaient à l’électro.
Il est presque rassurant de constater qu’ils sont humains et qu’un groupe aussi talentueux et éclectique ne peut pas non plus exceller dans tous les genres… Cela a duré une grosse vingtaine de minutes dès le départ du show. Stu et ses acolytes (tous en robes) avaient l’air de s’amuser comme des gosses dans leur garage avec claviers, ordis, platines et vocoder. Le batteur, en revanche, semblait lui se faire chier sévère…
Et, soyons honnête, nous aussi… Malgré un joli show visuel et hormis quelques fans d’électro, ça n’a pas pris. En même temps on n’avait pas vraiment signé pour un spectacle de Jean-Michel Jarre… C’est donc d’abord la surprise qui prédomine.
Après une courte session hip-hop, avec un rafraîchissant « Grim Reaper », ce clavier du diable est enfin mis de côté et les guitares enfin accordées. Et là c’est le feu !!! « Converge » est un défouloir Metal à toute épreuve. On retrouve le public, les slammers, les verres qui volent et les coups dans le dos. « Inner Cell », entre autres, vient enfoncer le clou de cette énergique partie.
On part ensuite sur un temps « Fuzz » avec les quatre premiers morceaux (qui en forment un seul) de « I’m in your mind Fuzz ». Les « Wouuuu » de Stu fusent !!!Toujours un moment musical magique et fascinant de technicité…
Après une grosse heure et demie le concert va se conclure par un long et magnifique « Magma » avec son saxophone et ses sonorités arabisantes. Encore un truc que seuls eux savent faire.
Acclamations du théâtre !!! Rideau !!!
En deux jours, ils auront livré deux prestations bien différentes l’une de l’autre.
On est toujours surpris et dans l’excitation car les setlists et les styles sont toujours très variés. C’est comme la boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.
Le paradoxe est que la partie électro aurait sans doute été plus adaptée au public de We Love Green la veille et aurait pû être un peu moins longue. Mais les King Gizzard ne font (heureusement) jamais ce que l’on attend d’eux…
Je sens poindre un prochain album dédié à la cornemuse… Et on pourrait même aimer cela.
Texte : L'humeur Musicale
Photos : François Medaerts