Genre : Death mélodique
Pays : Suède
Label : Seek & Strike Records
Sortie : 01 décembre 2023
Note finale : 4,5/5
Il serait temps de s’interroger sur l’origine du génie métallique qui semble habiter les âmes suédoises. Longue est la liste de ces groupes qui excellent et diffusent, depuis les contrées scandinaves, les ondes dont nos oreilles s’abreuvent depuis la nuit des temps (enfin, de nos temps). In Flames, At The Gates, Arch Enemy, Dark Tranquility, Avatar… Et puis il y a la nouvelle génération, celle qui gentiment s’installe jusqu’à devenir incontournable. Ainsi, vous aurez peut-être remarqué ce petit nouveau qui, depuis 10 ans, se fraye tranquillement un chemin vers la lumière, jouissant d’un death mélodique et acéré à la patte unique. Il est temps de parler de cette nouvelle génération du metal qui nous livre ce qu’elle a dans le ventre sans détour à travers la nouvelle proposition d’Orbit Culture.
Orbit Culture, c’est un death metal versant indéniablement vers ce que le genre a à offrir de plus violent mais édulcoré de riff mélodiques créant une atmosphère unique. Après d’excellentes propositions telles que l’album Nija ou l’EP Redfog, les Suédois reviennent avec un nouvel EP nommé The Forgotten.
Un des éléments percutants chez Orbit Culture est la batterie (sans mauvais jeu de mot). Elle est si caractéristique que quelques coups de baguettes nous propulsent illico dans l’univers impitoyable de la formation. L’ouverture de l’EP ne fait pas exception à la règle. « While We Serve » démarre à peine que nous nous voyons assenés de cette puissante et inlassable déferlante rythmique. Et puis toute l’atmosphère qui fait d’Orbit Culture une référence incontournable du genre s’installe. Des guitares bien senties et tenant le discours de la disto froide et implacable aussi bien que celui de la finesse mélodique, une voix capable de tenir une cadence infernale avec une constance glaciale… Comme une leçon en demi-teinte donnée par des humains témoins impuissants de la destruction d’un monde par ses propres habitants. « While We Serve » est un cri du cœur contre et pour l’humanité. Contre ses travers mais pour sa persistance. Allez voir le clip, vous y verrez bien plus clair sur la vision sombre de l’Homme que nous partage Niklas Karlsson et sa bande.
« The Upheaval » s’oriente davantage sur la mélodicité que sur la castagne rythmique. La guitare s’affirme et la voix claire s’invite dans la danse. On traverse divers paysages, tantôt ballotés sans pitié, tantôt propulsés au sein de cieux éthérés puis rapidement rattrapés et plaqués au sol, la balade n’est pas de tout repos.
Il est l’heure de se quitter. « Sound Of The Bell » est une proposition extrêmement travaillée et d’une finesse rare. Le morceau se construit de fil en aiguille, et rien ne semble laissé au hasard. L’intro est de celles qui ne sauraient laisser indifférent, s’appuyant sur une guitare mélancolique et aérienne soutenue par une aura quasi mystique. La guitare prend toute sa place et s’exprime à son gré. Le morceau décolle un peu plus à chaque seconde, se renforçant au fur et à mesure par l’ajout de nouvelles sonorités, de puissance, d’intensité jusqu’à l’outro qui constitue une apothéose exceptionnelle. C’est tout simplement brillant.
The Forgotten est une nouvelle preuve de la relève que constitue Orbit Culture dans le genre. Cet EP allie un professionnalisme à toute épreuve et cette capacité qu’a la formation suédoise à nous entraîner vers des horizons où finesse et violence se conjuguent à tous les temps. Orbit Culture se positionne comme un acteur incontournable de la nouvelle scène du death mélodique et n’hésite pas à utiliser sa voix pour porter des messages forts et tristement nécessaires dans un monde où l’égo prône sur l’humain.
Annaëlle Moss
TRACKLIST :
1. While We Serve - 06:02
2. The Upheaval - 04:32
3. Sound of the Bell- 08:06
LINEUP :
Niklas Karlsson - Chant, guitare
Richard Hansson -Guitare
Fredrik Lennartsson - Basse
Christopher Wallerstedt -Guitare