Nous avons eu l'immense honneur d'échanger avec Rickey Medlocke, guitariste de Lynyrd Skynyrd, actuellement en pleine tournée européenne. L'occasion d'évoquer l'immense carrière du groupe, d'en apprendre davantage sur l'album live paru en juin dernier et de découvrir ce qui nous attend pour la date parisienne de cette tournée. Rickey s'est confié à nous avec énormément d'humilité et de simplicité, pour évoquer de nombreux souvenirs touchants, notamment au sujet du concert au mythique Ryman Auditorium de Nashville, où a été enregistré le live du cd et dvd. Une soirée mémorable, avec de nombreux guests, et d'autant plus marquante qu'elle aura représenté la dernière apparition sur scène de Gary Rossington, membre fondateur du groupe.
Bonjour !
Bonjour, comment ça va ?
Très bien ! Et toi ?
Oh, un peu couci-couça aujourd’hui. J’ai quelques petits problèmes de gorge, des problèmes de voix, mais ça va aller !
Ah, mince ! Eh bien, tout d'abord, merci beaucoup. C'est un véritable honneur de pouvoir te parler. Je suis vraiment reconnaissante, alors merci beaucoup !
Je t’en prie, c’est un plaisir. Merci à toi !
Alors, allons-y. On ne va pas présenter le groupe parce que bon… 50 ans, des tonnes de concerts, des tonnes d'albums. C'est davantage une légende qu'un groupe, en fait, maintenant.
Eh bien, merci ! [Rires]
Est-ce que tu es conscient du poids de cet héritage lorsque tu joues sur scène ? T‘es conscient d’être, quelque part, en train d'écrire l'histoire de la musique, ou est-ce que tu joues simplement comme tu le ferais dans n’importe quelle autre circonstance ?
Tu sais, depuis tout ce temps… Je n’ai pas commencé la musique parce que je voulais devenir une rock star et être célèbre. Je me suis lancé là-dedans parce que j'aimais faire de la musique, et je c’est toujours le cas. Pour moi, l'art de faire de la musique, c'est de se tenir là avec une guitare et de jouer pour le public. Pour moi, c'est juste un artiste qui met en avant le talent et qui lui été naturellement donné, tu sais. Mon grand-père, quand il m'a vu jouer pour la première fois devant une foule énorme, il m'a dit juste après : « Je veux te dire que ton Créateur t’as offert un don très spécial quand tu es sorti de ta mère, parce que tu fais bien plus que je n'aurais jamais pu faire ». Et j'ai vraiment l'impression que cela a été un cadeau de faire tout ce chemin. J'ai joué avec deux groupes, deux groupes de rock sudiste incroyables, Lynyrd Skynyrd et mon ancien groupe Blackfoot. Et je dirais que je me sens béni et chanceux, je ne vois pas comment le dire autrement, car peu de gens ont la chance de faire ça. Parfois, je m’assoie quand je suis seul, et j'y pense. Et je secoue la tête et je me dis : « Wow, comment j’ai fait ça ? ». Et maintenant, j'ai fait tout ce chemin. Tu sais, j'ai 75 ans, et c'est assez extraordinaire. Je considère vraiment ça comme un cadeau. C'est un cadeau fragile. Et je me sens très, très béni et chanceux, y compris d’être assis là à te parler !
Oui, lorsque tu étais adolescent, tu n’aurais peut-être jamais imaginé en être à ce stade plusieurs décennies plus tard…
Tu sais, c’est très intéressant. Je pense que tout cela a à voir avec les chansons. C’est là que j’ai participé. J’ai eu la chance de contribuer à de grandes compositions musicales qui seront ici bien longtemps après mon départ. C'est certain. Et je pense que c'est une partie de l'héritage. Et l'autre partie, c'est de pouvoir aller de l'avant et de les jouer pour les fans, parce que je donne tout aux fans, parce que sans eux, je ne serais jamais assis ici. Et en gros, je pense que je leur dois la majeure partie. Le mérite leur revient. S'ils n'avaient pas aimé nos compos, je ne serais certainement pas là où j'en suis aujourd'hui, tu sais.
Avec les années, est-ce que ton approche de la guitare a évolué ? Elle a changé ?
Je pense, oui. À bien des égards, elle a changé. J’ai toujours ri en entendant qu’on disait de Clapton qu’il était lent. Il n’y a rien de lent chez Eric Clapton. Ça a toujours été mon héros. J’ai aussi adoré Hendrix. Et j'adore Jeff Beck. Et j'adore Jimmy Page et Billy Gibbons. Tous ces gars m’ont vraiment marqué, mais quand j’ai commencé à réfléchir à comment jouer en lead et à chercher mon rythme, Clapton a été mon inspiration. C’est toujours lui qui m’a poussé à aller plus loin. Et tu sais quoi, je ne l'ai jamais rencontré ! Après toutes ces années passées à faire ça, je ne l'ai jamais rencontré ! Et j'aimerais pouvoir m'approcher de lui, lui serrer la main et lui dire : « Merci d'être mon inspiration ! »
C’est dingue que tu ne l’aies jamais rencontré ! Tu as commencé à jouer avec Lynyrd Skynyrd en 70 et tu as connu tous les membres originaux, qui ne sont malheureusement plus parmi nous. Est-ce que tu ressens parfois leur présence quand tu es sur scène ? Et surtout avec Gary [Rossington] qui est décédé il y a trois ans ?
Quand on joue tous les soirs, c'est très important pour nous de leur faire honneur, à eux et à leur musique. On va sur scène en se disant qu’on doit se donner à 110 % chaque soir. Et c'est le cas, on ressent réellement leur présence. C’est très important pour moi. Maintenant que Gary n'est plus avec nous, c’est difficile pour moi, j’ai eu beaucoup de mal à m'en remettre. Je veux dire, je ne m'en suis pas encore vraiment remis. Ça a été très dur, je ne sais pas. Je ne suis pas sûr que je m'en remettrai un jour, mais tu sais, je le ressens. Les gars, tu sais qu'ils sont là et tu sais qu'ils t'entourent, et tu dois aller sur scène et jouer cette musique dans laquelle ils ont joué le plus grand rôle. Que tu ailles mal ou bien, tu dois simplement aller sur scène, mettre tout ça de côté, et le faire correctement. Tu vois ce que je veux dire ? C'est ce que nous ressentons. Et ce que nous faisons.
Alors, il y a un CD live et un DVD, avec un documentaire, sortis il y a quelques jours, qui ont été enregistrés, au Ryman Auditorium. Je n'ai pas eu l'occasion d'y voir un spectacle, mais j’ai pu le visiter, et même en dehors des concerts, on peut vraiment ressentir une aura spéciale dans ce lieu.
Oh, ça oui !
Est-ce que tu penses que ça a influencé la façon dont tu as joué ce soir-là ? Est-ce que ce lieu a eu un impact ?
Oui, je crois. Je pense que l'ensemble, l'aura, l'ambiance, je pense que ça nous a inspirés, parce que, mon Dieu, tant de gens incroyables sont passés sur cette scène. Et d’ailleurs, mon propre grand-père, Shorty Medlocke, qui a été une grande influence, ma seule influence en grandissant… Tu sais, je me suis lancé dans la musique parce que j'ai été élevé dans une famille de musiciens. Il s'est tenu sur cette scène et y a joué. Beaucoup de gens nous ont précédés, sont montés sur cette scène et y ont joué. Alors, quand on a eu cette opportunité, on s’est dit : « Wow, on fait partie d'un grand héritage ici ». Et donc, heureusement, qu’on a pu filmer et enregistrer. Et on était loin de se douter que ce serait la dernière… tu sais, la dernière performance de Gary. C’était tellement ironique, mais c'était… Le timing était si parfait, et nous avons eu des invités spéciaux qui ont joué avec nous. On avait Jelly Roll, Brent Smith de Shinedown, Marcus King, un guitariste incroyable, qui était juste formidable, le frère de Johnny, Donny Van Zant de 38 Special, et John Osborne des Brothers Osborne. C’était une soirée absolument magique, je pense que c'était juste une nuit spéciale, magique. Et l’album et le film sont incroyablement beaux. Nous avons fait beaucoup de titres ce soir-là. Et quand Gary a pu nous rejoindre sur scène, ça a été le clou de la soirée. Car, je ne sais pas si tu sais, mais Gary avait arrêté les tournées à cause de problèmes cardiaques. Et Damon Johnson nous avait rejoints, et il faisait un super boulot. Gary venait de temps en temps dans différentes villes, quand il en avait la capacité, et nous rejoignait pour jouer "Alabama" et "Freebird". Et, donc là, il nous avait dit : « Je vais vous rejoindre à Nashville, et jouer au moins quelques morceaux ». C’est un véritable cadeau pour nous qu'il ait pu le faire. Et, ironiquement, ça a été son dernier spectacle. Certains moments de la soirée ont été vraiment spéciaux, mais finalement, le truc le plus cool, c'est que les loges du Ryman étaient très petites. À l'époque de sa construction, tu sais, il n’y avait pas de loges VIP, et donc ils ont entassé Gary, Johnny, son frère Donny, et moi, dans une petite loge. Et c'était tellement drôle, parce qu'on enjambait les bagages les uns des autres, et notre catering était constitué de pizza froide. On a tellement ri en évoquant tous les souvenirs de nos débuts que ça nous rappelait, à l’époque où nous avions ces petites loges et que tout le groupe devait être entassé et qu’on se marchait dessus pour se frayer un chemin. C'était comme au bon vieux temps.
Avec tous les titres que Lynyrd Skynyrd a composés au fil des années, comment ont été choisis ceux que vous avez joué ce soir-là, puis mis sur l’album ?
On a commencé par choisir tous les incontournables. Je veux dire, nous savions qu'il fallait faire "MCA" ou "What's Your Name". On savait qu’il fallait jouer "Simple Man" et "Tuesday's Gone". Et on savait qu’il fallait jouer "Alabama" et "Free Bird". Et on savait qu’il fallait aussi jouer "Three Steps" et "Breeze". Ensuite, on est parti de tout ça, et on a incorporé des titres comme "That Smell" et "Saturday Night" et d'autres, comme "Cry for the Bad Man". Mais c'était difficile de faire un choix. C'était difficile. On a ajouté "Red, White and Blue" parce que Donny est venu la faire avec nous. Et sur "Saturday Night Special", c’est Marcus King qui a joué et chanté. Et bien sûr, Jelly Roll a fait un excellent travail sur "Tuesday’s Gone". Brent Smith est venu chanter sur "Simple Man". Donc, au moment où on avait terminé la setlist, on était largement au-dessus d’une heure et demie. On était épuisés à la fin du concert ! Mais on a essayé d’avoir une setlist où il y aurait un peu de tout. Et donc, au milieu du set, on a fait un super medley de plusieurs titres… un medley de quatre morceaux, histoire de pouvoir en offrir le plus possible au public, et lui faire passer une super soirée. Et on s’est tellement éclatés. Je m'amuse tellement avec ça.
Maintenant, la jeune génération a tendance à découvrir beaucoup de musiques à travers des séries télévisées ou des plateformes comme TikTok, des trucs comme ça…
Oui, je crois que ça commence souvent comme ça. Ensuite, ces gamins vont peut-être s’intéresser au groupe parce que des amis leur en ont parlé, ou qu’ils voient une série ou tombent sur un vieux film sur une plateforme… Con Air [Les Ailes de l’Enfer], par exemple, dans lequel on entend "Sweet Home Alabama", ou Forrest Gump… Et tout à coup, Lynyrd Skynyrd apparaît sur leur playlist. Et, sans blague, on a un public de 8 à 80 ans. Quatre, voire cinq générations ! Il n’y a pas de mots pour décrire l’impact quand vous jouez et que vous avez devant vous un gamin qui a sept, huit, neuf, dix ans. Il n'y a pas si longtemps, il y en avait un à la barrière qui a fait du Air Guitar durant tout le concert. Il jouait en même temps que moi, et ça m’a tellement boosté ! Tu imagines ? C'est tellement spécial, c’est indescriptible.
Oui, ça doit être incroyable de voir sa musique vivre de génération en génération.
Oui, oui. C’est comme ça que je vois les choses : Johnny et moi avons décidé que nous continuerions aussi longtemps que nous le pourrons, aussi longtemps que les fans le voudront. Quand les fans diront qu’ils en ont assez, je suppose que ça s'arrêtera. On raccrochera les gants. Je n'arrêterai jamais de jouer de la musique. Je suis un véritable passionné et, tu sais, je trouverai d'autres projets musicaux et je jouerai toujours en live et tout ça, mais Johnny et moi avons décidé que nous allions continuer comme ça, parce que l’un des principaux facteurs qui a fait que le groupe est resté ensemble, c’est le fait que Gary nous avait demandé à Johnny et moi de lui promettre que le groupe et sa musique ne disparaîtraient pas avec lui. Il nous a fait promettre que, quoi qu'il arrive, nous continuerions et ferions vivre la musique, et c'est ce que nous avons fait. Johnny et moi avons été un peu désarçonnés parfois par des gens qui disaient : « Franchement, vous ne voulez pas laisser tomber ? Il est peut-être temps ! ». Du coup, je suppose qu'ils doivent dire la même chose aux Rolling Stones, ou à AC/DC ou à d’autres, mais tu sais quoi, je vis ça à un niveau personnel. Et l’un de mes héros est Keith Richards… S'il peut le faire, je peux le faire aussi ! Tu vois ce que je veux dire ?
C’est sûr ! Vous êtes en Europe en ce moment pour une tournée et ensuite vous continuerez avec les États-Unis puis le Canada. Avec les années qui passent, est-ce que tu aimerais parfois avoir un rythme plus lent ou est-ce que cette cadence intensive te convient toujours ?
Eh bien, tu sais, j'ai consacré ma vie, j'ai donné ma vie, à la musique et je ne l'ai jamais regretté. J'ai une fille et j'ai une compagne. Je suis très chanceux et reconnaissant que ma compagne, Stacy Michelle, soit en tournée avec nous en tant que choriste. Elle a toujours été avec beaucoup d'artistes de premier plan. Ma fille, elle, a pris une autre voie. Elle n'est pas devenue musicienne professionnelle, ce qui est probablement plus intelligent que son père, mais ça reste à déterminer ! [Rires] Mais, tu sais, durant toutes ces années, tu te sacrifies, vraiment. Tu rates les anniversaires, tu rates les fêtes, parce que tu es sur la route… Et pourtant, quand j’y repense, est-ce que j’ai des regrets ? Non. Je n'ai aucun regret, parce que ma famille et tout le monde autour de moi savait ce que Rickey faisait, qu'il avait donné sa vie à cet art et que les choses seraient ainsi. Bon, bien sûr, on regrette d'avoir manqué un anniversaire de la personne qu’on aime ou une fête ou ces choses-là. Mais on le fait, car quand le devoir vous appelle, vous devez y aller. Vous devez y aller. Aujourd'hui, on n'a plus besoin de faire ça. De nos jours, quand on organise une tournée, on choisit les dates, on peut partir en vacances et fêter les anniversaires de nos enfants, on n’a plus à s’en soucier maintenant. Mais quand j'étais plus jeune… Quand on est jeune, on fait des trucs complétement fous. Et j'étais déterminé à ne faire que jouer de la musique. C'est tout ce que je voulais faire. Je ne me souciais pas de gagner beaucoup d'argent, d'avoir de grandes maisons, de conduire de grosses voitures et tout le reste. C'était important pour moi de jouer la musique et d'être ce que j'étais. Et ça s'est bien passé, tu sais !
Et avec toutes les fois où tu as été sur scène, que ce soit avec Blackfoot, Lynyrd Skynyrd, ou autre, qu’est-ce qui fait qu’un concert en particulier se démarque des autres ?
Eh bien, je pense que… Par exemple, ce qui a rendu le Ryman spécial, c'est que Gary a pu être là avec nous. Et ironiquement, ce fut son dernier spectacle. C'est spécial. Je me souviens de toutes les années où j'ai voulu jouer au Royal Albert Hall. Et quand j'ai finalement pu le faire, je me suis dit : « Oh, mon Dieu ! ». Tu sais quoi, je ne voulais plus quitter la scène. Nous avons joué "Freebird", la salle était folle. C'était tout simplement incroyable. Ce qui fait un concert spécial, c'est ce genre de souvenirs. Et j'en ai une tonne. J’en ai une tonne… comme, par exemple, quand j'ai rejoint Lynyrd Skynyrd et joué mon premier show avec eux, la première fois que j'ai joué "Freebird" devant le public, c'était juste… ça reste dans mon esprit. Je m'en souviens comme si c'était hier. Et c'est le genre de choses qui fait des concerts spéciaux et des souvenirs spéciaux. Et j'en ai une tonne.
Vous jouez à Paris le 10 juillet [2025]. À quoi est-ce qu’on peut s’attendre pour cette date ?
Tu sais quoi ? Tu peux t’attendre à une très grande énergie, une belle promenade à travers l'histoire. On va vous emmener en voyage. C’est un voyage qui commence en un point et se termine en un autre avec "Freebird". Et c'est un très beau voyage. Au minimum 1h30 de voyage. J'ai hâte d'être de nouveau à Paris. Cela a toujours été l'un de mes endroits préférés pour être sur scène. J’ai vraiment hâte d'y être. Et c’est notre cas à tous.
Est-ce que tu as un souvenir particulier à Paris ou en France en général ? Quelque chose qui vraiment...
Eh bien, à Paris, outre les super shows que nous y avons joué devant un public génial, il y a un souvenir que j'ai. Johnny et moi étions à Paris en promo. Et il se trouve que nous avons mentionné que nous étions de grands fans de Keb’ Mo’. Et le gars qui était avec nous à la maison de disques nous a dit : « Oh mon Dieu, il est ici pour jouer ». On s’est dit : « Wow, c’est pas possible, il faut absolument qu’on y aille ». Donc, on a chopé des billets et on y est allé. Oh mon dieu ! On est allés voir Keb’ Mo’ ce soir-là, et j'ai attrapé Johnny et nous nous sommes approchés de lui. Il nous tournait le dos. Et j'ai dit : « Keb’ Mo’ ». Et il a dit : « Oui, monsieur ! ». Et il s'est retourné et j'ai dit : « On vous adore… Lynyrd Skynyrd, le groupe Lynyrd Skynyrd ». Et il a fait : « Attendez, le Lynyrd Skynyrd de Sweet Home Alabama ? » On a dit : « Oui », et il a répondu : « Oh, mon Dieu ! ». C'était juste… je n'oublierai jamais ça à Paris. Jamais. C'était tellement incroyable. Et c'était une petite salle, et nous étions là à le regarder jouer. Et c'était tout simplement très spécial…
Vous venez de Jacksonville. Et historiquement, il y a eu des tonnes de groupes qui sont venus de Jacksonville, est-ce que selon toi c’est toujours le cas aujourd’hui ?
On a l’habitude de dire : « Il y a quelque chose dans l’air »… Tu sais, tout d'abord, ça a toujours été une ville industrielle. Il y avait la Anheuser-Busch Bavarian Beer Company là-bas. Il y avait aussi des bases de l'US Navy qui étaient là, et qui sont toujours là. Les chantiers navals de Jacksonville aussi. Et je pense que c'était une grande ville de passage. Et je crois que, ce qui s'est passé, c'est qu'il y avait mon grand-père et d'autres personnes qui avaient des groupes en ville et dans les environs. Et ces personnes ont eu des enfants, ces enfants ont appris à jouer et ces enfants à leur tour ont eu des enfants, et la musique s’est simplement transmise. Et sans qu’on s’en rende compte, la ville s’est retrouvée pleine de musiciens, que ce soit des familles qui venaient d’emménager ou des familles qui étaient là depuis des années. Et je te le dis, c'était magique. C'était vraiment le cas. Hum, il y avait tellement de groupes de rock à Jacksonville quand j’étais adolescent. Et, bien sûr, les Allman Brothers ont explosé, puis Lynyrd Skynyrd, et mon ancien groupe, et tant d’autres groupes comme ça… Alors, les maisons de disques ont toutes rappliqué à Jacksonville et ont commencé à signer des groupes. Et, ouais, il y avait peut-être quelque chose dans l’air. Mais je ne crois pas que ce soit encore le cas maintenant. Non. Tu sais, quand je retourne à Jacksonville, j'y ai beaucoup de souvenirs. Et Johnny, il vit toujours près de Jacksonville à Middleburg. Et je vis toujours en Floride, mais j'habite tout en bas, dans la partie sud-ouest de la Floride, à Fort Myers. Et j'adore ça. C'est mon endroit préféré.
Est-ce que parmi les groupes qui ont débuté ces dernières années tu en vois certains qui pourraient durer 50 ans ?
Eh bien, tu as par exemple Blackberry Smoke. Ils se débrouillent vraiment bien. Il y a aussi Blackstone Cherry. Ils se débrouillent bien. Euh, tu sais, je peux l’envisager pour certains de ces groupes, s'ils continuent à avoir le succès qu'ils ont. Même si je ne sais même plus comment on mesure le succès de nos jours. Tout est téléchargement et streaming. Je veux dire, c'est tellement différent, tu sais… Mais j’imagine assez bien ces groupes, tant qu'ils continuent à produire des disques et à sortir de la musique. Des groupes comme eux et d'autres groupes sudistes plus jeunes. Il y a aussi Whiskey Myers, qui gagne vraiment en popularité. Et, oui, je les imagine bien rester aussi longtemps. Vraiment. J'espère que ce sera le cas !
Bon, eh bien nous allons devoir arrêter là pour aujourd’hui, il ne nous reste plus de temps. Je veux donc vraiment te remercier encore une fois, et on se donne rendez-vous au Zénith !
J'espère qu’on aura la chance de se croiser. Merci beaucoup à toi de m’avoir écouté, j’apprécie vraiment !
Merci, et j’espère que ces petits soucis de gorge vont passer ! Repose-toi autant que possible !
Oh oui, ça va aller ! Prends soin de toi !
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Orsola G.