12/8/2024

LE REPORT DU HELLFEST - JOUR 4

La journée du dimanche aurait pu commencer de la plus belle des manières avec Heart mais le destin en a décidé autrement puisque la tournée des sœurs Wilson a été annulée. Et ce sont malheureusement les Suédois de Blues Pills qui ont récupéré le slot. Encore un ersatz des 70's que je préfère soigneusement éviter...

J'avais beaucoup apprécié par contre le passage de Frank Carter et ses Rattlesnakes en 2022 au HF, en tout cas beaucoup plus qu'en 2017 toujours dans ce même festival. Mais là je ne suis pas du tout rentré dans leur univers musical à mon grand désarroi... Idem avec Royal Blood que j'ai trouvé sans grand intérêt. Quant à Corey Taylor, son hommage appuyé à sa compagne tout comme le reste de sa prestation m'ont laissé de marbre.

Heureusement que les 3 concerts suivants ont « sauvé » ma dernière journée du festival. A commencer par Queens Of The Stone Age qui a donné un show époustouflant avec un Josh Homme totalement habité. Voilà un groupe qui existe depuis près de 30 ans et que je n'ai jamais eu la chance de voir live... Pour ce premier rendez-vous, je n'ai pas été déçu. Il faut dire que je suis très fan de leur stoner mâtiné de hard d'une grande originalité. Des morceaux comme « No One Knows », « Go With The Flow », « Make It Wit Chu » et surtout « I Sat By The Ocean » et ma favorite « Little Sister » sont de véritables bijoux du genre Desert Rock qui caractérise le mieux leur style ainsi que celui du regretté Kyuss, le groupe culte qui avait révélé Josh.

En un peu plus d'une heure, le quintet de Seattle a indiscutablement marqué cette journée de dimanche tout comme The Offspring. Ces autres Américains qui ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable en 1ère partie d'AC/DC en 2001 au Stade de France mais totalement conquis il y a 2 ans au Hellfest sont devenus pour moi une valeur sûre. Avec leur punk rock archi commercial et surtout jouissif, Dexter, Noodles et leurs 3 compères savent s'y prendre pour se mettre le public dans la poche à coups de riffs tellement évidents qu'on ne peut qu'adhérer. Comment résister aux tubes intemporels que sont « Pretty Fly (For A White Guy) », « The Kids Aren't Alright » ou le fédérateur « Self Esteem » ? Et puis ce clin d'oeil à Purple et à Sabbath via les riffs de « Smoke... » et « Iron Man » improvisés par Noodles, quel grand moment !

Mais le meilleur reste encore à venir avec la présence certes surprenante mais hautement méritée des Foo Fighters de Dave Grohl. Je ne les avais pas revus depuis 25 ans et leur passage à Bercy avec les Red Hot et Muse. J'avoue ne pas être de base un inconditionnel de ce groupe américain mais ce concert à Clisson m'a convaincu de me replonger dans sa discographie. On retrouve le sémillant Dave Grohl au chant et à la guitare ainsi que son partenaire de tournée de l'époque finale de Nirvana, Pat Smear. Celui-ci nous offrira un medley de riffs de Sabbath, Ozzy et Nine Inch Nails tout à fait convaincant. Cette reprise de « March Of The Pigs » de NIN était aussi l'occasion de rappeler que Josh Freese, le batteur qui remplace Taylor Hawkins au sein des FF, a sévi dans le groupe de Trent Reznor de 2005 à 2008. Ce serait d'ailleurs très long de détailler la liste de tous les artistes avec lesquels Josh a tenu les baguettes car ils sont fort nombreux... Les autres musiciens qui accompagnent Dave Grohl sont loin d'être des manchots, que ce soit Nate à la basse, Chris à la lead guitar ou Rami aux claviers. Un groupe solide donc qui pendant près de 2 heures va revisiter les plus belles pages de sa carrière de 30 ans. Des très appréciés « Everlong » et « Times Like These » en passant par le pêchu « The Pretender » ou le poignant « My Hero », les Foo Fighters ont comblé leurs fans venus en nombre pour reprendre à tue-tête tous ces hymnes. Ceux qui avaient un doute quant à la programmation de ces Américains dans un festival de metal sont repartis, je pense, convaincus de la pertinence de ce choix...

Au final cette édition 2024 du Hellfest a atteint son but, propulser cet événement dans l'avenir avec une ouverture à des groupes plus consensuels et moins estampillés metal. Des « dinosaures » comme moi pourront regretter l'absence quasi définitive des Kiss, Aerosmith, Black Sabbath ou autre Whitesnake du fait de leur âge avancé mais sans doute est-ce mieux ainsi pour eux comme pour nous... Le Hellfest nouveau est arrivé et on a hâte de voir la suite !

Texte: Olivier Carle

Photos : François Capdeville

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