Nous avons rencontré Yann Le Baraillec, fondateur du Motocultor, qui s'est confié sans détour sur le festival et les difficultés, financières ou autres, auxquelles il a dû faire face au fil des années, mais aussi sur les nouveautés de la cuvée 2025. On en profite également pour faire un petit point sur ses autres projets, tels que le Re-Animator, et sur la scène metal en France en général.
L’HISTOIRE DU FESTIVAL
Le Motocultor existe depuis 2007, ça commence à faire pas mal de temps. Quand on sait à quel point c'est difficile de monter un festival, mais encore plus de le pérenniser, je pense que ça doit être une sacrée fierté quand même.
Oui, c'est vrai que ça n’est pas facile de pérenniser un festival. Là, on a une période pas évidente en ce moment. J'ai du mal à me dire que je suis fier du truc, parce que je vois qu'il y a du travail pour maintenir le festival. Les coûts logistiques et les cachets des têtes d'affiches – de certaines têtes d'affiches – font que les coûts augmentent, et c'est super dur.
Oui, c'est compliqué pour plein de festivals, même des festivals qui sont là depuis longtemps. Mais du coup, ça engendre aussi pas mal de stress. Est-ce que le plaisir que tu en retires vaut tout le stress que ça procure ?
Pas pendant le festival, en tout cas au départ… il y avait trop de stress sur les premières éditions. Le plaisir arrivait quelques mois plus tard en se redisant : « Wow, on a quand même réussi à faire ça cet été ». Là, en ce moment, à l'approche, il y a l'excitation du truc, mais maintenant j’arrive aussi à profiter pendant le montage et le festival, puis pendant les démontages, etc. Après, il y a toujours les trucs à gérer. Alors qu'avant, je ne profitais pas trop sur le moment et après, je me disais : « C'est bon, on a réussi à faire le truc ». [Rires] Puis, au fil des années, j’arrivais à apprécier un peu le dernier jour. Là, maintenant, c'est presque dès le premier jour, tout de suite, c'est cool.
Oui, il y a aussi l'expérience qui s'accumule de plus en plus.
Oui, même s’il reste toujours des choses à corriger. On s'est étoffé, tout ça…

LES « PETITS FRÈRES » DU MOTOCULTOR
Et donc, le festival a grandi, forcément, depuis le début, mais ça reste à une jauge limitée, on va dire. Il n'y a pas de volonté d'aller plus gros ?
Non, de développer l'activité, oui, en faisant d'autres événements, comme on fait. On fait la deuxième édition, cette année, du Re-Animator Festival, dans quelques semaines. Et du Rocktobeer Festival, mi-septembre. C'est plus une fête de la bière, quelques groupes, un peu rock, un peu de metal. Et le Re-Animator, c'est le petit frère du Motocultor, il a lieu début mai à Saint-Nolff.
D'ailleurs, quand on a déjà un festival à gérer, est-ce qu'en faire d'autres à côté, ce n'est pas un petit peu de la folie ?
Non, parce que justement, faire un truc plus gros, ce serait de la folie, je pense. C'est plus facile de faire d'autres trucs plus petits. Je trouve que c'est cool de faire des événements plus intimistes.
Et le Rocktobeer, de quoi il s’agit exactement ?
C’est une fête de la bière, ça a eu lieu du 20 au 22 septembre.
D'accord.
Il y avait des événements, des concerts dans un bar, ça se terminait dans un salon. Il y avait des concerts des Tambours du Bronx et des trucs comme ça.
Et ça revient cette année ?
On va en faire quelque chose, ouais. Je n'ai pas pris le temps encore de bien bosser dessus. Je pensais que j'aurais beaucoup plus avancé dessus entre janvier et avril. [Rires] Il y a les bases de ce qu'on veut faire et ce qu'on ne veut pas faire. Donc déjà, c'est bien. On a les accords de tout le monde pour faire quelque chose, et là, il faut qu'on avance.
Surtout que le Re-Animator, pour le coup, c'est vraiment bientôt. Il doit y avoir pas mal de choses encore à gérer en dernière minute.
Oui !

LE DÉMÉNAGEMENT À CARHAIX
Donc le Motocultor a déménagé pas mal de fois, quand même, depuis le début. Et là, à Carhaix, a priori, d'après ce que j'ai compris, le site te convient bien et t'aimerais vraiment rester là-dessus, si possible.
Ben ouais, si possible. En tout cas, c'était pas sur un coup de tête qu'on est partis de Saint-Nolff. C'est après plusieurs années de discussions, d'échanges et de non-échanges, même plutôt à la fin. Du coup, à un moment donné, il fallait trancher. Et puis le site, on a eu l'opportunité d'aller à Carhaix. Et ça, c'est vraiment bien... Mais on est triste un peu. C'est pour ça aussi qu'on fait le Re-Animator. Je pense qu'on va garder un pied à Saint-Nolff, parce que c'est là où on habite. Et c'est là que... C’est parce qu'il y avait le festival de Saint-Nolff en 2006, que moi, j'ai eu l'envie de monter, dès 2007, un festival de metal en salle, mais parce qu'il y avait la perspective d'aller faire quelque chose en plein air à Saint-Nolff à terme. C’est en voyant le festival de Saint-Nolff, qui était un festival généraliste, que j’ai eu l’envie d'organiser un festival en plein air. Et du coup, c'est un crève-cœur d'être parti, mais en même temps, maintenant, on peut continuer le festival comme on veut, sur un site encore mieux aménagé que ce qui se faisait à Saint-Nolff. Par contre, c'est dur pour le Morbihannais que je suis...
Tu as changé de département.
Oui, mais ce qui est dur, c'est pas de changer de département. On ne savait pas trop où on allait quand on l'a fait, et ça s'est bien passé. On a égalisé notre record de fréquentation, il y a eu plus de monde. Mais c'est de me rendre compte qu'en fait, il y a beaucoup, beaucoup plus de gens qui écoutent du metal et du rock dans le Finistère que dans le Morbihan ! [Rires] Ça, je le vois avec le Re-Animator, on galère aussi un peu en fréquentation. Et je ne me rendais pas trop compte de ça, mais je pense que si on a réussi le déménagement, c'est parce qu'il y a beaucoup plus de gens qui écoutent du metal et du rock dans le Finistère. Et du coup, on a perdu des gens, mais on a plus gagné qu'on a perdu. Aujourd'hui, une personne sur cinq vient du Finistère.
Ah oui ? Je pensais que c'était plus mélangé, que les gens venaient d’un peu de partout.
Ouais, ils viennent de partout, mais on est quand même passé de 39% à 45% des gens qui viennent de Bretagne. Et le reste vient de partout : des Pays de la Loire, de l'Ouest, il y a à peu près 2% qui viennent de Lille, de Lyon, de Toulouse… Et de chaque département breton, il y a des gens qui achètent des places.

LES JAUGES DE FRÉQUENTATION
Et la jauge, il me semble que c'était 14 000 par jour l'an dernier, c'est ça ?
Oui, on était à 16 000 tout compris, et 14 000 payants.
Et cette année ?
Le samedi était complet. Là pour le moment, peut-être que le dimanche, on va légèrement augmenter, mais genre 500 personnes. Ou peut-être qu'on va laisser tel quel, c'est en discussion… On doit déposer le dossier de sécu d'ici début mai, donc j'ai le droit de changer d'avis encore jusqu'à début mai. [Rires] Je pense que si on augmente, c'est le dimanche légèrement, mais sinon ce sera pareil.
Ok.
Et si c’est 500 personnes, ça ne va pas avoir d’impact.
Oui, il n'y a pas une grosse différence.
Mais si je rajoute 500 personnes sur le site, il faut que ce soit écrit dans le dossier de sécu.
Oui, bien sûr.
Il y en a qui ne se gênent pas à le faire... Il y a d'autres événements, en tout cas dans le passé, des festivals il y a 15-20 ans... [Rires] J'en connais un il y a très longtemps en Bretagne, la jauge était à 18 000, ils n’avaient pas eu de scrupule à mettre 25-26 000 personnes. Je préfère garder une crédibilité. Avant, dans le Morbihan, on pouvait ajouter en fonction des préventes. Si on devait ajouter 500 ou 1000 personnes, on envoyait un mail un mois avant à la préfecture, et on augmentait le nombre d’agents de sécurité, mais dans le Finistère, c’est plus carré. Si on fait un truc, il faut que ça soit prévu trois mois avant, ils aiment pas trop les changements de dernière minute, donc on limite. On découvre, le Finistère, c'est pas pareil que le Morbihan ! [Rires]
Oui, on dirait pas comme ça, vu de l’extérieur !
Il y a plein de départements, où il doit y avoir encore plein de codes différents, je pensais pas qu'il y avait tant des différences.

LES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES ET LOGISTIQUES
Tous les festivals ont leur lot de difficultés, et le Motocultor en a connu beaucoup au fil de ses différentes éditions, est-ce qu'il y a des moments où c'est décourageant, et on se dit : « C'est bon, j'arrête tout ! », ou est-ce qu'au contraire, à chaque fois, c'est une opportunité de rebondir et de se dire : « Ben tiens, je vais peut-être faire comme ça… », et au final ça stimule la créativité plutôt qu'autre chose.
Oui, faire face à des difficultés, ça demande de trouver des solutions, de se poser, de ne pas lâcher. La persévérance, c'est une qualité qu'on a.
Et là, il y a plus de gens dans l'équipe qu'avant, donc je suppose que ça doit aussi te soulager un petit peu en partie, même si tu chapotes un peu tout, d'avoir d'autres gens sur lesquels te reposer.
Oui, sur certains points, c’est certain. Après tout ce qui est stress, tu ne peux pas trop partager ça. Dès que tu partages un peu, je trouve que c'est difficile. Les gens, ils aiment bien avoir une mission bien définie et avoir les moyens qu'il faut pour bien faire cette mission. Mais oui, c'est quand même pas mal, tout ce qu'on a mis en place. On a une compta, ça me décharge bien. Là, je ne suis plus tout seul à faire la programmation, ça me prenait énormément de temps de faire ça tout seul, et c'est assez cool aussi. Ça permet d'avoir du temps pour les autres aussi, pour les accompagner dans ce qu'il y a à faire.
Et puis au niveau logistique, comme ça fait plusieurs années de suite sur le même site, je suppose que ça doit être plus simple à gérer, parce que tu sais mieux ce qu'il y a sur place ou pas.
Oui, mais on essaie de réduire les coûts, et du coup, on va faire encore autrement cette année.
Ah, tu rechanges…
Oui, mais c'est pour réduire les coûts. J'aimais bien le site l'an dernier, mais on doit bouger. J’espère que ce sera quand même aussi bien cette année, mais en tout cas, ça coûtera moins cher. Et si ça se trouve, y a des gens qui trouveront ça même mieux, on verra.

LES CHANGEMENTS DE L’ÉDITION 2025
Concrètement, qu'est-ce qui va être différent ?
On déplace les deux scènes principales. On les met, je ne sais pas si tu vois, le parking où il y avait les tourbus… On déplace les scènes principales sur une zone en dur. Du coup, pour garder le même type de logique d'implantation, on éloigne les scènes principales pour approcher tout le reste, et du coup, ça fait bouger en fonction des contraintes, des pentes de terrain, des trucs comme ça… Je crois qu'à part la zone de restauration de l'an dernier, et la Massey Ferguscène, je crois que tout change. Mais ce n’était pas voulu au départ, je voulais juste réduire les coûts, parce qu'il faut trouver des solutions. C'est l'effet papillon, tu bouges un petit truc, et après, quand tu réfléchis, du coup, il y a ça, tu te dis « Ah merde, ça aussi je dois le déplacer », et à la fin, tu changes tout ! [Rires]
Et du coup, pour essayer d'être attractif, est-ce que parfois, tu te dis, est-ce que je peux partir dans une nouveauté… sans aller jusqu'à se dire que tu vas transformer le festival en parc d'attraction ou je ne sais quoi… Mais est-ce que tu cherches aussi des trucs qui sortent un peu de simplement la programmation et la logistique pure ?
Depuis 2019, il y a des fois le Naia Museum qui vient de faire des sculptures en exposition. Ça, c'est un truc cool, il y en a de plus en plus. Certaines années, c'était que dans les zones backstage, et là, on les met surtout dans les zones publiques. Ça, c'est cool, ça peut parler aux gens, en termes de déco. Après, je ne sais pas trop, le budget là-dessus est assez limité. On continue à développer des partenariats privés. On a une tribune VIP maintenant, depuis l'an dernier, qu'on maintient. C’est pour les gens qui veulent avoir des accès à certaines zones du festival auxquelles ils n’auraient pas accès normalement. C'est des choses qu'on fait un peu pour faire évoluer une nouvelle recette. Les tribunes, ça change aussi, sur le site, ça apporte un plus.
Et au niveau restauration, il y a la zone avec plusieurs stands qui reste comme l'an dernier ?
Elle sera plus facilement accessible. C'est plus ou moins comme l'an dernier. Après, on ira par un autre chemin, donc les gens vont avoir l'impression que c'est différent. Mais les stands seront exactement au même endroit.
Et concernant les partenaires, c'est à peu près les mêmes choses ?
Là, les bières bretonnes, ça contribue à ce qu'il y ait un peu moins de marge sur les bénéfices aux bars. Mais l'idée d'avoir plein de bières différentes, de bières locales et tout, on va essayer de garder ce truc-là. Ça peut devenir une spécificité du Motocultor. Même si on était déjà à 100% bières bretonnes de 2012 à 2018. Il y avait les Coreff, mais maintenant, au lieu d’avoir que 2 références Coreff, il y en a 7 ou 8, je dirais. Il y a différentes brasseries. Pas dans tous les bars, bien sûr. Il y a des machines automatiques qui nous permettent de faire des choses différentes.
Et est-ce qu’il y a un pipeline à bière comme, par exemple, à Wacken ?
Il y en a déjà un sur le site, mais c'est un endroit où on ne met pas de bar. Comme le contexte est particulier entre les Vieilles Charrues et la mairie, on ne communique pas trop. Je ne sais pas si ça appartient à Kronenbourg, qui est le partenaire des Vieilles Charrues. Est-ce que ça appartient à la mairie ? Je ne crois pas que ce soit ça. Je ne sais même pas si on aurait le droit d'utiliser ce truc-là…. Peut-être à terme, un jour, mais il faudrait qu'on ait un autre type d'aménagement. Parce que là c'est en plein milieu du camping [Rires]. Ça changerait toute la manière dont on s'organise.
Au niveau du merch, est-ce qu'il y aura, outre les modèles spécifiques à cette année, d'autres nouveautés ? Des objets différents ?
L’année dernière, il y en avait un peu plus. On va essayer de continuer à faire un peu plus de patchs différents. On a fait des chaussettes, des bonnets, des casquettes cette année, et on va continuer, car quasiment tout est parti.
D'ailleurs, sur le site de merch, il n'y a rien en ce moment. C'est parce que tout est parti ?
Non, c'est parce qu'on est une petite équipe et que, sur cette partie-là, on n'est pas assez nombreux. En termes de communication et de merch, on est un peu en sous-effectif.
C'est vrai que ça demande une gestion, mais ça fait aussi des sources de revenus. Il y a des festivals qui vendent vraiment plein de trucs toute l'année. Ils sortent des modèles exclusifs.
Oui, c’est vrai pour les Wacken ou Hellfest. Je sais pas combien ils ont de salariés, mais sûrement plusieurs dizaines. Ce qu'ils arrivent à faire à 20-30 personnes, on doit faire la même chose en plus petit à 3-4 personnes. Mais effectivement ce serait bien qu’on ait une boutique en ligne toute l'année avec notre merch. Ça fait partie des choses qu'on a essayé, mais on n'arrive pas à le faire en permanence et de manière continue.

LES AUTRES FESTIVALS METAL EN FRANCE : OPPORTUNITÉ OU CONCURRENCE ?
Le Motocultor est apparu en France en 2007. C'est une période où il y avait très peu de gros festivals metal en France. Le Hellfest avait débuté l’année précédente. Est-ce que tu as l'impression d'être tombé au bon moment, d'avoir réussi à t'engouffrer dans un créneau de quelque chose qui était assez rare à l'époque ?
C'est vrai que maintenant j'ai l'impression qu'on a une multitude de festivals. Il y en a encore qui arrivent. J'en vois plein émerger depuis quelques années. C'est assez fou. C'est plein de petits événements, mais il y en a des plus gros, en plein air, par exemple le Festival 666. Il y en a un autre fin août, c'était une semaine après nous… le Furiosfest. Il y a celui-là et sûrement d'autres. Il y a Plane’R Fest, le Mennecy... Le Sylak, qui je crois a été créé quasiment en même temps que le Motocultor.
Et depuis deux ans,on en voit apparaître plein d’autres. Ce sont des festivals relativement petits mais qui arrivent à avoir des groupes avec des têtes d'affiches sympas. Est-ce que c'est quelque chose dont tu te réjouis en te disant que le metal se porte plutôt bien en France, ou est-ce que d'un côté tu redoutes un peu la concurrence...
Je ne sais pas. Après, c'est la loi du plus fort ! Si à un moment donné ces festivals marchent bien et que c’est au détriment du Motoc’, eh ben, tant pis… Chacun fait ce qu'il veut. Je n'ai pas demandé l'avis à d'autres quand j'ai fait des événements. C'est normal qu'il y ait des nouvelles personnes qui fassent des trucs. C'est bien quand c'est des gens beaucoup plus jeunes qui font des trucs. Je trouve ça cool. Par exemple, ce que fait le Festival 666 est génial. Après, oui, ce serait le même week-end que nous… mais c'est un week-end différent. Je pense que bien sûr après, ça joue sur le portefeuille des festivaliers. S’il y a trop de trucs, ça sera au détriment de quelqu'un. Après, chacun a le droit d'exister, d'essayer, de tenter. Je vois plutôt ça positivement.
Les toutes premières années, le Motoc’, c'était vraiment fin août.
Oui. Depuis 2011, on est sur la semaine 33. Des fois, c'est vers le 15, des fois, c'est vers les 21, 22 août. Ça dépend des années.
À ce moment-là, il y a plein de festivals. Pas forcément en France mais en Allemagne, il y a le Summer Breeze qui est à peu près en même temps. En Belgique, il y a l'Alcatraz qui est une semaine avant. Donc, c'est vrai que ce n'est pas non plus évident de se positionner, mais c'est forcément compliqué quand on fait un open-air, parce qu'il y a 2-3 mois où il fait beau et puis le reste du temps...
On fait partie d'une fédération avec Alcatraz et Summer Breeze pour s'entraider pour essayer d'avoir les infos sur les groupes qui peuvent tourner, essayer de motiver des groupes ensemble à venir faire des tournées en août. En même temps, il faut faire des programmes différents les uns des autres quand même. Mais on peut se dire entre nous : « Tiens, y a Machine Head qui va tourner, s'il y en a d'autres qui veulent se positionner, allez-y ! ». L'agent attend qu'on lui fasse des offres. C'est dans les intérêts de tous qu'il y ait un maximum de festivals à faire pour les groupes, parce qu’après, ça conforte le booking du groupe sur cette période-là. S'ils ne trouvent qu'un ou deux festivals, ils vont traîner à valider. Et puis un moment donné, ils vont dire, finalement on ne vient pas, on va aller ailleurs. On fait autre chose à ce moment-là.
Oui, c'est sûr que pour les gros groupes, surtout internationaux, qui se déplacent spécifiquement en Europe sur cette période-là, tant qu'à faire, c'est mieux d'enchaîner.
Du coup, c'est ça, les discussions qu'on a avec les autres festivals, ça permet de voir quels sont les prix, quels sont les groupes qui tournent, et puis on réfléchit.

LA PROGRAMMATION
Le nouveau site, ça permet d'avoir plus de scènes, donc aussi plus de groupes, et d'aller piocher dans des styles un petit peu plus larges. Et je crois que pour le coup, tu as dit que c'était plutôt bien au niveau de la fréquentation, parce que ça attirait des gens qui ne seraient peut-être pas venus forcément sur les précédentes éditions.
Oui, je pense qu'avant, on n'avait pas de place pour mettre des groupes de Metalcore, et il y a pas mal de gens qui écoutent ce style-là. Ce n'est pas forcément ce que je préfère, personnellement, mais c’est important qu’il y en ait pour tous les goûts.
Oui, c’est un style qui notamment plaît beaucoup aux jeunes générations.
Il est important aussi qu’un festival se renouvelle, et plein de gens en écoutent, donc ça permet d'en mettre un peu plus. Et ça permet de faire du rock aussi. Je n'ai pas tant envie d'être enfermé dans du 100% Metal, on a toujours débordé un peu vers d'autres styles de musique. On peut continuer, mais en le faisant encore plus. Et ça permet par exemple de faire venir des groupes comme Mogwai. Avant, ce n'est pas des choses qu'on aurait forcément été chercher. Donc en fait, pour moi, ça a toute sa place dans un festival comme le nôtre. Avant, on ne pouvait pas déborder sur un groupe comme Extreme, par exemple. Ce n'est pas forcément quelque chose qu'on va faire tous les ans, mais c'est des opportunités de s'élargir sur un autre style. On va toujours garder tout ce qui est metal extrême en fil conducteur, mais aussi déborder en fonction des opportunités.
Cette année, c'est 14 au 17 août, c'est ça ? Il y a déjà des gros groupes annoncés. Il y a Machine Head, il y a Trivium, il y a Dimmu, il y a Ensiferum. Il y a des groupes un petit peu plus petits aussi. Y a Benighted, y a Skalmöld. Là, je suis partie sur les trucs qui m’ont tapé dans l’œil [Rires] Mais voilà, il y a toujours une superbe programmation. Depuis le départ, en fait, le Motocultor a réussi à avoir des grosses têtes d'affiches, même dans ses premières années, mais tout en laissant aussi une place à des groupes un peu plus petits, un peu plus locaux, etc. C'est vraiment la démarche du fest ?
Cette année, on a vraiment beaucoup plus de groupes émergents, que ce soit français ou internationaux. Donc les groupes émergents prennent une part importante.
Et au niveau de l'affiche, il va y avoir d'autres annonces encore ?
Là, il reste trois groupes, parce qu'il y a Ho99o9 qui a annulé quand on a fait l'annonce finale. Et puis, il y avait deux sets qui restaient. On est en attente de réponse. [Depuis, les trois groupes ont été confirmés, il s’agit de Krav Boca, Enslaved, et The Gorge]
Donc là, sauf, bien sûr, en cas de problème avec tel ou tel groupe, c’est à peu près bouclé...
Oui, après, parfois, il y a quelqu'un qui se blesse, comme Magma, l'an dernier. Leur batteur s’était blessé. Mais oui, le running order devrait arriver très prochainement [Il a depuis été annoncé].

Tu as parlé tout à l'heure des groupes qui, pour certains, demandent des cachets extrêmement importants. Est-ce que, dans ce cas-là, ta démarche, c'est plutôt de faire un sacrifice pour obtenir un groupe que tu veux vraiment, ou alors, si on te demande trop, plutôt de laisser tomber.
Ça dépend des négociations, tout ça. Mais après, il y a des groupes... Il y a des groupes, tant qu'ils demandent 10 fois plus que ce qu'ils demandaient avant le Covid, on va dire non.
Il y en a beaucoup des comme ça ou il n'y en a que quelques-uns ?
Faire 10 fois plus, c'est très rare. En général, là, c'est non direct, pour tous les festivals. Il y a peut-être que le Hellfest, ils vont se dire : " Pour nous, pas de problème", et comme ça, ils seront les seuls à les avoir. C'est ce cas de figure qui peut arriver. Non, non, il y a des groupes... Je ne sais pas, des trucs comme Slipknot, tu vois, on aurait pu essayer de les avoir, mais là, c'est 3 fois plus cher, c'est mort. C'est trop, ça devient une trop grosse partie de la programmation prévue.

Et en termes de logistique aussi, est-ce qu'il y a des groupes que tu ne programmes pas, pas pour des raisons forcément financières, mais parce qu'ils ont des exigences logistiques qui sont difficiles à concilier avec les installations ?
C’est sûr que des groupes comme Tool ou Rammstein, c’est impossible. Peut-être que les Vieilles Charrues ou le Hellfest peuvent avoir ce genre de trucs. Peut-être que Tool, c'est le plus abordable pour des Eurockéennes, ou des trucs dans le genre. Non, sinon maintenant, on a des tailles correctes. Avec les scènes qu'on a actuellement, l'infrastructure qu’on a à Carhaix, on peut se permettre d'avoir des groupes… On n'a pas trop de limites là-dessus, je pense.
Est-ce que tu as des regrets, parfois, en te disant : « Tiens, j'aimerais vraiment faire jouer tel ou tel groupe, mais ce n'est pas possible ? »
J'adore Tool, mais non, ce n'est pas un regret, parce que jamais je me suis dit que ce serait possible. Je me dis A Perfect Circle, peut-être un jour, on verra, oui. Après, ils tournent assez rarement en août, l'opportunité n'est jamais arrivée. C'est le genre de groupe qui sera quand même assez cher par rapport à ce que ça va ramener. Si ça ne tourne pas, si ça ne joue pas beaucoup en France dans les festivals, c’est que c'est cher, quoi qu'il arrive, par rapport à ce que ça ramène.

Oui, parce que ce n'est pas un groupe qui a une notoriété gigantesque.
Ce serait un peu fou d'aller vers ça. À la taille du Hellfest, par contre, mettre de l'argent sur A Perfect Circle, ça a du sens. Ça dépend, du coup, d’une prochaine baisse du tarif et du fait qu’ils tournent en août, ça fait beaucoup de circonstances. [Rires] Pourtant il y a un autre gros festival en France qui arrive à les avoir. Il y a le Garorock, mais souvent, ils préfèrent être tout seul à les avoir. Ils pourraient aider, mais en général, non, on se retrouve avec une exclu Garorock. Ils ont un putain de groupe métal, mais on ne pourra pas les avoir [Rires].
Quelle est la part entre le cœur et la raison dans la programmation ? Est-ce que tes envies jouent beaucoup...
Wardruna, c’était plutôt le cœur que la raison. Quand on a fait Wardruna en 2023, c'était bien, mais c’est à éviter. Maintenant, Wardruna, on dira : "Bon, on les a fait une fois, mais si les tarifs ne redescendent pas, c'est impossible". C'est chaud. Ça dépend de l'équilibre. Si on manque de têtes d'affiches, il en faut bien, aussi, pour garder l'intérêt des gens. C'est pas facile. Heureusement que les groupes ne demandent pas tous leurs tarifs, sinon, on serait plus là !
Il y en a qui, clairement, abusent, mais il y a aussi des difficultés pour les groupes. De nos jours, pour tourner, c'est de plus en plus compliqué pour tout le monde. Ça joue aussi.
Le gazole est un peu redescendu, mais la guerre en Ukraine, tous ces contextes-là, ça fait qu'il y a certains coûts qui augmentent un peu. Au niveau énergétique, et tout ça. Pour l’instant ça reste relativement contenu, mais on verra.

On parlait tout à l'heure du fait que la programmation se diversifie et que ça attire d'autres personnes. Il y a toujours, surtout dans le milieu du métal, des râleurs, les « trve » qui vont dire que ça a perdu son âme. Est-ce que toi, ce genre de remarques, ça t'affecte ou tu t'en fiches ?
Je ne m'en fiche jamais. C'est important d'écouter ce que disent les gens. Mais après nous, on a toujours débordé, donc on va continuer.
J'aime beaucoup le fait que dans les affiches du Motoc’, il y a toujours un côté où ça ne se prend pas trop au sérieux. Il y a toujours des choses qui sortent de la prog rock-metal au sens strict. C'est quelque chose que tu as envie de garder, je suppose.
Oui. Garder le fil conducteur du metal extreme old school et déborder en fonction des opportunités. L'année dernière, on a fait Didier Super. Ça faisait très longtemps que l'idée était là. Depuis longtemps…. Je me suis dit que c'était un peu trop évident, tout le monde s'attendait à ce qu'on fasse ça. Du coup, on a mis des années. Et l'année dernière, ça a bien marché. Je ne sais pas si ça a ramené du monde, mais les gens ont passé un super moment. Ça a contribué à l'ambiance des 4 jours. Oui.
La prog d'une année sur l'autre, elle commence à se faire quand ?
Pour 2026, on commence déjà à échanger avec certains groupes depuis novembre.
Presque deux ans avant.
On n'a pas fini la prog de l'année N qu’on commence déjà à... Alors, pas forcément booker les groupes, mais on commence à discuter. Après, souvent, les groupes attendent de savoir s'ils jouent dans d’autres festival et s’il y aura une exclusivité.
Par exemple, au Hellfest ?
Oui, ils attendent souvent de savoir ça, et on est un peu freiné dans nos annonces. On essaie de trouver aussi des groupes qui jouent pas au Hellfest, comme ça on est tranquilles. Mais bon, c’est comme ça ! Après, le Hellfest, c’est très bien, et je suis super content d’y voir plein de groupes… J’adore. Il y a Muse. Moi je suis très content qu'il y ait Muse ! Bon, après, j’irai peut-être pas voir, parce que sur les scènes principales, il y a trop de monde. Quand je vais au Hellfest, je croise plein de potes que je ne vois plus que là-bas. C'est l’occasion de se revoir. Je n'organise rien du tout. Je marche et je vais croiser les gens. En général, d’un coup, la veille, je me dis : « Ah, mais c’est demain le Hellfest ! Allez, je vais commencer à m’organiser ! Elle est où, ma tente ? ». Et après j’y vais à l’arrache totale, mais je vois tous les gens que j'ai envie de voir. Si je devais faire une liste des gens à voir et l’organiser, je suis sûr que j’y arriverais pas !

L’AMBIANCE
Le Motoc’ est connu pour avoir une bonne ambiance du côté des festivaliers.
Je trouve que c'est de mieux en mieux. Chaque année, l'ambiance... Je ne sais pas comment c'est possible que l'ambiance s’améliore encore. Alors il ne faudrait pas que ça grandisse trop. On a parlé de seuil. D'ailleurs, on est encore dans des seuils où l'ambiance est vraiment...
Oui, forcément. Plus il y a de monde, plus c’est compliqué.
Oui, là, je trouve que c'est bien... Tu fais des 4 scènes, plein d'ambiances différentes. Tu peux aller d'un endroit en autre assez facilement. Tu peux être assez proche d'une scène et 5 minutes plus tard, être assez proche d'une autre scène assez rapidement. Et ça, c'est cool.

LES TARIFS DES PASS
Pour cette année, il reste encore des pass en vente. C'est 195 euros pour 4 jours. C'est un tarif raisonnable par rapport à d'autres festivals. C'est compliqué d'équilibrer pour garder un tarif qui est abordable mais en même temps rentrer dans les frais...
L'année dernière, ça n'a pas permis de rentrer dans les frais... Si on a augmenté cette année, c'est que les tarifs de l'an dernier n'ont pas permis d'équilibrer le festival, loin de là. Alors qu'on avait égalisé notre record de fréquentation et qu'avec le même nombre de fréquentations en 2023, on avait fait une édition bénéficiaire et là, on a perdu beaucoup d'argent. C'est pour ça qu'on augmente les pass. Pour continuer à avoir de belles programmations et gérer les coûts logistiques qui augmentent. Donc, on est en train de revoir… Le changement du site, c'était pour limiter certaines hausses de coûts. On essaie de trouver des solutions pour ne pas jouer que sur le levier d'augmenter le prix du billet. Parce qu'à un moment donné, on se rapproche des tarifs du Brutal Assault ou ailleurs. Après, j'ai du mal à voir les tarifs qu’ils pratiquent parce que parfois, les campings sont payants en plus. Nous, c’est inclus dans le prix du billet. Donc pour eux, je ne sais pas à combien ça revient exactement. Et là-bas, le prix de la bière est moins cher.
Tout est moins cher aussi là-bas.
Eux, ils sont, pour le coup, super attractifs, en termes de tarifs, par rapport à nous. Après, Alcatraz, c'est peut-être pas moins cher les tarifs.
Ils sont à environ 100 € la journée, dans les 220 € les trois jours, je crois.
Ah oui ?
Oui, de mémoire, il me semble. En tout cas je crois me souvenir que les pass 3 jours sont beaucoup plus avantageux que ceux à la journée. Mais le Motoc’ reste dans des tarifs très décents.
Oui, mais les tarifs des cachets globaux des artistes ont beaucoup plus augmentés. C'est sûr qu'on arrive à mettre un peu moins de gros groupes pour contenir le budget artistique, et plus d'émergence. En tout cas, je ne sais pas quelle formule on va faire en 2026. Ça se décide maintenant, parce que là, les offres commencent à se faire. Je me dis que la solution serait peut-être d’augmenter de 30 à 40 euros les pass. Tu rajoutes 30 euros sur le pass journée et le pass 4 jours. Là, tu te dis c'est bon si les gens continuent à acheter pareil…. Mais si tu augmentes, il y a toujours le risque que les gens n'achètent plus. Il y a plein d'autres événements qui sont bien et qui sont moins chers. Il faut trouver le juste milieu. Je trouve qu'on a déjà bien augmenté. Je ne sais pas comment on va faire. On réfléchit pour 2026. On commence la vente des billets en août, donc on a encore quelques mois pour trouver la bonne solution. Là, on est à plus 15% de public. C’est pas mal, mais avec ça on ne vise que l'équilibre alors qu’on va battre notre record d’affluence.

LA DURÉE DU FESTIVAL
C'est vraiment un jeu d'équilibriste. Il faut vraiment trouver le bon dosage pour ne pas augmenter trop les prix pour les festivaliers, mais en même temps garder une bonne prog. Et concernant la durée, les festivals ont tendance à être de plus en plus longs. Avant, c'était 2 jours, 3 jours, maintenant on est souvent sur du 4, 5 jours, voire plus. Est-ce que tu penses que cette tendance va se poursuivre, ou qu'au bout d'un moment, si on en arrive à des festivals de 3 semaines, ça va devenir compliqué ?
[Rires] Je ne sais pas. Je trouve que 4 jours, là, en tout cas, c'est bien. Ça serait épuisant pour les équipes que ce soit plus long. Déjà, 4 jours, c'est rude. Après, on met plus de bénévoles, pour que ça tourne plus. On adapte le truc. Et en même temps, le mercredi soir, il commence à y avoir des concerts dans le centre-ville. C'est déjà la cinquième journée.
Oui, c'est comme ça que ça s’étire... Après, ça sera l'après-midi, puis le matin ! [Rires]
Pour le moment, on n'ouvre les portes du camping que le mercredi à 14h. Déjà, le mercredi soir, il se passe des choses. L'année dernière, c'est la ville de Carhaix qui a fait une soirée tribute à AC/DC, entre autres. Le mercredi soir, il y avait 2000 personnes. C'était peut-être 20-30 % des gens qui étaient déjà arrivés sur le camping, plus des habitants du coin. Du coup, c'est un mélange de Carhaisiens et de festivaliers, et c'est cool. Malheureusement, moi j’ai vu ça qu’en vidéo, nous on était trop dans la prépa. Ça avait l'air bien, la place de la mairie était blindée de monde.
Et voilà, c'est comme ça qu'on se retrouve à faire deux semaines de festival ! [Rires]
Oui, y a la cinquième journée qui commence à se dessiner ! [Rires]
LE CAMPING
En termes de camping, est-ce que tu as déjà pensé à proposer, comme certains festivals, des tentes pré-montées, des choses de ce genre…
On ne sait pas trop comment faire ça. Déjà, on a changé les implantations. Je ne sais pas trop. J'aimerais bien. Et ça pourrait être un plus pour des festivaliers un peu plus âgés ou qui viennent de loin ou sans voiture. Il faut trouver de bons prestataires. Je trouve qu'ils sont super chers. Mais peut-être. On verra pour l'an prochain, pour ce genre de choses. Il faut trouver le bon endroit pour le faire. Devant le château, sur le côté du site, il y a un endroit où il y a un peu de place pour ça. Les Vieilles Charrues ont des terrains de foot à côté, qu’ils utilisent, mais nous on ne peut pas utiliser ces terrains-là pour faire ça. Parce que c’est la reprise du foot peu de temps après le festival. Les Charrues ont bien le temps pour remettre en état les terrains. On a réussi à ce que le festival soit vu ultra positivement, si on faisait décaler la rentrée de foot…
Là, c'est mort ! [Rires]
Ils diraient : « Vous nous faites chier avec votre festival, y en a déjà un ! ». [Rires] En n'étant pas trop gourmand, et en n'allant pas vers ça, tout le monde est content de l'événement, donc c’est le plus important. On verra plus tard. Après, il y a beaucoup de terrains. Je ne pense pas qu'on ira sur les terrains de foot comme font les Vieilles Charrues. Il faut réfléchir. Comme on ne l'a jamais fait, et qu’on est une petite équipe... Après, ce qui marche bien, tout en étant assez proche, c'est qu'il y a beaucoup de propositions d'hébergement chez des habitants. C'est grâce aux Vieilles Charrues. Les 30 ans d'expérience des Vieilles Charrues font que les gens ont l'habitude de louer. Du coup, il y a pas mal de propositions, ça marche assez bien. Après, si ça marchait davantage, il pourrait y avoir ça dans les communes des alentours, et là, l'agglo pourrait mettre des navettes. Mais pour l'instant, il n'y a pas assez de monde pour ça. Ou c'est peut-être parce qu'il y a pas de navettes pour le moment que les gens ne prennent pas aussi loin, je sais pas.
Oui, après, comme tu disais au début, tu commences à faire un petit changement, et après ça entraîne plein de choses...
Ben on est à Carhaix que pour la 3ème édition. On a réussi le déménagement. Maintenant, il faut pérenniser, et le contexte est rude en ce moment, et pas que pour nous !
Oui, c'est compliqué. Bon, eh bien merci beaucoup en tout cas, et bon courage pour l’organisation !
Merci à toi !
Merci à Angéla Dufin - NRV Promotion, pour l'organisation de cette rencontre
Orsola G.