4/7/2025

Du Hellfest à Toulouse : Falling in Reverse embrase la Ville Rose

Je dois l’avouer, la petite déprime post-Hellfest commence déjà à se faire sentir… Mais pas question de rester dans le creux. À peine le temps de défaire mon sac que je reprends la route, direction Toulouse, pour revoir Falling in Reverse sur leur tournée européenne.
Le Hellfest encore dans les veines, Lyon à peine derrière lui, Ronnie Radke vient déchaîner un son dantesque dans le Zénith de Toulouse. La salle n’affiche pas complet ce soir, mais qu’importe : l’ambiance est électrique, et l’énergie du public plus que suffisante pour faire trembler les murs.


Ice Sealed Eyes – La révélation metalcore venue de Belgique

Ce soir, je découvre Ice Sealed Eyes en live. Originaire de Belgique, le groupe évolue dans un registre new-core mêlant metalcore, atmosphères sombres et passages mélodiques. Le premier morceau joué, "Needles", donne immédiatement le ton : riffs syncopés, breakdowns explosifs, et un chanteur charismatique à la dualité vocale bluffante, passant d’un chant clair limpide à des screams intenses et viscéraux.
L’énergie dans la salle est palpable. La suite, avec "Bloom" et "There Is No Safety In The Dark", installe une atmosphère presque claustrophobe, lourde de tension émotionnelle. Le mix chant clair / growl est impeccablement maîtrisé et nous prend littéralement à la gorge. Puis vient "Torments",et là, c’est l’électrochoc. La fosse s’embrase, les premiers vrais headbangs se déclenchent, frénétiques. Avec "Suffocate" et "As We Collide", le groupe prouve sa maîtrise scénique, enchaînant puissance brute et passages plus introspectifs, le tout sur un son limpide et précis.

Noé Peigneur (chanteur de Ice Sealed Eyes)
Noé Peigneur (chant), Matthias Cammaert (guitare), Vincent De Mol (basse), Virgile Degen (batterie)

Petit moment que j’apprécie toujours : le chanteur nous demande d’illuminer le Zénith avec nos téléphones pour le morceau suivant, "Satellite". Une ballade métal envoûtante, pleine de retenue et d’émotion, qui crée une parenthèse suspendue dans ce set déjà intense. Enfin, "Inner Wings", aux accents progressifs, vient clôturer cette performance. Une première partie hautement réussie, pleine de promesses, que j’aurai la chance de revoir au Kave Fest à Gisors.

Setlist :

Needles
Bloom
There Is No Safety In The Dark
Torments
Suffocate
As We Collide
Satellite
Inner Wings

Falling in Reverse

Dès les premières secondes, le show s’annonce puissant. Une caméra embarquée s’ouvre sur les coulisses du Zénith : Ronnie Radke déambule dans les backstages, porté par l’adrénaline et une bande-son d’AC/DC. Euphorique, frénétique, il traverse les couloirs jusqu’à la scène dans une atmosphère quasi cinématographique. Le public hurle déjà, la tension monte… et “Prequel” retentit. Puis “Zombified” embrase la salle dans un déferlement de flammes, de riffs lourds et d’images puissantes. Le Zénith plonge instantanément dans le chaos, tandis que l’écran géant explose de clips et de visuels live.

Ronnie Radke (chanteur de Falling in Reverse)

La setlist déroule ensuite ses coups de poing : “I’m Not a Vampire” et “Fuck You and All Your Friends”. Ronnie Radke s’impose en frontman total, habité, magnétique. Son flow explose sur “Bad Guy”, fusion de rap et de metalcore, projeté en XXL sur l’écran pendant qu’il déclame, presque possédé, ses failles et ses fêlures. “Losing My Mind” calme brièvement le jeu, mais “The Drug In Me Is You” relance instantanément l’intensité, repris à pleins poumons par le Zénith tout entier.

Moment culte du show : “Just Like You” et sa désormais célèbre asshole cam. Ronnie insulte avec humour, la caméra traque les têtes du public, l’audience rit au éclat. Ce moment d’auto-dérision fédère autant qu’il déstabilise : on rit, on hurle, on partage un vrai moment d’intimité chaotique.

Puis soudain, blackout. Les musiciens disparaissent de scène et Ronnie fait mine de quitter le Zénith en nous remerciant avec humour pour notre argent. Mais sur les écrans : un nouveau clip, inédit, tourné en backstage, débute. C’est “NO FEAR”, présenté comme un inédit absolu. Le public est d’abord surpris, puis captivé. Ce choix audacieux brise le rythme tout en renforçant le storytelling global du concert. L’instant est étrange, contemplatif, presque perturbant. Mais le Zénith suit. Le groupe revient sur scène avec “God Is a Weapon”, puissant et lourd, introduisant une nouveauté de taille : la voix de Marilyn Manson s’élève, enregistrée, sur une collab explosive. Bien sûr, le chanteur controversé n’est pas là, mais l’effet est réel : le morceau bouscule, dérange, et emporte la foule dans une spirale obscure et viscérale.

Le changement d’ambiance est inattendu, Ronnie arbore désormais un chapeau de cowboy pour “All My Life”, ballade country, ironique et touchante. L’instant suspend le temps avant l’apothéose. Et quelle apothéose ! “Popular Monster” fait trembler le Zénith. Porté par un chant viscéral et une scénographie saisissante, Ronnie Radke entre littéralement en transe, captivant le public tout entier. Sans répit, “Voices in My Head” prend le relais — véritable hymne générationnel scandé en chœur par toute la salle — avant que “Ronald” (feat. Tech N9ne et Alex Terrible) ne déchaîne une brutalité pure et sans filtre.

Le final est “Watch the World Burn”, monument de violence maîtrisée : pyrotechnie à son comble, flow infernal, breakdowns cataclysmiques. Le Zénith vibre, le pit est en feu. Ronnie crache ses tripes, crie sa victoire, sa revanche, sa résilience. Et pour clôturer ce set hors norme, l’hubris est roi : “We Are the Champions” de Queen résonne, repris par un public ému. L’auto-couronnement est osé… mais amplement mérité.


Setlist :

Highway to Hell - AC/DC (hors scène, en intro)
Prequel
Zombified
I’m Not a Vampire
Fuck You and All Your Friends
Bad Guy
Losing My Mind
The Drug in Me Is You
Just Like You
NO FEAR (backstage)
God Is a Weapon
All My Life
Popular Monster
Voices in My Head
Ronald
Watch the World Burn
We Are the Champions - Queen

Falling in Reverse a tout simplement livré un show dantesque, maîtrisé de bout en bout, oscillant entre violence, autodérision et moments d’émotion. Ce n’est qu’en sortant que l’on s’en rend compte : un orage s’est abattu sur Toulouse pendant le concert et pourtant, personne ne l’a entendu. Ronnie Radke et sa bande ont littéralement couvert la tempête.
Entre la fureur du Hellfest et cette date à Toulouse, Falling in Reverse confirme sa montée en puissance. Plus qu’un simple concert, c’était une expérience totale – une claque sonore, visuelle et émotionnelle – et c’est exactement ce qu’on était venus chercher.

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