28/3/2024

While She Sleeps - Self Hell

DE LA VOLONTÉ DE S'AFFRANCHIR      

 

Il y a des groupes qu’on prend plaisir à suivre et à soutenir tout en étant témoin de leur évolution fulgurante, en étant toujours autant impressionné par leur créativité, leur capacité à innover, à se surpasser tout en restant fidèle à eux-mêmes.

C’est indéniablement le cas de While She Sleeps, qu’on ne présente plus mais qu’on s’évertue à vouloir faire connaître toujours un peu plus, par le plus grand nombre. En étant originaires d’une ville très riche musicalement comme Sheffield (Yorkshire, Royaume-Uni) qui compte parmi les plus grands groupes de rock et de metal du monde, [Def Leppard, Bring Me The Horizon, Arctic Monkeys, Pulp et Richard Hawley] la pression peut être grande. C’est mal connaître While She Sleeps, qui a su parvenir à se frayer un chemin et trouver sa place en s’évertuant à être libre et s’inscrire dans la cour des grands. En effet, SLEEPS est indépendant et s’auto-manage. Le groupe dispose de son propre studio d’enregistrement. À partir de là, le champ des possibles est infini.

 

SLEEPS c’est avant tout une expérience live à vivre afin de saisir toute la puissance de son metalcore acéré teinté d’électro et de riffs ravageurs signé Mat Welsh et Sean Long (guitare).

Le groupe se produit énormément en concert et tourne beaucoup à travers le monde et notamment la France ! Hellfest 2022 et 2024, Bataclan, Transbordeur, La Laiterie  et prochainement l’Élysée Montmartre. À noter leur plus gros concert à Londres jamais donné : l’Alexandra Palace (10 000 personnes). C’était l’occasion de dévoiler de nouveaux visuels et d’interpréter pour la première fois le premier single du nouvel album « SELF HELL ».

 

UNE NOUVELLE ÈRE OSÉE ET AUDACIEUSE

 

Le groupe le reconnaît, avec SELF HELL il y a une grande prise de risque qui s’accompagne d’une grande excitation et impatience de révéler l’album au public. Accompagné de ce sentiment de renouveau, le groupe mené par Loz Taylor (chants)est sur tous les fronts : à la conception et réalisation de leurs clips “Self Hell” ;  “ToThe Flowers” - réalisé par le bassiste Aaron Mckenzie- avec un esprit DIY qui leur est cher. À l’ère des intelligences artificielles et du digital, While She Sleeps a à cœur de tout concevoir manuellement, étape par étape, pour prendre le temps. Un travail d’orfèvre qui confère au groupe une grande capacité d’exploration et une volonté de repousser leurs propres limites, toujours un peu plus.

Ce qui étonne et impressionne avec ce nouvel album, c’est que SLEEPS est là où on ne les attend pas. Le premier single “SELF HELL” rappelle “SLEEPS SOCIETY” et son instant électro juste avant le breakdown avec. Le clip qui l’accompagne est hyper coloré et arty avec un montage à la Limp Bizkit   « Break Stuff »  et ses figurants qui chantent chacun un passage de la chanson ainsi «TOOTIMETOOTIMETOOTIME » de The 1975. Une autre vidéo pensée comme un court-métrage poignant et bouleversant illustre « To The Flowers », on se demande quelle direction ce nouvel opus va bien pouvoir prendre !

 

L’album s’ouvre avec « PEACE OF MIND », introduction/ épopée qui monte crescendo et se coupe net. Le propos est lancé, le ton est donné. Toujours avec cette signature sonore distinctive qui a fait la renommée de SLEEPS, on sent dès lors que les hostilités sont ouvertes.

 

Le titre est ponctué de « ARE YOU AFRAID OF ? »  Et si il y a bien une chose qui caractérise While She Sleeps, c’est qu’ils n’ont pas peur, au contraire. Les critiques constituent un moteur pour le quintet.

"La haine ne vient jamais d'en haut, elle vient seulement d'en bas", explique Long. "La haine est aussi un précurseur pour savoir que vous faites quelque chose de bien. Lorsque les gens haïssent, c'est parce qu'ils se sentent intimidés par vos efforts pour vous améliorer ou faire quelque chose de bien."  (source : guitar.com)

“I’ve got enemy, I’ve got enemy mentality” - ENEMY MENTALITY

Rentrons dans le vif du sujet avec « LEAVE ME ALONE » qui est incontestablement un HIT ! La chanson conjugue et croise de multitudes de styles, la première référence qui vient en tête et Linkin Park avec ce phrasé rappé. « LEAVE ME ALONE » sonne déjà comme un classique, à la fois moderne mais qui aurait parfaitement pu sortir fin années 90s / début des années 2000. On retiendra le refrain chanté de façon nonchalante et désabusée, contrastant avec les effets de distorsion de pédales à tout va à la MUSE.

« WE ARE WHILE SHE SLEEPS » est déclamé en second plan de façon très robotique et sombre voire menaçante. Telle une piqûre de rappel, comme si le groupe nous alertait :« quoi que vous pensiez de ce que vous allez entendre, de ce qui va suivre, n’oubliez pas que nous restons While She Sleeps, fidèles à nous-mêmes. C’est toujours nous. Quoi qu’on en dise ou ce qu’on peut dire sur nous » Sean Long, qui a produit l'album, raconte comment il a permis à chaque membre d'apporter ses propres influences dans la conception de l’opus, et comment il a fait confiance à ses amis et à leurs passions. SELF HELL ne devait pas être, à l’origine, un album mais un EP. Deux ans de travail ont été nécessaires ; après avoir consulté leur communauté de fans, la SLEEPS SOCIETY sur Patreon, la décision est prise : ce seront 12 titres qui figureront sur le sixième album studio. This Is The Six ! (référence au titre du premier album, sorti en 2006)

"Nous sommes toujours en train de changer en tant que personnes", explique Sean : "C'est quelque chose que je ne comprends jamais dans l'industrie musicale, en tant qu'auditeur et critique. Les gens sont tellement abasourdis lorsque les choses ne sonnent pas de la même manière. C'est tellement plus que ridicule à ce stade. C'est comme si, non seulement le monde changeait, mais l'auditeur changeait en tant que personne, votre perspective changeait, la musique changeait, tout changeait. Quand quelque chose sonne différemment, tout le monde panique, c'est vraiment pathétique.

"Le problème, c'est que si les gens aiment quelque chose, c'est parce qu'ils identifient en vous quelque chose qui leur ressemble. Dès que vous changez cette image pour eux, cela les blesse, car ils ne s'identifient plus à tout ce que vous faites. Si vous écoutez Self Hell et To The Flowers, ce sont deux groupes complètement différents. Nous faisons cela parce que nous en avons le droit et que la musique change. Tout le monde essaie d'enfermer les gens dans leurs propres identifications.

While She Sleeps parvient à conjuguer des univers parallèles aux sonorités diamétralement opposées pour les confronter, les faire s’entre-choquer. Loz, véritable emo kid dans l’âme apporte des références comme The Used, qu’on reconnaît dans sa façon de chanter. Sean va s’inspirer d’Aphex Twin. On retrouve aussi du Gorillaz, du Prodigy ou encore du Placebo. A noter que tous ces artistes sont Anglais et qu’ils ont grandement participé à bousculer les choses de part leur audace et leur vision avant-gardiste. Loin de vouloir susciter la controverse et la critique, SLEEPS fait avant tout de la musique pour eux-mêmes.

A ce propos, Sean précise :  "Bring Me The Horizon en est le parfait exemple. Nous les appelons les golden boys parce qu'ils n'arrêtent pas de tuer. Ils sont inarrêtables. Mais ils ont créé tellement de controverses à cause de cela. Ils continuent d'avancer et les gens essaient de les faire tomber, mais tout le monde est intimidé par eux.(source : guitar.com)

Si à l'écoute de SELF HELL vous vous sentez perdu sans avoir où prêté oreille, ne paniquez pas, c’est normal !  SELF HELL est certainement cathartique, sous forme d’introspection avec des thèmes qui sont chers au groupe déjà abordés à plusieurs reprises (l’addiction, la dépression, la santé mentale) les garçons clament haut et fort leurs besoins de faire ce qu’ils veulent, selon leurs envies, en suivant leur instinct.

On a déjà suffisamment à faire avec notre “enfer personnel”, nos démons. Il y a volonté de se recentrer, de se prioriser et de s’amuser.

 

“There’s enough self hell for everyone” - SELF HELL.

“Je suppose que vous en avez marre d'entendre que le monde est en train de partir en vrille, alors profitons-en et amusons-nous." - Sean Long (source : guitar.com)

"Self Hell ressemble à un disque et sonne comme un disque, mais il saute dans tous les sens. Parce que la performance est le fait des mêmes personnes, elle prend une forme unique à la fin, même si ce n'est pas ce que nous ressentons au moment de la création. C'est une source d'inspiration pour nous à l'avenir, car nous savons que nous pouvons faire n'importe quoi tant que nous y prenons plaisir." (source : guitar.com)

Vous l’aurez compris, SELF HELL est un concentré à la fois explosif avec des titres comme “LEAVE ME ALONE” ,  le vif et viscéral “WILDFIRE” et ses paroles «There’s a fire is burning in my soul and it’s brighter that I’ve ever felt before ».

« NO FEELING IS FINAL » surprend car il s’agit du premier titre de l’album qui est instrumental, très aérien et épuré.

 

Côté featuring, on est ravis de la présence d’Alex Taylor de Malevolence sur “DOWN”qui vient donner une autre dimension à la moitié de l’album. Les premières secondes sonnent comme une alarme. SLEEPS cherche à nous alerter, à nous bousculer et nous pousser dans nos retranchements. DOPESICK en featuring avec Fin Power, fait aussi écho à du Linkin Park.

“I’m getting high / I’m feeling low / The future is mine, I’m having the time of my life”

“I love the way down I want the way out / I’ve gota fucked up imagination / I’m not your savior I want to play dead”

Le titre, véritable ode nirvanesque, nous immerge et plonge dans un autre espace temps notamment grâce aux fresques sonores et riffs électriques.

 

L’enchaînement “TO THE FLOWERS” et “OUT OF THE BLUE” est divin. Les deux titres se complètent parfaitement. “TO THE FLOWERS” vient apaiser et adoucir l’écoute de l’album; on est emplis d’une sensation enivrante, sincère et touchante avec une touche sombre et douloureuse. Mention spéciale pour “RAINBOWS” et son gros breakdown qu’on ne voit pas venir sur un morceau comme celui-ci ! While She Sleeps excelle dans l’exercice de conjuguer metalcore et électro comme personne. Nul doute que le titre sera scandé comme un hymne en live et que le groupe va prendre plaisir à performer le titre !

 

Notre voyage sonore se clôt avec “RADICAL HATRED RADICAL LOVE”, après la pluie vient le beau temps. Balade au chant clair et guitare acoustique, morceau suspendu dans le temps, qui ponctue ce roller-coaster d’émotions qu’a été l’écoute de SELF HELL.  Le dépaysement fut total, on en ressort pas pareil, plusieurs écoutes sont nécessaires pour apprécier le travail colossal réalisé par While She Sleeps. On tient un des meilleurs albums de l’année, on ne peut que saluer. Loz Taylor et Sean Long délivrent de véritables airs de bravoure (exécution brillante, prouesse où tout le talent est exposé). Il est certain que l’album va permettre à SLEEPS d’atteindre assurément un autre niveau qui va tout emporter sur son passage entraînant de nouveaux membres à la SLEEPS SOCIETY.

"Je suis prêt à perdre des fans pour en gagner d'autres", déclare-t-il. "Si tout le monde est satisfait à chaque fois que vous enregistrez un disque, c'est que vous n'en faites pas assez, que vous ne vous donnez pas assez de mal. Il faut contrarier certaines personnes. Cela signifie que si certains fans n'aiment pas cet album, de nouveaux fans l'aimeront.". (source : guitar.com)

SELF HELL est la démonstration parfaite d’une œuvre réalisée en commun où chaque membre du groupe a pu pleinement prendre part à sa création, où chacun a apporté son savoir-faire et sa touche pour ne faire qu’un. Une œuvre totale où les musiciens ont pu individuellement trouver leur place à part égale tout en s’inscrivant dans un groupe, un ensemble. Ce travail considérable démontre la capacité de While She Sleeps à tout faire ensemble dans un esprit de fraternité et de collaboration équitable et éthique. Rien de mieux que le titre “YOU ARE WE” titre de leur troisième album pour résumer ce propos.

 

Affranchissez-vous de tout, soyez libres et authentiques.

« I don’t give a fuck what you think of me - SELF HELL.

NOS COUPS DE COEUR

 

LEAVE ME ALONE
SELF HELL
TO THE FLOWERS

ENEMY MENTALITY

 

 

TRACKLIST

 

PEACE OF MIND

LEAVE ME ALONE

RAINBOWS

SELF HELL

WILDFIRE

NO FEELING IS FINAL(Ft. Aether)

DOPESICK (Ft. FinPower)

DOWN (Ft. AlexTaylor)

TO THE FLOWERS

OUT OF THE BLUE

ENEMY MENTALITY

RADICAL HATRED /RADICAL LOVE

 

Pour précommanderl’album, c’est ICI

 

Retrouve While She Sleeps en concert en France :

 

24/06 - Transbordeur @Lyon

25/06 -  La Laiterie @ Strasbourg

28/06 - Hellfest(Mainstage 2) @ Clisson

06/11 - ElyséeMontmartre @ Paris

 

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