9/4/2024

Une dose d'énergie avec Lucie Sue

Lucie Sue c'est une sorte de booster. Un café suave et corsé distillé directement par intraveineuse. Tu le sens s’infiltrer doucement en toi, t’invitant à bouger la tête, danser et même carrément chanter chaque refrain, comme si le son Lucie Sue faisait déjà partie de toi depuis ta plus tendre enfance.

Le groupe porte le nom de sa chanteuse, qui est à l'origine du projet et s’investit corps et âme dedans. Elle a (presque) tout fait pour le 1er album To sing in french, sorti en 2023 : les compo, les instru, textes, videoclip, logo et visuels... tout vient de son inarrêtable créativité. Et elle a su s'entourer de personnes talentueuses pour tout finaliser et concrétiser.

To sing in french est clairement une réaction à l’absurde loi Toubon, qui impose des quotas de chansons françaises à la radio. Et pour Lucie, c’est « ridicule, injuste et bien trop patriotique ». Voilà pourquoi ses titres sont dans la langue qui « lui parait sonner le mieux : l’anglais. Et elle a bien raison de faire comme elle a envie, c’est son album après tout.

Un album léché, riches d’influences et références, avec une originalité très particulière : une identité ! Ça donne un résultat qu'il faut absolument voir sur scène, pour ressentir l'énergie et le charisme Lucie Sue.

En live, Mitch le batteur « pirate » a un jeu super varié. Il est ultra présent, technique, porte et répond à l’âme du groupe. Enzo nous scie avec ses solos en mode guitarheroe et ses riffs sensuels et endiablés. Laura la bassiste assure un jeu raffiné mais résolument rock, un sourire ultra communicatif aux lèvres. On sent la complicité entre eux, le plaisir de jouer. Et Lucie ? Elle t’électrise !

Elle représente la liberté qu'elle se donne. Une liberté inspirante. Elle est sur scène ce qu'elle est dans la vie, entière au naturel, avec des idées bien tranchées, une attitude légèrement pop punk, sur des instru grunge et très rock, et une touche de "wouahou". Elle laisse aussi émaner une humanité très féminine, chaque morceau offrant une part d'elle, de son vécu, de ses ressentis.

Voilà pourquoi elle nous touche.

Lucie est une working woman qui ne compte pas ses heures, une mère (célibataire ;) dévouée, une femme qui a décidé d’être en accord avec ce qu’elle est et de se donner les moyens de gérer sa vie et tout faire pour réaliser ses rêves.

Cette force intérieure filtre avec une douce puissance dans sa musique. C’est une inspiration pour toutes les personnes qui hésitent à prendre la liberté d'être ou de faire ce à quoi elles aspirent. Un sacré coup de boost, donc.

En clair, mets les doigts dans une prise et tu auras un aperçu de l'effet Lucie Sue.

Bon, le mieux est quand même que je laisse la parole à l’intéressée elle-même. Ses mots seront plus à même de vous faire comprendre son travail, son univers.

Lucie Sue par Emilie Desbottes

Hello Lucie,

Merci beaucoup à toi d'avoir accepté de répondre à quelques questions. Des choses se préparent et on a envie d'en savoir un peu plus :)

- Aujourd'hui tu travailles sur ton 2ème album. Est-ce que ta façon de composer a évolué depuis le 1er ?

Pas vraiment. Comme pour le premier album, ça se passe toujours aléatoirement. Parfois, ça part d’une idée au chant, ou à la guitare, parfois ça commence avec des paroles. En tout cas, une chose est sûre, j’ai besoin d’être seule pour tout écrire. Et si vraiment je bloque à mi-parcours, je fais écouter à mes amis très proches, et là, j’écoute les avis… ou pas !

- Comment tu fonctionnes avec les autres membres du groupe ? Est-ce qu'ils interviennent dans la création des nouveaux morceaux, ou pour leur interprétation sur scène ?

J’ai composé tous les morceaux. Mais Mitch (le batteur) et Enzo (le guitariste) m’ont suggéré quelques solos et breaks légendaires. Et aussi des changements subtils pour améliorer des transitions par exemple. Mais c’est surtout mon frère Baptiste (en charge de la DA de l’album et un musicien exceptionnel) qui m’a beaucoup aidé pour arranger les morceaux. Et faire d’un morceau cool, un morceau SUPER cool. Pour le live c’est différent, on bosse ensemble pour simplifier tout en gardant l’ADN et la puissance de chaque morceau.

- En avant-goût, peux-tu nous parler de ce que le nouvel album exprime, d'une manière générale ?

Ce deuxième album s’appelle Battlestation. Il parle des petites et grandes batailles du quotidien.

Garder cette volonté inébranlable de vivre à fond. Tout en élevant ses enfants. Tout en gardant son cœur intact. Vieillir. Tout en s’imposant, et se faire respecter. Et parler aussi de ceux qui ne sont plus là mais qui veillent sur nous.

- Les morceaux sont très travaillés, tous différents, bien que très représentatifs de l'identité Lucie Sue. Tu laisses parler tout ton background musical quand tu composes, que ce soient tes études musicales ou tes influences ?

Il est clair que mes 15 années d’études au conservatoire, en mode intraveineuse, m’ont indéniablement aidé. L’influence musicale des grands compositeurs. La technique de composition pure. Les chœurs, les transitions. Les nuances. Mais il y a aussi une très forte influence de tous les groupes qui m’ont construite. Ça a commencé avec George Michael et les compilations du Top 50. Et plus tard, Alice in chains, Metallica, Kiss, Nirvana, Mike Patton,.. Et à peu près 1738 autres groupes que je ne vais pas mentionner ici, parce que vous avez mieux à faire !

- Y a-t ‘il quelque chose que tu aimerais exploiter spécifiquement pour un morceau, que tu n'as pas encore fait ?

Il y a plein de choses que je n’ai pas encore exploitées. Je n’en suis qu’à mon deuxième album. Mais il est sûr que j’aime mélanger les styles. Prendre deux univers opposés, et réussir à sortir quelque chose d’inattendu.

- Vous avez fait une résidence à Anglet il n'y a pas longtemps, aux Ecuries de Baroja. Le concert qui a suivi a vraiment marqué un step dans le travail des morceaux, que ce soit instrumental ou vocal. Clairement pour ceux qui te suivent depuis le début, dans le public, on a pris une claque. Comment toi et les autres membres du groupe avez vécu cette résidence ? Tu penses réitérer l'expérience ?

Il est super important de se voir régulièrement, toutes les semaines, pour progresser, pour que les morceaux rentrent dans la tête et dans les doigts. Et les résidences, c’est complémentaire. On est immergés, tous ensemble pendant plusieurs jours.

Ça permet de s’immerger, de se mettre en mode exclusif. C’est génial pour bosser les morceaux, évidemment mais surtout les enchainements, la mise en scène, le son, les éclairages… Et se préparer aux grosses scènes comme celle de Garorock par exemple. Tout ce que tu n’as pas vraiment le temps de faire dans des répétitions classiques.

Et ça permet aussi de mieux se connaitre et de créer des liens très forts entre les membres du groupe.

Donc… Plus on en fait, mieux c’est ! On va bientôt remettre ça fin mai à l’Ampli à Pau, et à l’Atabal à Biarritz. Et on est très contents !

La progression dont tu parles, on la doit à ce mode « machine » qu’on a adopté. On bosse à fond nos instruments. J’ai pris des cours de chant. Je bosse mon cardio pour assurer sur scène. Et le nouveau guitariste, Enzo, a beaucoup apporté à la cohésion du groupe. Maintenant on a un groupe de tueurs, et je peux enfin me sentir à l’aise, me concentrer à fond sur mon propre jeu, sans me soucier des autres, car je sais qu’ils vont suivre et jouer comme des Dieux.

Lucie Sur par Xavier Ducommun Ricoux

- Vous jouez à Garorock cet été. C'est génial ! Tu penses que c'est un bon tremplin pour démarcher d'autres évènements ?

Oui ! Garorock c’est LA super bonne nouvelle qui vient de tomber. Ça va nous permettre de jouer devant des gens qui ne nous connaissent pas. Probablement nous ouvrir des portes.

De même que d’avoir joué avec Steel Panther au Hellfest m’a clairement aidé auprès des professionnels, Garorock fait toujours bon effet sur le CV d’un groupe.

- Y a t’il une scène ou un festival où tu kifferais vraiment de jouer ?

Ma scène ultime ? C’est Wembley évidemment. Tout ce que je fais, mes compositions, les répétitions, la gym, vivre (a peu près) sainement, et même se lever le matin… je me motive en me disant : « Wembley ».

On m’appelle Frau Bulldozer. Car quand j’ai décidé quelque chose, et que j’y crois vraiment, je bosse à fond, et je vais jusqu’au bout. Car comme dirait George Mc Fly : « Quand on veut très fort quelque chose, on finit toujours par y arriver ».

- Hahahaha ! J’adore !! Merci Lucie de finir avec cette citation, tu as refait ma journée ! Que dis-je, ma semaine !!

Merci ! Bisous et merci.

Texte et propos recueillis par Juliette Saturne

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