Véritable emblème de la scène progressive française, Klone revient en force et continue d’élargir ses horizons musicaux avec leur tout nouvel album « The Unseen », sorti le 8 novembre 2024. Premier opus pour le compte du label indépendant allemand, Pelagic Records, les poitevins de Klone, formé en 1999, poursuivent leur quête musicale avec Enzo Alfano à la basse, Morgan Berthet à la batterie, Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino aux guitares et Yann Ligner au chant.
L’identité sonore de Klone est complexe et fascinante : alliant un progressif structuré et une atmosphérique riche, leur univers sonore est aussi introspectif que captivant. Leurs albums, tels que « Here Comes the Sun » (2015) ou encore « Le Grand Voyage » (2019), sont de véritables invitations à l’exploration et interrogent des thèmes liés à la condition humaine, au monde naturel et à la spiritualité. « The Unseen » n’échappe pas à la règle et complète parfaitement leur discographie à plus d’un niveau.
L’album s’ouvre avec intensité sur « 1. Interlaced » et nous projette immédiatement dans leur monde musical par des accords de guitares aériens et un puissant groove de batterie. La voix de Yann Ligner s’allie parfaitement au paysage sonore et mêle ensemble tonalités éthérées et intensité robuste. De magnifiques solos de saxophone s’élèvent et parcours ce morceau aussi texturé que prodigieux.
L’immersion se poursuit avec « 2. The Unseen ». Le morceau démarre dans la continuité atmosphérique du titre précédent mais marque progressivement une importante montée en puissance. Une certaine mélancolie sombre perce alors cet horizon musical et se trouve soutenue par la saturation progressive de la voix du chanteur. Le morceau se conclut sur un chaos organisé au sein duquel une inspiration rock progressif se fait ressentir.
La virtuosité artistique et technique de Klone est pleinement révélée dans « 3. Magnetic ». Ce titre pourtant court réunit en lui-même tout le potentiel poignant du groupe. Les percussions tribales de Morgan Berthet jouent sur différents motifs répétitifs et puissants et une ambiance presque cinématographique se dégage.
« 4. After the Sun » révèle de plus belle la nostalgie inhérente à la musique de Klone. Évoluant en crescendo, le voyage s’intensifie de seconde en seconde. Les différentes textures sonores se mêlent pour former un tout cohérent et nous sommes ensuite laissés en suspension.
Le prochain morceau, « 5. Desire Line », s’ouvre avec une introduction blusey et feutrée, contrastant avec les titres précédents. Les lignes de basse de Enzo Alfano s’allient parfaitement au groove réfléchi de la batterie de Morgan Berthet et les deux musiciens nous livrent une impressionnante performance.
Klone nous livre ensuite une atmosphère philosophique et méditative avec « 6. Slow Down ». Ce titre est une véritable invitation à la réflexion autour du temps qui passe toujours trop vite, sans pour autant que l’on prenne le temps de se poser quelques instants et de respirer. Klone nous partage alors une leçon philosophique en contradiction avec les impératifs mouvementés de la vie moderne. Le temps de cette chanson est alors celui de l’instant présent.
Cet album se conclut alors avec l’épopée sonore que constitue « 7. Spring ». Klone nous invite à rejoindre ce voyage émotionnel réunissant en son sein de nombreux arrangements mélodiques possédant une force instrumentale et atmosphérique grandiose. Ce titre ne cesse de se réinventer, oscillant entre breaks intenses et moments suspendus. Une poésie mystérieuse se dégage de cette incarnation harmonieuse du renouveau et de l’espoir.
Avec « The Unseen », Klone propose une œuvre repoussant les limites du rock progressif et atmosphérique tout en conservant un équilibre entre la force et la sagesse de leur propos. Le groupe marque en puissance la fin de l’année 2024 et nous n’avons plus qu’une seule hâte : retrouver sur scène ce pilier incontournable de la scène actuelle.
Garance Ameline