Pour leur troisième album, "Heart Starter", Last Temptation s'affranchit des codes et explore toutes les facettes du rock. Porté par une formation nouvelle et une liberté musicale assumée, le groupe nous offre un savoureux concentré de puissance et d’inspiration. Nous avons eu le privilège d'échanger avec Peter Scheithauer, fondateur et guitariste du groupe, pour découvrir les coulisses de la création de cet album, à ne pas manquer.
Bonjour Peter ! Quelle énergie dans ce nouvel album ! J'ai eu la sensation d'y trouver un message de liberté intense, presque jusqu'au boutiste. De dire en fait, “take it or leave it, but this is who we are”. C’était le but ?
Oui, c’'est vraiment ça : 'This is it, voilà qui nous sommes'. On est honnêtes dans notre musique, on est heureux de le faire, et si on peut communiquer cette joie au public qui va l’écouter, c’est génial.
En parlant d’identité, qui est le groupe Last Temptation aujourd’hui ?
Avec les membres du groupe, nous sommes tous sur la même longueur d’ondes, chacun avec un background différent : country, punk, hard rock... Cela apporte une richesse à la création, et on se rend compte qu’on a tous envie de s’amuser en jouant, d’apporter une forme de légèreté qui est très importante. Si le rock n'est plus fun, ce n’est plus du rock pour moi. Notre envie, maintenant, c'est d'être positif, que les gens passent un bon moment.
On sent effectivement un côté plus “léger” dans cet album…
Quand j’étais enfant, je rêvais en mettant des albums, je rêvais de Los Angeles et ça m'a poussé à choisir cette vie de musicien. J'aimerais bien que cet album soit une échappatoire, qu’il puisse faire voyager les gens intérieurement. En tout cas, c’est ce que j’espère faire ressentir, car la musique m’a toujours fait cet effet.
Comment s’affranchit-on des attentes, après deux albums, et autant de propositions musicales différentes ? Penses-tu que le public ait une façon définie de vous considérer en tant qu’artiste de hard rock ?
Je pense qu’on commence la musique parce que l’on a des choses à exprimer. On essaie de le faire et parfois, ça résonne. L’album devient aussi celui du public s’ils l’aiment, et c’est merveilleux. Je pense qu’on doit d’abord être heureux de ce que l’on fait, avoir envie de le faire, pour pouvoir communiquer ce bonheur aux autres. Si tu es en accord avec ta musique, avec ton groupe et ce que tu exprimes, ça se ressent. C’est comme pour tout dans la vie. En revanche, la vision des gens sur toi, tu ne peux rien y faire, alors autant ne pas trop s’inquiéter.
Justement, concernant le groupe : comment se sont passés les moments de création avec le regard des nouveaux membres, les uns par rapport aux autres ?
C’était assez naturel et simple de créer ensemble. Chacun a la passion, le talent et l’envie de jouer, d’apporter son regard, avec bienveillance. Quand je les regarde (Loup, Franz et Fabio, ndlr), je suis très heureux de ce que l’on fait ensemble, et de la liberté qu’on a les uns avec les autres. En général, c’est plus difficile aujourd’hui de pouvoir tout dire, le monde a une tendance à l’auto-censure, mais il faut garder l'intelligence de pouvoir débattre de tout.
Pour te donner une anecdote sur le groupe, quand on a tourné la vidéo de “Get on me”, tout le monde m’a rejoint aux US, à Vegas, et était ravi. On a tourné non-stop pendant 5 jours, dans le désert...sous 6 degrés ! Pas vraiment la carte postale idéale tout à coup ! Quand tu vois Fabio, en t-shirt, dans le clip, tu pourrais te dire que ça devait être difficile, mais tout le monde a gardé sa bonne humeur et son professionnalisme. C’est un super souvenir.
En parlant du désert, comment ne pas mentionner la pochette, qui fait l’unanimité chez Metalleux de France ! Je voulais également savoir si c'était une référence à la reprise d’un célèbre titre disco qu'il y a dans l'album (Born to be Alive) ?
C’est un artiste de 29Pines qui l’a réalisée. Son travail autour du désert m’a vraiment interpellé, alors on a pas mal discuté. Je lui ai proposé de travailler sur la pochette de notre disque, et il s’avère qu’il est lui-même musicien : c’est Rich Good, le guitariste des Psychedelic Furs (new wave) ! Il a eu l’idée d’allier l’influence du désert avec un objet plus insolite, un peu comme dans l’Odyssée de l’Espace (le film de Stanley Kubrick). Pour moi, cette boule à facettes représente le fun de la musique des 70’s, des 80’s, et de cet esprit léger qu’on veut apporter.
“Heart Starter” : c’est aussi pour symboliser ce souffle d’énergie ?
A l’origine, il s’agit d’abord du thème de la chanson éponyme, qui parle d’une expérience alcoolisée avec cet alcool canadien. On décide d’en faire aussi le titre de notre album, car le sens littéraire d’Heart starter correspond bien au renouveau du groupe. Mais il a pris un sens d’autant plus profond, car j’ai été opéré à cœur ouvert il y a quelques mois. Un imprévu de taille, mais qui apporte une grande symbolique à ce titre d’album. Après tout ça, on a vraiment hâte de pouvoir jouer sur scène.
Bientôt ?
On a déjà des dates prévues en Allemagne avec White Lion. Et puis, on aimerait jouer en France, c’est en discussion.
Une dernière question : un petit mot pour notre communauté ?
La musique live, c’est ce qu’il y a de plus précieux. Allez en concert, allez soutenir les groupes locaux en France, rock, métal, grunge, ou tout autre style ! C’est vital de pouvoir conserver ces lieux où les groupes partagent et évoluent avec vous.
Heart Starter (22/11/2024)- Set List
Get on Me
Heart Starter
Beauty in Disguise
All In All Out
I Won’t Love You
Til’ I Can’t See
Live By Night
Born to Be Alive
Wildfire
We Are Alive
Line Up
Loup Malevil (chant)
Peter Scheithauer (guitare)
Franz OA Wise (basse)
Fabio Alessandrini (batterie)
Crédit Photo: Benjamin-Hincker
Texte : Joy Le Liboux - @art.therapies