7/10/2025

ARCHITECTS AU SOMMET

La tournée française d’Architects inaugurée à Lille en mars 2025 et passée par Strasbourg, Nantes et Lyon s’est achevée en apothéose à Paris pour un show explosif et musclé qui confirme le statut du groupe en France mais également sur la scène metalcore à l’international.  Le quintet de Brighton a fait ses armes sur le territoire français étape par étape, en allant chercher son public et en gagnant du terrain. C’est tout naturellement qu’Architects se voit donc jouer en tête d’affiche à l’Adidas Arena après un Zénith de Paris complet (janvier 2024). (par Sarah Lachlaoui)

Du Batofar au Stade de France en première partie de Metallica en 2023, Architects oeuvre sur la scène française depuis près de 15 ans avec ferveur et passion comme personne. Si la réputation des Anglais n’est plus à faire, le groupe a néanmoins opéré plusieurs changements dans son son, sa direction artistique et son esthétique, ne cessant d’explorer et de se dépasser. Au-delà de simplement se renouveler, Architects se pousse dans ses retranchements comme avec l’excellent the classic symptoms of a broken spirit (2022) malheureusement pas assez apprécié à sa juste valeur des fans et d’une partie de la critique et plus récemment avec The Sky, The Earth and All In Between (notre chronique à retrouver ici).

On retrouve donc Sam Carter, Dan Searle, Adam Christianson et Alex Dean pour entamer la rentrée en grande pompe. Nous étions présents à la première date de la tournée à Lille plus impatients que jamais de découvrir en live les titres du nouvel album. Un accident au mollet à contraint Sam de finir le concert assis, démontrant toute sa puissance, son courage et son aura magnétique dans cette position vulnérable. Respect.  

Architects... c’est un peu ces fins curateurs qui délivrent toujours une affiche XXL de choix. On a la certitude de voir en première partie d’excellents groupes qui deviendront à coup sûr des pointures de la scène metal. Leur Olympia a eu le droit à Polaris et Beartooth et leur Zénith de Paris à Spiritbox et Loathe, rien que ça.  

House of Protection

C’est au tour de House of Protection et de Wage War d’assurer comme il se doit l’ouverture de tects.  

Si vous avez aimé autant que nous Fever 333 (line-up original), vous allez adhérer à coup sûr à House of Protection ! Et pour cause, le duo est formé par les anciens musiciens de Fever : j’ai nommé Stephen Harrison (chants, guitare) et Aric Improta (batteries, chants). Épaulés par Jordan Fish (ex Bring Me The Horizon) sur leur premier single “It Supposed to Hurt” et invités sur “Brain Dead” sur le dernier album d’Architects, tous les feux sont au vert pour accueillir à bras ouverts cette formation qui se distingue déjà.  

Ils ne sont que deux mais font un boucan d’enfer. Un peu à la manière de Nova Twins ou de Royal Blood, avec ce twist electro bien énervé et un chant entre scream et rap. Les deux trublions déboulent sans crier gare sur scène et fracassent tout sur leur passage en 7 titres. Les 10 000 pas ont certainement dû être atteints et ce en 30 minutes entre moult sauts, pirouettes et distribution à gogo de merchandising dans la fosse. L’Adidas Arena n’est pas réputée pour son acoustique optimale et, de ce fait, il était difficile d’apprécier House of Protection à sa juste valeur mais nul doute que nous serons présents pour leur première date en tête d’affiche en France tant le set était convaincant avec une énergie impressionnante.  

Wage War

Un changement de plateau plus tard, un backdrop “WAGE WAR” et le ton est donné. Ou plutôt, il change radicalement avec les Floridiens et leur metalcore ultra brut, acéré et apocalyptique. L’atmosphère change et on pressent d’entrée de jeu la tension. Car chez Metalleux de France, on a déjà pratiqué Wage War en live et le souvenir est encore vif et marquant tant les secousses ressenties au Petit Bain en 2022 étaient intenses.  

On a aussi pu les voir en ouverture de Papa Roach au Zénith plus tôt dans l’année (notre live-report ici) et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont prêts à conquérir les arènes de France. Les deux derniers albums Manic (2022) et STIGMA (2025) sont bien représentés ce soir avec des titres comme “NAIL5” ou “THOMBSTONE” ainsi que les trois tubes “MANIC”, “Godspeed” et “Circle The Drain”. Entre le sublime chant clair de Cody Quistad mêlé à l’ardeur du chant saturé de Briton Bond, Wage War a su parfaitement osciller entre son lourd et massif avec des instants plus aériens et mélodiques. Dosage parfait.  

Il nous tarde de les accueillir à nouveau en France !  

Architects

On peine à reprendre nos esprits après cette déferlante qu’il est déjà 21h44 afin de laisser place à Architects, ovationnés sur “Elegy” après leur fidèle chanson d’introduction “Don’t Stop Me Now” (Queen) qui annonce leur venue. Bon, le son est vraiment fort mais je ne peux m’empêcher de retirer les protections auditives (ne faîtes jamais ça !) pour vivre pleinement le concert à plein poumons et à gorge déployée pour un concert qui - SPOILER - s’annonce comme historique dans la carrière d’Architects en France. Si ce n’est, mon meilleur show du groupe depuis des années ! Dixit les plateformes-écran et la scénographie de “the classic symptoms tour” pour laisser place à un imposant écran vertical qui trône au milieu de la scène. La scénographie, c’est validé. Plus épurée, permettant une bonne visibilité pour le public au fond de la salle, le rendu donne une dimension magistrale à un concert qui le saura tout autant. Sans surprise, les pogos et autres circle pits éclatent dans tous les sens supplément crowdsurfing, la sécurité aura eu du travail ce soir-là, signe d’un concert réussi. La première moitié du concert est on ne peut plus intense, avec un enchaînement effréné de tubes et de titres rageurs et ravageurs : “Whiplash”, “Curse”, “Impermanence”, “deep fake” pour ne citer qu’eux n'accordent aucun répit au public de l’Adidas Arena qui en demande encore.

L’enthousiasme et l’énergie contagieuse de Sam Carter permet de pleinement s’ancrer dans le moment et de vivre intensément ce concert aux allures de marathon ! Si le groupe donne tout et que la fosse lui rend aux quintuple, une partie du public des gradins lui, sera plus spectateur qu’acteur de show.

On pensait avoir atteint le climax quand House of Protection surgit pour interpréter “Brain Dead” pour la première fois avec Architects ! Un hommage émouvant à Tom Searle (guitares) qui nous a quittés, se tient chaque soir, pour honorer sa mémoire et ne jamais oublier qu’il est toujours là, présent, sur scène avec le groupe et avec nous. Le public français ne faillit jamais à sa mission de confirmer son statut de meilleur public au monde quand il s’agit de concerts ou de divertissement et Sam l’a bien compris après toutes ces années à venir jouer dans le pays. Il exprime sa profonde gratitude, sa reconnaissance et son respect pour le public français qui n’a fait qu’accroître depuis ce fameux concert au Batofar en 2008 auquel Sam fera référence.  

Le succès d’Architects s’explique par beaucoup de choses mais surtout par sa générosité, sa sincérité, sa rigueur, sa créativité et sa passion sans faille. Groupe engagé et attaché à ses valeurs, on ne peut qu’espérer voir ces cinq garçons de Brighton briller encore plus haut et encore plus fort dans l’Hexagone et partout dans le monde.

Texte : Sarah Lachlaoui

Photos: Sarah Mahouachi

SETLIST

Elegy

Whiplash

when whe were young

Black Lungs

Curse

A Match Made in Heaven

deep fake

Impermanence

Red Hypergiant

Gravedigger

Brain Dead (avec House of Protection)

Meteor

Everything Ends

Royal Beggars

Gone with the Wind (snippet)

Doomsday

Blackhole

Encore

Seeing Red

Animals

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