9/5/2025

Landmvrks – Le souffle ravageur du mistral Metalcore

La pépite Metalcore made in Massilia Landmvrks vient de nous gratifier le 25 avril dernier d’un nouvel album puissant et envoûtant, The Darkest Place I Have Ever Been. Entre Mistral et Metal, Landmvrks a réussi à imposer en 10 ans son souffle unique dans le paysage Metal made in France et fait partie de nos rares groupes qui bénéficient d’une envergure internationale. Nous avons eu le plaisir de rencontrer les très sympathiques Rudy Purkart (basse) et Kévin D’Agostino (batterie) pour échanger sur leur carrière et la manière dont Landmvrks navigue dans un genre dominé par les groupes anglo-saxons. [Par François Capdeville]

Vous avez beaucoup tourné à l’étranger dernièrement. Est-ce que le public et les artistes étrangers vous perçoivent comme un groupe français ?

Kevin - C'est marrant, je me suis déjà retrouvé devant des Français qui ne savaient pas que l’on était français. De manière générale, à l’étranger, les gens pensent que nous sommes anglo-saxons. Il faut dire que dans le Metal français, les groupes qui s’exportent sont une poignée... Encore moins dans le Metalcore.

10 ans de carrières avec une ascension fulgurante en France, dont un Olympia à Paris sold-out et toujours plus de booking à l’étranger. Quel est le prochain cap à passer pour Landmvrks ?

Rudy – Nous sommes très satisfaits dont les choses évoluent. Personnellement, j'ai le sentiment que l’on doit encore faire nos preuves à l’international surtout si l’on regarde le niveau de notoriété des groupes que l’on connait tels les While She Sleeps. Nous avons encore une marge de progression.  

Kevin - En tant que groupe français, on cherche encore à s’imposer dans une scène Metalcore dominée par les groupes anglo-saxons. On voit bien que des groupes plus petits que nous en termes de carrière sont bien mieux introduits et présents dans l’écosystème metalcore, car ils sont au bon endroit au UK, entourés des Bring Me, des Architects...  

Quel a été le moment décisif de votre carrière ?

Rudy - Il y a eu un avant et après Impericon Fest 2023. On y a rencontré Thy Art Is Murder, Ghost Inside... Et ça y’est... on a eu le sentiment d’être connus et reconnus par nos pairs...

Kevin - Beertooth nous a aussi ouvert des belles portes en 2024. Ce qui est sûr, c’est que l’on doit faire plus d’efforts en tant que groupe français pour marquer le metalcore de notre empreinte.

Justement... Comment voyez-vous la scène Metalcore évoluer en France ?

Kevin - La scène metalcore est évidemment plus récente en France. Je trouve qu’elle a vraiment explosé juste après la période de Covid, avec des groupes prometteurs portés par la nouvelle vague des Resolve et Revnoir

Rudy - Nous-mêmes avons vu la différence juste après le covid. Je me souviens de notre tournée avec les Ten56 qui a vraiment attiré beaucoup de monde. Nous étions les premiers surpris.

Rudy Purkart, Paul Cordebard (qui nous a rejoint pour la photo), Kévin D’Agostino

De quoi êtes-vous le plus fier?

Rudy - On dit souvent de notre carrière qu'elle a été fulgurante. Ça fait quand même 10 ans que l’on existe. J’ai envie de dire que nous avançons à notre rythme. Ce qui est satisfaisant, c’est que l’on progresse d’année en année. L’année suivante est toujours plus puissante. Comme on connait un an à l’avance les booking, nous avons rapidement une vue de comment l’année suivante se comportera.

Kevin - Je suis fier de voir comment on mène notre barque. Notre projet est maîtrisé. J’apprécie également la qualité de notre osmose en tant que groupe.

Pensez-vous être des ambassadeurs de la France ?

Rudy - Je pense que tout groupe français qui œuvre à l’international représente la France qu’il le veuille ou non. Nous ne cherchons pas à représenter la France directement. Mais ça nous fait plaisir de voir que le public français est fier de notre identité et que la scène Metal française est fière qu’on la représente.  

Kevin - Rappelons qu’il y a un peu de groupes français qui tournent dans le monde. On ne remerciera jamais assez Gojira d’avoir ouvert la voie aux Metal français dans le chapitre Metal des années 2000.

Où vous voyez Landmvrks en 2030 ?

Rudy- Alors, j’aimerais que l’on commence à Headliner en France des fests. Nous avons eu un Olympia... On aimerait bien faire un Zenith maintenant.  

Kevin - On adorerait être plus présents en Amérique latine ; leur scène Metal est dingue. Ils sont chauds là-bas ! Je suis fasciné par les vidéos de Gojira en Argentine. On sent qu’il y a une ferveur là-bas.

Rudy - Les Gojira doivent nous embarquer avec eux ! Je me souviens avoir tourné à Cuba avec un groupe de Metalcore marseillais et j’ai rencontré la scene Metal locale. Ils sont très attachés aux vieux groupes bien Heavy Metal ou Thrash...  D’ailleurs, on me disait que les Metalleux étaient mal perçus dans la rue par les institutions.  

Kevin - Comme quoi le Metal est encore subversif dans certaines parties du monde.

The Darkest Place I’ve Ever Been

Au fait, c’est la Tramontane ou le Mistral qui souffle sur la pochette de votre nouvel album ?

Le Mistraaaal!

Comment les Landmvrks se retrouvent à faire un featuring avec Mat des While She sleeps ?  

Kevin - Pendant notre tournée commune, nous avons développé des super liens avec lui. Quand on a composé "A line in the dust”, on a tout de suite pensé à lui.

Rudy - Oui, on voulait une voix punk. Et Mat a la tessiture que l’on cherchait.  

En regardant le clip de "A line in the dust”, j’ai pensé au personnage de Max de Stranger Things et son look de skateuse...

Rudy - C'est marrant... le look de la comédienne était quasi le même. Je pense que c’était volontaire et assumé de la part du réal.

Kevin - Et je dirais même que l’on a pensé à la créature de l’up-side down, quand on a réfléchi à la créature de notre clip.

Le clip de Suffer puise quant à lui son inspiration dans le cinéma d’épouvante des 80’s...

Kevin - Le réal est très fan de cinéma VHS, des séries B. Il apporte cette sensibilité

Rudy - Oui et c’est le plus que talentueux photographe Le turk qui a fait la photographie.

Parlons de votre titre “La valse du temps”. Ce n’est pas votre époque, mais saviez-vous qu’Helene d’Hélène et les garçons a aussi une valse du temps dans son répertoire ? En tout cas votre valse à la touche Metal fonctionne très bien.

Kevin - Effectivement, c’est plus de ton époque j’imagine Hélène les garçons : j’irai écouter !  Concernant notre valse, on aime bien explorer de nouveaux horizons. On aime bien les chœurs en fin de chanson. Ça fonctionne bien !

Rudy - Et une valse est un genre qui s’adapte très bien au concept de temps qui passe. Florent roule les r à la Brassens, Piaf... c’est un petit hommage à la grande chanson française.

Texte et photo #2: François Capdeville

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