17/4/2025

LIK, Necro - Bienvenus dans la galerie des horreurs

Artiste : LIK

Album : Necro

Genre : Death metal

Sortie : 18 avril 2025

Label : Metal Blade Records

Note : 4/5

Un hommage sanglant au death metal suédois

Le 18 avril 2025 marque le retour fracassant de LIK, figure emblématique du death metal suédois, avec Necro, leur quatrième album. Publié via Metal Blade Records, ce nouvel opus s’impose comme un cri d’amour morbide au genre, entre thématiques gores traditionnelles et aspirations modernes.

Dans la lignée directe d’autres grands noms du genre, tels que Dismember, At The Gates ou Entombed, Necro offre une expérience sonore aussi brutale que cohérente. Si l’ADN du groupe reste inchangé, LIK parvient à injecter juste ce qu’il faut de fraîcheur pour éviter la redite et maintenir l’auditeur dans un état d’alerte permanent.

Une production live et viscérale

Fidèles à leur volonté de capturer la puissance organique de leur musique, les membres de LIK ont choisi d’enregistrer l’essentiel de Necro en live, au NBS Studio (a.k.a. Necromorbus Studio), avec leur producteur fétiche Lawrence Mackrory (Meshuggah, Katatonia, Decapitated…). Résultat : un album qui suinte l’authenticité, brut de décoffrage, mais sans sacrifier la précision ni l’impact.

Les riffs tranchants, la batterie claquante et la basse écrasante servent d’écrin idéal à la voix décharnée de Tomas Åkvik, capturée plus tard dans son antre vocal d’Uppsala, Rorysound Studios. Le rendu est féroce, sans fioritures, comme un uppercut dans les dents.

Des titres marquants entre hommages, cauchemars et récits d’horreur

Parmi les 10 titres de l’album, certains se distinguent par leur ambiance, leur construction ou leurs références macabres :

• "Deceased" ouvre l’album dans un éclat de brutalité pure. Hommage non dissimulé à Entombed, ce morceau aurait tout à fait pu figurer sur Left Hand Path. Tout y est : les riffs implacables à la HM-2, le groove rampant, et cette odeur de cave suédoise.

• "War Praise" se révèle peut-être un peu moins original, mais son rythme absolument irrésistible garantit le plaisir d’écoute.

• "They" plonge dans un univers lovecraftien, en racontant l’histoire de créatures vivant sous la ville, s’en prenant aux humains dans un ballet sanglant. Inspiré du roman Urban Gothic de Brian Keene, le morceau alterne passages lourds et accélérations frénétiques, reflétant la traque souterraine qu’il met en scène. Une chose est certaine, à l’écoute, on ne peut que s’imaginer au cœur du pit tant certains passages semblent taillés pour le live.

• "Worms Inside" est peut-être le titre le plus rapide et violent du disque. Né d’un cauchemar où Tomas voyait sa compagne rongée de l’intérieur par des vers parasites, ce morceau flirte avec le grindcore. En bonus pour les oreilles attentives : un clin d’œil discret mais efficace au "Orion" de Metallica dans la section centrale instrumentale.

• "Morgue Rat", inspiré par l’histoire glauque de Karen Greenlee, célèbre pour ses penchants nécrophiles, se distingue par la présence vocale démoniaque de Linnea Landstedt (Tyranex/Ice Age). Une collaboration qui ajoute une profondeur vocale inattendue, presque théâtrale, à ce morceau dérangeant.

• "In Ruins" accueille la voix grave et reconnaissable entre mille de Nick Holmes (Paradise Lost/Bloodbath), sur un mid-tempo oppressant qui évoque les désillusions post-apocalyptiques. Son refrain lancinant laisse un goût de cendre et de désespoir, mais reste également directement gravé dans votre cerveau.

• "Fields of Death" est le genre de morceau auquel on adhère à la première écoute et qui a tout pour devenir un classique. Avec sa structure à la fois rythmée et travaillée, c’est un des coups de cœur de cet album.

• "Rotten Inferno", enfin, clôt l’album avec une lente descente aux enfers. Proche par moments de l’univers d’Autopsy, ce titre lugubre raconte l’histoire d’un tueur nécrophile, avec un monologue glaçant interprété par l’acteur suédois Daniel Sjöberg. Un final d’une noirceur abyssale, presque cinématographique. Il s’achève par un passage mélodique de toute beauté, preuve irréfutable que LIK maîtrise tout autant la douceur que la violence.

Une esthétique gore et assumée

Le visuel de Necro, signé Jens Olsson (tatoueur à Stockholm), colle parfaitement à l’univers musical : zombies décharnés, couleurs sépia sanglantes, et atmosphère de vieux film d’horreur. LIK assume pleinement cette esthétique outrancière, entre série B et film gore répugnant.

Thématiquement, l’album navigue entre apocalypse, folie meurtrière, parasites et histoire suédoise sanglante, comme sur "The Stockholm Massacre" ou "Fields of Death", un récit de guerre halluciné à la première personne.

Cette esthétique pourra peut-être être considérée comme un peu trop cliché par certains, mais elle est néanmoins l’essence même de ce qu’on attend d’un groupe de death, et la richesse et la diversité des sujets abordés font qu’on est à mille lieu de la caricature. C’est une galerie des horreurs, oui, mais qui sait jouer sur une immense palette de thèmes, de ressentis, de sonorités, pour un voyage certes chaotique mais toujours passionnant.

Conclusion

Avec Necro, LIK signe sans doute l’un de ses meilleurs albums. Brut, dense, varié et habité, il s’adresse autant aux puristes du death metal suédois qu’aux amateurs de récits horrifiques. Plus qu’un simple disque, Necro est un hommage sincère à une scène qui a forgé des générations, porté par un groupe qui connaît son sujet sur le bout des os.

Track List :

  1. Deceased
  2. War Praise
  3. They
  4. Worms Inside
  5. Morgue Rat
  6. Shred into Pieces
  7. In Ruins
  8. The Stockholm Massacre
  9. Fields of Death
  10. Rotten Inferno

Vous pouvez vous procurer Necro et retrouver toutes les informations sur LIK à l'adresse suivante : https://www.metalblade.com/lik/

Orsola G.

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