1/10/2023

The Hives : le grand retour avec un concert court, mais flamboyant

Texte : L'humeur Musicale
Photo : François Capdeville

En ce premier mardi d’automne les aficionados de concerts à Paris sont nombreux à être partagés entre deux envies. Soit celle proposée par New Order au Zénith de la Villette (un groupe rare et mythique mais pas forcément le plus séduisant en live), soit celle des Suédois de The Hives à l’Olympia pour une soirée sans doute moins musicalement intellectuelle mais probablement beaucoup plus festive…

Pelle Almqvist / The Hives (Photo : François Capdeville)

Les billets entre ces deux communautés de fans vont d’ailleurs copieusement s’échanger quelques jours avant leurs prestations respectives afin que chacun puisse satisfaire ses préférences d’un soir.

Me concernant (ayant la chance d’avoir une place pour les deux prestations) le choix des Hives sera facile à faire. La majorité de mes amis et connaissances y sont. Et puis, surtout, The Hives c’est toujours une valeur sûre. Avec eux, pour les fans, c’est un peu comme « le bon poulet fermier du dimanche »…

On sait à quoi s’attendre, c’est convivial, ça va pas s’éterniser et, surtout, on va se régaler… Vendu !!!

A 21h pile, les lumières de la salle s’éteignent. « Bogus Operandi », issu de leur dernière galette après plus de dix ans d’absence en studio, va faire d’entrée l’unanimité en moins d’une minute. Et c’est parti pour une heure de folie…

Ce premier titre, parfait, respecte totalement les codes du groupe. Le public est d’entrée chaud bouillant. Avec les morceaux suivants que sont « Main Offender » et « Walk Idiot Walk », tout est fait pour embraser les mouvements et les cordes vocales de la fosse qui n’aura pas eu droit au moindre échauffement.

La suite est une succession des bons clichés qui ont fait la notoriété du groupe. Pelle Almqvist ne cesse d’arpenter la scène de bout en bout, saute comme un cabri, parle beaucoup entre les morceaux et est toujours aussi grande gueule. Il veut être le roi dans cette enceinte mais refuse qu’on lui coupe la tête. Il enchaîne les (gentils) « Shut up » quand le public ne fait pas directement ce qu’il souhaite. Et il confiera même pendant le show un « Mid orgasm feeling ».

Les « Madame » « Messieurs » avec accent s’enchaînent. L’indispensable et bizarre « Freeze » est exécuté et l’autopromotion est toujours de mise à coups de « We’re the best rock n’roll band of the world » ou encore « No one is ready for the Hives » !!!

Cette dernière déclaration est d’ailleurs particulièrement erronée… Car le public est plus que prêt à se dépenser et à communier avec les Suédois. Les clappings sont de la partie. On chante des refrains connus de tous et faciles à assimiler (« Come on », par exemple, le morceau par excellence qui ne nécessite pas des paroles en mode karaoké pour pouvoir être repris).

De nombreux slammers vont donner de l’activité aux gars de la sécu et plusieurs circle pits vont se constituer pour permettre à la fosse de s’éclater et aux gradins d’assister à ce spectacle toujours fascinant. Sur « Hate to say I told you so » c’est la folie… L’énergie est particulière et une sorte de souffle puissant traverse l’Olympia. Même les roadies habillés en mode ninja sont de la partie en singeant Liam Gallagher avec leurs tambourins… un grand moment.

Tout se ressemble mais tout est bon donc pas de soucis. Les seules surprises viendront de « I’m alive » qui est un peu différent du reste, plus sombre et moins dansant. Les morceaux du dernier album s’intègrent parfaitement avec les autres. Seul « Smoke & mirrors » est un peu décalé avec son côté rockabilly. « Bogus Operandi » est une entrée en matière parfaite pour donner le ton de ce qui va suivre et « Countdown to shutdown », en sortie avant rappel, va agiter la fosse de la même manière que les désormais classiques du groupe.

Le set est conclu par le célèbre « Tick Tick Boom », ode rock du gentil bordel, qui est vraiment le morceau parfait pour une interaction festive entre les musiciens et les spectateurs. Après 1h10 de concert, les lumières se rallument…

Ce sera là le seul défaut éventuel de cette soirée. « Ah non ! C’est un peut court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh Dieu ! Bien des choses en somme… » aurait dit Cyrano… Alors certes le groupe se dépense énormément mais ça fait tout de même pas long et ils ont largement la discographie pour proposer davantage. Et, de plus, Pelle à un petit côté pipelette qui réduit le temps de jeu effectif. Mais ce dernier était vraiment content d’être là et l’a montré, sincèrement cette fois, en nous relatant leur retour post-covid dans cette même salle en novembre 2021 (déjà un excellent show) et qui leur a remis le pied à l’étrier après cette période difficile. A nous aussi d’ailleurs à l’époque…

Donc un court mais toujours très bon moment partagé avec un public qui fait presque autant le spectacle que ce qui se passe sur scène. C’est récurrent chez eux et c’est ce qui me fera, sauf changement de leur part, toujours penser que c’est plus un groupe de festival que de concert dédié. Mais tout cela à finalement peu d’importance tant que l’on continuera a s’éclater avec eux…

L’humeur Musicale
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